L'évolution de la Ligue

[cat]

Je pense qu'un "gouvernement en rupture avec le capitalisme" ne pourra etre possible qu' à travers la création de conseils ouvrier et qui devront imposer la dictature du prolétariat juste qu'à la destruction du capitalisme (pas la rupture, la déstruction). C'est le b-a ba de tous militant qui se revendique communiste.

[alex]

Cet entretien de Besancenot était quand même la réponse à l' accusation systématique du moment, par le PS, comme quoi l'extrème-gauche refusait les responsabilités à contrario du Brésil.
Par ailleurs, le PS n'avait pas hésité par le passé à revendiquer le pouvoir et affirmer sa volonté de former un gouvernement de rupture avec le capitalisme, amenant dans ses bagages le PCF pour être plus crédible; Il parait même que des trotskystes réclamaient des ministres trotskystes au soir du 10 mai 1981 à la Bastille!

[stef]

Deux angles de réponse : théorique (plus tard) et pratique.

Le facteur explique :

Nous refusons de soutenir un gouvernement, même de gauche, lorsqu'il fait une politique de droite. Mais nous sommes nombreux à souhaiter un gouvernement de rupture avec le capitalisme

Brésil ou pas Brésil, comment peut-on critiquer ça ?
En tout cas, moi je souhaite un tel gouvernement et je ne suis pas seul.

Alors il ne dit pas tout ? Il ne parle pas des conseils ? Bin non. Mais est-on obligé de parler de tout à la fois ?

Et puis : oui il a peut-être dit ça en période calme. Et alors ? Faudrait-il, en cette période, taire qu'on est pour un gouvernement ouvrier ? Pourquoi ?

Ca ne change pas mon appréciation de la politique globale de la LCR mais quand même : je vais pas me priver d'applaudir quand il dit un truc correct, quand même !

PS pour Alex. Ayant vécu 1981, je n'ai pas souvenir ni de la LCR ni de l'OCI ni de LO revendiquant des ministres. Tu devais penser à Posadas ?

[Louis]

reprend le texte de la déclaration de besancenot et le contexte, ajoute y la conscience moyenne de la classe et qu'y trouves tu ? une réponse a l'attaque des socialo qui nous ont accusé de faire des candidatures de "pur témoignage" sans autre soucis A cela le camarade répond : nous serions pret a participer a un gouvernement de rupture avec le capitalisme Qui peut croire (meme le prolo qui n'a pas lu le programme de transition) que c'est ce que nous proposais le ps a ce momment là ? Ni meme que c'est parce que ob avait parlé de "rupture avec le capitalisme" que le ps allait comprendre la nécessité de cette rupture ?

[stef]

Je ne pense pas que les travailleurs ont lu le programme. La question n'est pas là.
Je dis simplement que ton angle d'attaque est biaisé parce que ce que dit Besancenot en positif est inattaquable.

Autre chose est de considérer qu'il est allusif, archi-timide, que par exemple il ne dit pas quel serait le contenu d'un tel gouvernement, que sa première décision serait d'interdire les licenciements, etc. Bref qu'il n'y va pas franco, il s'exprime comme on le fait en face de journalistes bourgeois ("débat abstrait...").
Là je peux te suivre dans la critique qui nous ramène à la nature sociale de la direction de la LCR, ses racines, etc.


Mais c'est une autre discussion que celle du début, où tu disais que Besancenot revendiquait de participer à un gouvernement bourgeois. C'est tout ce que je disais. Bref, j'en revenais à mon dada : le combat pour le gouvernement ouvrier....

Et rassure toi c'est pas pour ça que je vais téléphoner à Piquet.

[Louis]

arrrg ! Téléphoner a Piquet ?? C'est pas interdit dans la charte, ça ? en tout cas, ça devrait....

[Nadia]

"Gouvernement de rupture avec le capitalisme", c'est-y pas exactement ce que clamait Mitterrand avant d'être élu en 81 ?

Je ne crois absoluement pas que OB soit un archi-timide, ni même un peu timide. Il a l'habitude de parler en public, de prendre la parole dans les amphis lycéens ou sur les plateaux de télé. Pas de souci de ce côté-là.

Aujourd'hui il n'y a pas de grande mobilisation des travailleurs. Le niveau politique général sombre de plus en plus dans le néant, de sorte que nous les militants révolutionnaires on en est réduit à expliquer des choses de base, sur le fonctionnement des entreprises ou le féminisme, parce que les autres ont abandonné le terrain.

Mais il ne faut pas bercer les travailleurs de douces illusions. "Votez pour nous et nous mettrons en place un gouvernement en rupture avec le capitalisme". Au mieux, nous obtiendrons 2-3 places dans des parlements où nous verrons ce qu'il s'y passe et en rendre compte aux travailleurs.

Mais la bourgeoisie ne nous donnera pas tout bonnenement le pouvoir. Soit elle "achetera" les plus crédules pour qu'ils collaborent, soit elle fera tout pour nous interdire. Pour l'instant elle change les lois électorales en espérant que nous n'atteindront pas assez de voix pour obtenir des élus.