Les trotskistes réduisent leurs ambitions

[ianovka]

Les trotskistes réduisent leurs ambitions
Le résultat des régionales et le mode de scrutin européen dissuadent LO et la LCR de se poser en alternative crédible du PS


Elsa Freyssenet
[18 mai 2004]

La scène se passe sur un marché du XVIIIe arrondissement de Paris. Un jeune couple veut se faire prendre en photo en compagnie d'Olivier Besancenot et d'Arlette Laguiller. Les porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) et de Lutte ouvrière (LO), respectivement premier et deuxième sur la liste d'extrême-gauche en Ile-de-France pour les élections européennes, ont l'habitude de ce genre de demande. «Ils ont un discours bien à gauche et, quitte à protester, autant voter pour eux», expliquent en choeur Mehdi, un hydrolicien au chômage de 28 ans, et Flavie, 25 ans, contrôleuse de gestion. Qu'ont-ils fait aux régionales de mars ? «Au premier tour, on était dans la famille et on n'a pas pu voter. Au second tour, on a voté PS, forcément.» Que feront-ils le 13 juin prochain ? Cela «dépendra» de leurs obligations du moment. Les marques de synpathie ne se concrétisent pas forcément dans les urnes. LO et la LCR en ont fait l'amer constat aux régionales.


Avec un score national de 4,58% (4% en Ile-de-France, trois points derrière le PCF), l'extrême-gauche a dû en rabattre sur son ambition de représenter «une alternative» au PS. Pour les européennes, les candidats trotskistes affichent donc des objectifs plus modestes. «Faire mieux qu'aux régionales», dit Olivier Besancenot. «On veut au moins confirmer l'ancrage d'un courant d'extrême-gauche aux alentours de 5%», ajoute Arlette Laguiller. Pour ce scrutin proportionnel à un tour «où les votes ne peuvent modifier aucun exécutif», soulignent-ils en direction des électeurs, ils espèrent un moindre impact du «vote utile» dont ils ont pâti aux régionales.


Encore faut-il parvenir à se faire entendre dans une campagne qui s'annonce très disputée, vu les nombreuses listes annoncées à gauche. Chef de file en Ile-de-France, Olivier Besancenot développe les thèmes en vogue de l'altermondialisme et de l'écologie, que sa partenaire de LO a pour coutume d'ignorer. Le coeur de sa campagne reste cependant la question sociale. Le candidat de la LCR juge les socialistes «gonflés» d'avoir pris pour slogan «Et maintenant l'Europe sociale», alors qu'ils «auraient pu le faire lorsque l'Union européenne comptait 13 gouvernements sociaux-démocrates sur 15».


Ne courant pas le risque d'arriver aux affaires et de devoir appliquer leur programme électoral, la LCR et LO réclament la «généralisation des services publics» et un salaire minimum européen aligné sur celui du pays où il est le plus élevé pour «éviter le dumping social». Ils sont contre le projet de Constitution européenne mais seule la LCR souhaite un référendum pour dire non. La porte-parole de LO, Arlette Laguiller, qui avait appelé à l'abstention sur le traité de Maastricht, ne veut «pas répondre sans connaître le contexte politique» à propos d'une éventuelle consultation sur la Constitution. «Avec ou sans cette Constitution, l'Union européenne se construit contre l'intérêt des travailleurs», affirme-t-elle.

[Urriko]

Ne courant pas le risque d'arriver aux affaires et de devoir appliquer leur programme électoral, la LCR et LO réclament la «généralisation des services publics» et un salaire minimum européen aligné sur celui du pays où il est le plus élevé pour «éviter le dumping social».

Comme si la possibilité pour les listes LO-LCR d'obtenir des élus aux prochaines élections européennes pouvaient induire un changement dans le discours de ces deux organisations.
Il me semble qu'Elsa Freyssenet confond avec les partis bourgeois opportunistes :247:

[ianovka]

Euh ... C'est pas de moi la citation, c'est le Figaro.

[Urriko]

Excuse moi Ianovka, j'ai modifié la citation en conséquence :emb: