« Voter Le Pen, c'est voter Raffarin en pire »

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Message par faupatronim » 04 Mars 2004, 12:30

(Le Parisien @ 4 mars 2004 a écrit :
« Voter Le Pen, c'est voter Raffarin en pire »
Arlette Laguiller, porte-parole de Lutte ouvrière


Avec Olivier Besancenot, chef de file de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), Arlette Laguiller conduit en Ile-de-France la liste LO-LCR. Une liste qui tiendra meeting dimanche à 15 heures à la bourse du travail de Saint-Denis, en présence d'Arlette Laguiller et d'Alain Krivine. Pour la porte-parole de LO, « chaque travailleur se sent un chômeur en sursis ».


PANTIN (SEINE-SAINT-DENIS), HIER. Arlette Laguiller dénonce les s ubventions des régions aux entreprises, « de l'argent qui manque pour aider la population à vivre mieux ».  (LP/PHILIPPE LAVIEILLE.)


Le gouvernement dit que la croissance revient et que le chômage diminue...
Arlette Laguiller.
Les profits vont bien, c'est vrai. Et je ne parle pas des dividendes versés aux actionnaires. En face, on voit une dégradation continue de la situation des travailleurs : un chômage élevé, et des attaques contre les chômeurs qui se multiplient et accentuent le basculement vers la misère et l'exclusion de centaines de milliers de personnes. Comment s'étonner, dans ces conditions et selon les statistiques officielles, qu'un million d'enfants vivent en dessous du seuil de pauvreté ? Aujourd'hui, chaque travailleur se sent un chômeur en sursis. Dans toute la France, il y a une hausse de 10, 15 voire 30 % de la fréquentation des Restos du coeur. Et le Secours catholique enregistre une progression identique de ceux qui cherchent simplement à survivre.

Cette situation, vous l'imputez à qui ?
La cause principale, c'est le chômage. D'où notre revendication d'une interdiction des licenciements collectifs dans les grandes entreprises qui font des profits. On peut triturer les chiffres. La vérité : il y a trois millions de chômeurs et, au total, six millions de personnes qui vivent mal et sont dans une grande précarité.

Jean-Pierre Raffarin mène-t-il une politique à la Thatcher ?
Pourquoi « à la Thatcher » ? C'est une politique à la Blair ou à la Schröder.

Diriez-vous que c'est une situation révolutionnaire ?
Je dis que c'est une situation catastrophique pour la classe ouvrière. Les capitaux existent et, à la limite, les grandes entreprises ne savent pas quoi en faire, sinon essayer de se racheter les unes les autres. Mais aucun emploi n'est créé. Je comprends l'angoisse des travailleurs, je la côtoie, je la ressens. Dès qu'on leur parle, cette angoisse est palpable.

Pourquoi vous battez-vous ?
Que les conseils régionaux soient gérés par la gauche ou par la droite, nous combattons leur politique qui consiste à financer les entreprises, directement ou indirectement. Pour ne parler que de l'Ile-de-France, il est significatif qu'on ne parvienne pas à savoir combien cela représente au total. Toutes ces aides aux entreprises, c'est de l'argent qui manque pour aider la population à vivre mieux. Comment expliquer à des travailleurs dont les camarades viennent d'être licenciés que leur entreprise a reçu, juste avant, des subventions du conseil régional ? Comment expliquer que Danone licencie au moment où, de façon indirecte, la majorité de M. Huchon, soutenue par la droite, subventionne son centre de recherche ? Comment justifier que le même M. Huchon paie, toujours avec les voix de la droite, la formation d'un certain nombre de travailleurs de Disney ?

On vous décrit hostile à tout...
Faux. Nous avons approuvé, par exemple, la carte Imagine R ou les aides pour les malades du sida. Mais dès qu'on a la suspicion d'une quelconque aide aux entreprises, on dit non. Et puis nous militons pour la gratuité totale des transports en commun en Ile-de-France. Et nous ne sommes pas, comme on nous le reproche parfois, des utopistes puisque c'est déjà le cas dans certains pays comme la Belgique et l'Allemagne. A Châteauroux (Indre), cette décision a entraîné une augmentation de 133 % de la fréquentation des autobus.

Quel jugement portez-vous sur la liste de Marie-George Buffet ?
J'ai lu son programme : au-delà des mots, elle n'a absolument pas l'intention de supprimer les aides aux entreprises. Le PC a fait, par ailleurs, le choix dans quatorze régions de se présenter avec le PS. Ce n'est pas le cas en Ile-de-France mais, partout, les communistes ont l'intention de négocier leurs voix et d'avoir des élus grâce au PS. Nous aussi, on veut des élus, mais sur notre programme.

Pour vous, Huchon et Copé, c'est blanc bonnet et bonnet blanc ?
Je ne fais confiance ni à l'un ni à l'autre. Depuis six ans, j'ai vu à l'oeuvre la gauche et la droite : je n'arrive pas à les différencier vraiment en ce qui concerne les aides aux entreprises.

Donc, au second tour, vous ne choisirez pas ?
D'abord, j'espère que nous franchirons le seuil antidémocratique de 10 % des suffrages exprimés. Dans ce cas, nous nous maintiendrons. Nous ne pourrions appeler à voter pour la gauche que dans un seul cas : s'il y avait un risque que le FN l'emporte.

Et si vous ne franchissiez pas la barre des 10 % ?
On ne donnerait pas de consigne de vote.

Que vous inspire André Santini ?
L'UDF joue vis-à-vis de l'UMP le même rôle que le PC vis-à-vis du PS : UDF et PC essaient de se distinguer, mais on sait que, dans chaque camp, ils vont se retrouver.

Des ouvriers sont tentés par le FN...
Nous leur disons que le FN est un parti qui cherche à diviser les travailleurs, et dont le programme est propatronal. Voter Le Pen, c'est voter Raffarin en pire.

Certains s'étonnent que, lors des débats, vous soyez la seule à ne pas serrer la main de vos adversaires...
Je trouve hypocrite de se serrer la main avant et après alors que, pendant le débat, on s'empaille en échangeant des noms d'oiseaux. Je dis bonjour, je suis polie. Mais serrer la main, c'est autre chose. Peut-être est-ce que j'attache trop d'importance à ce geste. Que voulez-vous ? C'est comme cela...
faupatronim
 
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Message par pelon » 04 Mars 2004, 12:57

(manu @ jeudi 4 mars 2004 à 12:52 a écrit : Je pense que cela va plus loin que de dire que c'est voter raffarin en pire. Il est l'expression d'un système raciste et xénophobe, contraire à tous les principes de tolérance et de respect de l'individu.

Raffarin me dégoute, le pen me fait vomir.

Bien sûr. Mais cette formule a l'avantage de parler à des travailleurs (avec ou sans emploi) qui haïraient Raffarin et son gouvernement anti-social mais qui s'apprèteraient à voter Le Pen, ne comprenant pas que c'est un ennemi des pauvres. Bien entendu, comme toute formule, cela n'épuise pas l'analyse de ce que représente Le Pen, en particulier son racisme et sa xénophobie mais Arlette a eu le temps de dire que c'est un parti qui cherche à diviser les travailleurs.
pelon
 
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Message par pelon » 04 Mars 2004, 13:04

(manu @ jeudi 4 mars 2004 à 12:59 a écrit : Je suis tout à fait d'accord, mais il ne faut cesser de rappeler en quoi son mouvement politique est haïssable. Il est encore plus hypocrite que la droite dite traditonnelle et au dela de ça, il est méprisable au niveau de ses préférences nationales, de son obscurantisme moyen ageux, de sa xénophobie prouvée et de son appartenance à une droite qui ne devrait meme plus exister.
On est d'accord.
pelon
 
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