Femmes et tetes de liste

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Message par emman » 14 Mars 2004, 17:13

a écrit :Régionales: les femmes peinent à s'imposer comme têtes de liste

PARIS (AP) - Les régionales de 2004 vont avoir valeur de test, car c'est la première fois que la loi sur la parité du 6 juin 2000 va s'appliquer à ce type de scrutin. Si les partis sont désormais obligés d'alterner strictement un homme et une femme sur les listes, les postes de chef de file régional et départemental restent trustés par le sexe fort.

Depuis les premières élections régionales de 1986, la parité n'a que lentement progressé, même si le scrutin proportionnel intégral en vigueur jusqu'alors a permis une certaine percée. En 1986, on comptait ainsi 22,5% de candidates sur les listes, pour seulement 9% d'élues à la sortie (soit 156). En 1992, on recensait 27% de candidates, avec au final 12% d'élues (soit 206).

Aux dernières régionales de 1998, les progrès se sont confirmés puisque 6.333 femmes se sont portées candidates (soit près de 36%), et que 493 ont été élues (soit 26,2%). Les disparités restent fortes en fonction des régions: bonnet d'âne, la Corse ne compte que 11,2% de conseillères régionales, tandis que l'Ile-de-France empoche la palme d'or avec 36,8% de femmes au conseil régional.

Au final, on ne trouve depuis 1998 que deux femmes présidentes de région, l'UDF Anne-Marie Comparini en Rhône-Alpes et l'UMP Elisabeth Morin en Poitou-Charentes, à qui Jean-Pierre Raffarin a cédé la place en 2002 après avoir été nommé à Matignon. Les vice-présidences de région sont également noyautées par les hommes, puisqu'on n'y trouve qu'un quart de femmes environ.

Tout porterait donc à croire que les choses vont s'améliorer avec les scrutins des 21 et 28 mars. C'est en effet la première fois que la loi sur l'égal accès des hommes et des femmes aux mandats électoraux du 6 juin 2000 va s'appliquer aux régionales. Celle-ci oblige les formations politiques à présenter 50% de candidats des deux sexes (à 2% près). Si cette contrainte n'est pas respectée, les listes sont rejetées par les préfectures.

Le gouvernement Raffarin a encore renforcé cette dynamique paritaire avec la loi du 11 avril 2003, qui contraint les partis à alterner strictement un homme et une femme sur les listes, ce qu'on appelle des listes "chabada". Concrètement, sur le bulletin de vote, l'électeur trouvera une candidate, suivi d'un candidat, suivi d'une candidate, etc.

Mais malgré ce "grand pas", pour l'Observatoire de la parité le compte n'y est pas. La réforme du mode de scrutin régional de 2003 n'oblige pas, en effet, les partis à désigner autant de femmes que d'hommes comme têtes de liste. Or, moins il y a de femmes en tête des listes régionales et des sections départementales, moins les conseils régionaux compteront de représentantes du beau sexe, mécaniquement. On ne devrait donc pas obtenir la parité parfaite, mais s'en approcher.

Ainsi, si l'on observe les listes en présence, on constate que l'UMP n'a investi qu'une femme tête de liste régionale, Elisabeth Morin, en Poitou-Charentes. De plus, moins de 30 femmes sont têtes de liste départementale UMP sur près de 95. Le PS n'a guère fait mieux puisque Ségolène Royal est la seule femme chef de file régionale, dans le fief de Jean-Pierre Raffarin, et qu'on ne recense que 17 femmes têtes de liste départementale. L'UDF compte en revanche 5 femmes têtes de liste régionale, comme le Front national. La palme revient à LO et à la LCR, dont la moitié des 22 chefs de file sont des femmes. AP
emman
 
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