La lutte de classe continuera

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La lutte de classe continuera

Message par com_71 » 14 Déc 2023, 12:07

Ce passage d'un texte adopté au dernier congrès de LO (cf. la dernière LDC), suscite déjà des discussions sur X (ex-twiter) :
Pour mettre fin au chaos capitaliste, renversement révolutionnaire de la bourgeoisie en faillite !
...Mener la lutte de classe du prolétariat jusqu’à sa victoire


Dans le temps présent, alors que la menace d’une généralisation de la guerre devient tangible au-delà des rangs des communistes révolutionnaires, tous les partis de la bourgeoisie ont en commun de défendre, implicitement ou explicitement, l’idée que la guerre suspend ou arrête la lutte de classe.

Nous avons à mener notre propagande en opposition à cette idée. C’est le même principe qui nous animera au cas où la guerre devrait se généraliser au point de concerner directement les pays où milite notre courant.

Nous laisserons aux anarchistes le soin de théoriser les réactions individuelles ou de prôner la désertion.

Si notre classe, ayant été dans l’incapacité d’empêcher la guerre, est mobilisée, nos militants y participeront, comme toute notre classe. Même sous l’uniforme, non seulement nous continuerons à défendre nos idées, les idées de lutte de classe, mais nous aurons à y gagner d’autres militaires, nos compagnons ; individuellement et clandestinement tant que cela ne sera pas possible autrement ; par contingents entiers lorsque cela deviendra possible par la montée révolutionnaire. Nous aurons à refuser de fuir la guerre et de déserter. Nous ne nous contenterons pas de revendiquer la paix, mais nous devrons porter la lutte de classe à l’intérieur de l’armée. « Transformer la guerre de la bourgeoisie en guerre civile », c’est ce programme de Lénine et du Parti bolchevique qui a conduit la classe ouvrière à la conquête du pouvoir.

https://mensuel.lutte-ouvriere.org//202 ... 28107.html

à ce sujet on peut se référer à "l'appel aux mères" de Lénine :
Lénine a écrit :...Un observateur bourgeois de la Commune écrivait, en mai 1871, dans un journal anglais : « Si la nation française ne se composait que de femmes, quelle terrible nation ce serait ! » Des femmes et des enfants à partir de 13 ans combattirent, pendant la Commune, aux côtés des hommes. Il ne saurait en être autrement dans les combats à venir pour le renversement de la bourgeoisie. Les femmes des prolétaires ne regarderont pas passivement la bourgeoisie bien armée tirer sur des ouvriers mal pourvus ou complètement dépourvus d'armes. Elles prendront le fusil, comme en 1871, et des nations terrorisées d'aujourd'hui ‑ ou plus exactement : du mouvement ouvrier d'aujourd'hui, davantage désorganisé par les opportunistes que par les gouvernements ‑ surgira sans aucun doute, tôt ou tard, mais infailliblement, une alliance internationale de « terribles nations » du prolétariat révolutionnaire.

...La militarisation envahit actuellement toute la vie sociale. L'impérialisme est une lutte acharnée des grandes puissances pour le partage et le repartage du monde ; il doit donc étendre inévitablement la militarisation à tous les pays, y compris les pays neutres et les petites nations. Comment réagiront les femmes des prolétaires ? Se borneront‑elles à maudire toutes les guerres et tout ce qui est militaire, à réclamer le désarmement ? Jamais les femmes d'une classe opprimée vraiment révolutionnaire ne s'accommoderont d'un rôle aussi honteux. Elles diront à leurs fils :

« Bientôt tu seras grand. On te donnera un fusil. Prends-le et apprends comme il faut le métier des armes. C'est une science indispensable aux prolétaires, non pour tirer sur tes frères, les ouvriers des autres pays, comme c'est le cas dans la guerre actuelle et comme te le conseillent les traîtres au socialisme, mais pour lutter contre la bourgeoisie de ton propre pays, pour mettre fin à l'exploitation, à la misère et aux guerres autrement que par de pieux souhaits, mais en triomphant de la bourgeoisie et en la désarmant. »


Si l'on se refuse à faire cette propagande, et précisément cette propagande‑là, en liaison avec la guerre actuelle, mieux vaut s'abstenir complètement de grandes phrases sur la social‑démocratie révolutionnaire internationale, sur la révolution socialiste, sur la guerre contre la guerre.

viewtopic.php?f=11&t=32282&p=348347&hilit=m%C3%A8res#p348347
https://www.marxists.org/francais/lenin ... 161000.htm
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: La lutte de classe continuera

Message par Ottokar » 14 Déc 2023, 17:35

Une discussion où ? Tu peux donner le lien ou un nom ?
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Re: La lutte de classe continuera

Message par Gayraud de Mazars » 14 Déc 2023, 18:19

Salut camarades,

Pour rebondir un peu sur la question et préciser la justesse de la position de Lutte Ouvrière sur la guerre à savoir le danger de Socialisme ou Barbarie soit la guerre mondiale, que doit faire un révolutionnaire conséquent en cas de mobilisation pour la guerre ? Trotsky répond dans les Œuvres - août 1940, à propos des Etats-Unis...

Réponses à des questions concernant les États‑Unis
Léon Trotsky
7 août 1940

https://www.marxists.org/francais/trots ... 400807.htm

Que doit faire un révolutionnaire mobilisable aux États‑Unis aujourd'hui ?

Trotsky. — S'il est mobilisable, alors qu'il soit mobilisé. Je ne pense pas qu'il doive essayer de ne pas être mobilisé — il doit être avec sa génération et participer à sa vie. Le parti devrait‑il essayer de conserver ses cadres en leur épargnant l'armée ? Ce serait les conserver dans un sens très mauvais. Quand la meilleure partie de la population est mobilisée, nos cadres doivent être avec eux.

Le parti devrait‑il concentrer le gros de ses forces dans les organisations militaires ou dans les organisations industrielles ? Cela dépend de l'étendue de la militarisation et de la mobilisation. Si la majorité de la population est militarisée, alors la majorité de notre parti devrait être à l'armée aussi.

Quant aux femmes — dans la mesure où les femmes vont remplacer les hommes dans de nombreuses branches de l'industrie et le travail social, nos camarades joueront aussi le rôle de leur génération.

Il nous faut comprendre que la vie de la société, de la politique, tout va être basé sur la guerre et qu'en conséquence le programme révolutionnaire doit aussi être basé sur la guerre. Nous ne pouvons nous opposer au fait de la guerre avec de la bonne volonté, un pacifisme pieux. Il faut nous placer dans l'arène créée par cette société. Cette arène est terrible — c'est la guerre — mais dans la mesure où nous sommes faibles et incapables de prendre en main le sort de la société, dans la mesure où la classe dirigeante est assez forte pour nous imposer cette guerre, nous sommes obligés d'accepter cette base pour notre activité...


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
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Re: La lutte de classe continuera

Message par com_71 » 14 Déc 2023, 18:33

Ottokar a écrit :Une discussion où ? Tu peux donner le lien ou un nom ?


J'ai lu un tweet d'un intervenant libertaire, auquel a répondu un certain "John Lo"
edit/ j'ai retrouvé un lien :
https://twitter.com/BenN75158025638/sta ... 2988368331
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Re: La lutte de classe continuera

Message par artza » 15 Déc 2023, 08:54

De toutes façons la lutte de classes c'est comme la pluie et le beau temps !

Pour ce qui est de la lutte de classe (ouvrière) pendant une guerre, quelle attitude et quelle action pour les internationalistes prolétariens ?
C'est ça qu'évoque et discute ce texte.

Le contradicteur n'est pas au niveau de la discussion.
L'idée d'être mobilisé pour la guerre lui déplait souverainement. Je suppose que le travail, le paiement de ses impôts etc... lui déplaisent tout autant.

Pour vivre ceux qui ne possèdent que leurs bras et leur cervelle et son contenu n'ont pas beaucoup de choix pour assurer la matérielle.

La guerre ne change rien, en tout cas pas grand chose de ce point de vue.

Je ne discute pas de savoir si Benjamin Péret et Victor Serge ont eu raison de se carapater de Marseille en 4O !

Les anars nient l' état ! L'état s'en fiche ! La divergence est là. Tout le reste en découle.
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Re: La lutte de classe continuera

Message par Cyrano » 18 Déc 2023, 14:46

Artza: «L'idée d'être mobilisé pour la guerre lui déplait souverainement. Je suppose que le travail, le paiement de ses impôts etc... lui déplaisent tout autant
Bin, franchement, être mobilisé pour la guerre, c'est champagne pour tout le monde?!
Moi, m'en fous, j'ai pas l'âge pour être mobilisé mais sinon, rêvons! si j'étais en âge, ça me déplairait sou-ve-rai-ne-ment. L'idée de me retrouver avec une jambe en moins mais à coté de moi, avec mes tripes récupérées dans une musette, et patati-patata, non, merci!
Je ne vois pas pourquoi on aurait plaisir à fabriquer de la veuve inconnue se retrouvant avec des enfants demandant pourquoi on ne reverra papa que se cachant une caisse en bois.
Et je ne crois pas être anar.

Pour aller au bout de mon idée: le discours actuel sur la guerre là, pour demain, entendre répéter sans cesse «une généralisation de la guerre devient tangible», ça m'ennuie. Comme m'ennuie chaque discours qui répète, répète que c'est la crise du capitalisme.
Voilà, c'est dit.
Et c'est pas mon œil gauche en convalescence qui me rend ainsi.
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Re: La lutte de classe continuera

Message par Ottokar » 18 Déc 2023, 17:33

Holà, tout doux ! Personne ne demande à l'ami Cyrano de s'engager ni dans la compagnie du comte de Guiche, ni ailleurs. LO n'a pas changé de position subrepticement lors de cette conférence. C'est toujours "à bas l'armée, les flics et les patrons".

Il ne faut pas surinterpréter un simple rappel en passant de ce que feront les militants communistes dans l'hypothèse d'une guerre. Ce n'est d'ailleurs qu'une hypothèse, car si les bruits de bottes sont insistants, il est dit par ailleurs que la marche à la guerre n'est pas enclenchée. Les militants communistes sont avec leur classe, à l'usine quand elle travaille (même si elle bosse dans l'armement), dans les tranchées si elle est mobilisée. Dans l'espoir de déclencher une grève générale insurrectionnelle dans un cas, de soulever les régiments dans l'autre : "crosse en l'air et rompons les rangs !"

C'est le rappel d'une évidence pour les militants qui l'ont votée : ils disent que EUX, ils n'iront pas se cacher en Suisse et ne prôneront pas les solutions individuelles type désertion. Que d'autres le fassent, cela les regarde. Mais de là à leur faire dire qu'ils incitent à aller à l'armée, "engagez-vous, rengagez-vous qu'ils disaient"... ça va bien la tête ?
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Re: La lutte de classe continuera

Message par com_71 » 18 Déc 2023, 18:15

Même si c'est ennuyeux, force est de constater que le "Programme de Transition" répond, sous une forme ramassée, à toute ces questions...
https://www.marxists.org/francais/trots ... ran12.html
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Re: La lutte de classe continuera

Message par com_71 » 18 Déc 2023, 20:48

Trotsky, avril 1939 a écrit :...N'oubliez pas que nous avons perdu la première révolution, celle de 1905... Avant 1905, nous avions une tradition de grand courage et d'esprit de sacrifice, des forces. Après, nous étions réduits à l'état de misérable minorité, de trente à quarante hommes peut‑être. Puis il y eut la guerre...

James. ‑ Combien le parti bolchevique comptait‑il de militants ?

Trotsky. ‑ En 1910, dans tout le pays, quelques dizaines. Il y en avait pas mal en Sibérie. Mais en fait ils n'étaient pas organisés. Les gens que Lénine pouvait atteindre par lettre ou par un agent n'étaient pas plus de trente ou quarante. Notre tradition, les idées que nous avions répandues parmi l'avant-garde ouvrière constituaient un extraordinaire capital qui devait être utilisé, plus tard, au cours de la révolution, mais pratiquement, à cette date, nous étions complètement isolés.

L’Histoire a ses lois propres, très puissantes, plus puissantes que notre propre conception théorique de l'histoire ! Aujourd'hui en Europe, c'est la catastrophe, le déclin, l'exter­mination de tous les pays. Cela pèse lourdement sur les ouvriers. Ils voient d'un côté toutes ces combinaisons diplomatiques, ces mouvements d'armées, et de l'autre un groupe minuscule avec un petit journal qui donne les explications. Or le problème, pour eux, c’est qu'ils vont être mobilisés demain, que leurs enfants peuvent être tués. Il y a une terrible disproportion entre la tâche et les moyens.

Si la guerre éclate maintenant, et il semble qu'elle doive éclater -, dans le premier mois, nous perdrons les deux tiers des militants que nous avons en France aujourd'hui. Ils seront dispersés d'abord : jeunes, ils seront mobilisés; mais subjective­ment, ils resteront fidèles au mouvement. Quant à ceux qui ne seront ni arrêtés, ni mobilisés et qui resteront fidèles , ‑ peut­-être trois ou quatre, je ne peux dire combien au juste ‑, ils seront complètement isolés.

C’est seulement après plusieurs mois que critique et dégoût commenceront à se manifester à une grande échelle et un peu partout : nos camarades isolés, un blessé dans un hôpital, un soldat dans une tranchée, ou une femme dans un village, sentiront que l'atmosphère a changé, et prononceront une parole hardie. Et celui‑là même qui était un camarade tout à fait inconnu dans une section parisienne deviendra le leader d'un régiment, d'une division et se sentira un dirigeant révolution­naire. C’est caractéristique de notre période.

Je ne veux pas dire par là qu'il faille nous résigner à l’impuissance de notre organisation française...

https://www.marxists.org/francais/trots ... 90400b.htm

Tenant ces propos, d'ailleurs non destinés à être publiés, Trotsky était à la fois lucide et optimiste. Optimiste car il restait, fondamentalement, malgré les défaites subies, un dirigeant révolutionnaire.
Sommes-nous en 1938 ? En tout cas nous vivons une époque de recul, où il y a aussi "une terrible disproportion entre la tâche et les moyens."
Certes, il n'y a, actuellement, aucune raison de ne dire que cela. Mais aucune raison non plus de le cacher.
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Re: La lutte de classe continuera

Message par com_71 » 20 Déc 2023, 11:51

Comment écrivaient les trotskystes des USA, dans leur journal, en 1940 :
Des gardes de défense syndicale à la formation militaire
Par CARL O'SHEA
(Socialist Appeal 32 10 août 1940)

Le grand patronat, son armée d’officiers professionnels et ses propagandistes ont inoculé pendant des années aux masses l'idée qu'il était bien au-delà des capacités d'un ouvrier de saisir les subtilités de l'art militaire. Oh oui, l’ouvrier pourrait très bien de servir de chair à canon, être enrégimenté et donner sa vie pour défendre les banquiers et les industriels. Mais qu’un grand nombre de travailleurs soient formés pour commander des troupes, des navires et des avions, pour apprendre l’utilisation de toutes les armes offensives et défensives, pour comprendre les tactiques et la stratégie militaires – oh non ! Cela doit être laissé à la caste militaire réactionnaire, à West Point et à Annapolis, aux hommes d'affaires, aux playboys et aux avocats qui reçoivent du gouvernement une formation spéciale à Plattsburg et dans des camps similaires.
Cet arrangement, par lequel le grand patronat et ses acolytes sont capables de donner des ordres aux travailleurs pendant la guerre, de leur dire comment, quand et où et pour quoi ils doivent se battre, a fonctionné à merveille. Mais cela s’est avéré tragique pour la classe ouvrière. Et si les syndicats ouvriers veulent survivre à la Seconde Guerre mondiale et vaincre le fascisme, qu'il soit de marque locale ou étrangère, les syndicats doivent exiger un changement décisif dans l'orientation de la formation militaire.
Fini les camps de Plattsburg pour les patrons. Ce que nous voulons et ce dont nous avons besoin, ce sont des camps d'entraînement spéciaux financés par le gouvernement pour les travailleurs SOUS LE CONTRÔLE ET LA DIRECTION DES ORGANISATIONS OUVRIÈRES, où un enseignement de tous les arts militaires est dispensé par les instructeurs militaires les plus compétents disponibles.
Ce programme est-il praticable ?
Si un syndicat peut organiser sa propre Garde de défense contre les attaques fascistes – et certains syndicats ont déjà démontré la facilité avec laquelle il est possible de créer des Gardes de défense syndicales – alors un syndicat peut certainement aller plus loin et organiser une instruction militaire pour tous ses membres.
Lorsqu'un syndicat bien connu entreprit d'organiser une Garde de Défense, il trouva une surabondance de talents et de matériel dans les rangs syndicaux, du genre de ceux que l'on trouve dans pratiquement tous les syndicats de ce pays. Au sein de ce syndicat se trouvaient des dizaines d'anciens combattants – d'anciens mitrailleurs, d'anciens officiers de cavalerie, des sergents, un officier du corps des transmissions, un ancien officier de l'armée allemande qui avait fui la terreur fasciste. Il y avait d'anciens tankistes, pilotes, voire des propriétaires d'avions,
Avec un tel noyau, ce syndicat a jugé possible d'organiser et de former des centaines de syndicalistes convaincus, de créer un département de renseignement, etc. Les membres de la Garde de Défense étaient plus que disposés à consacrer une, deux ou trois nuits ; ou une semaine à une formation dont ils savaient qu'elle était dans leur propre intérêt, sous la direction d'officiers qu'ils pouvaient contrôler et en qui ils pouvaient avoir confiance.
Confronté à la perspective certaine d'une formation militaire universelle dans un délai très court, tout travailleur sensé préférera de loin une telle formation sous la direction de son syndicat plutôt que sous la direction de l'armée et des employeurs formés à Plattsburg.
Tout d’abord, il est essentiel que les syndicalistes comprennent la nécessité d’acquérir des connaissances militaires, non pas à la manière des patrons, non pour défendre les intérêts de l’impérialisme américain, mais à la manière des syndicats, pour la défense des travailleurs, « des foyers, des vies et des emplois », contre des ennemis au sein du pays ou à l'étranger.
Une fois ce besoin compris, le reste suit. Les travailleurs organisés doivent exiger du gouvernement qu'il mette à la disposition des syndicats rien de moins que le meilleur équipement et l'instruction militaire disponible. Le gouvernement doit organiser des camps d'entraînement pour les syndicats où les membres des syndicats peuvent suivre une instruction militaire, le gouvernement doit en supporter les frais et les employeurs doivent continuer à payer aux stagiaires leur salaire régulier pendant qu'ils reçoivent cette formation.
Les travailleurs organisés doivent exiger l'accès à toutes les formes d'armes que le gouvernement doit mettre à la disposition du syndicat : mitrailleuses, artillerie de campagne et côtière, équipements de cavalerie et de chars et antichar, navires de guerre, matériel de guerre chimique, équipements de guerre chimique, du génie et du corps des transmissions, sans parler des armureries et des terrains d'exercices.
Grâce au nouveau manuel d'armes simplifié actuellement utilisé et à la méthode grandement simplifiée de gestion des troupes en formation, tout syndicat diligent pourrait former rapidement ses membres à ces éléments de la formation militaire. En attendant que l'équipement soit fourni par le gouvernement, le syndicat pourrait entraîner les troupes américaines de la même manière qu'elles l'ont été en 1917 et 1918, avec un équipement factice.
À cette époque, il ne restait souvent que quelques fusils, mitrailleuses et pièces d’artillerie plus grosses disponibles pour plusieurs milliers d’hommes. Ces pièces ont été démontées et assemblées devant les stagiaires, leurs utilisations et fonctionnements expliqués. Les hommes ont été emmenés en groupes et ont appris à manier les armes.
Il est à la portée de milliers de syndicats locaux d’investir dans de telles armes.
Depuis des années, le département des munitions de l'armée américaine a vendu d'énormes quantités d'équipements condamnés et obsolètes à des groupes de légionnaires américains et à d'autres organisations privées. Il n’y a pas la moindre raison pour que les syndicats ne puissent pas acquérir cet équipement militaire au même prix.
Si l'Association des Officiers de Réserve, relativement faible, peut formuler de telles exigences auprès du Département de la Guerre (à des conditions, bien sûr, qui empêchent les masses d'avoir une voix ou un contrôle dans la formation militaire), les syndicats peuvent certainement exiger que le Département de la Guerre mette à la disposition des syndicats l'équipement, le matériel, les fournitures et les instructeurs nécessaires à la formation,
Même si l'aide maximale n'est pas obtenue du Département de la Guerre, le mouvement syndical peut encore faire d'énormes progrès dans l'organisation de la formation militaire de ses membres.
Dans un pays de chasseurs de gibier comme les États-Unis, il n’y a aucun obstacle à l’obtention des armes les plus simples. Rare est le travailleur qui ne possède pas au moins une arme à feu.
Au sein du mouvement syndical, dans chaque ville, il y a aujourd'hui des dizaines de syndicalistes titulaires d'une licence de pilote, dont certains possèdent leur propre avion. Le noyau d’un corps aérien pourrait facilement être formé à partir de membres des syndicats ainsi formés.
Une fois le programme lancé, de véritables manœuvres militaires pourraient être pratiquées, impliquant des travaux de reconnaissance, de communication et de signalisation, de photographie aérienne, de cartographie, de coordination des différentes unités, bref, tout le travail d'état-major auquel est confronté un commandement d'armée en temps de guerre. Les mouvements syndicaux des villes voisines pourraient coopérer à la conduite de telles manœuvres. Diverses unités au sein du syndicat pourraient commencer à se spécialiser dans l'étude de certaines branches de l'art militaire.
Les syndicats aux États-Unis doivent tirer les leçons de ce qui a entraîné un sort si tragique pour les travailleurs européens. Pas le projet de loi Burke-Wadsworth, pas l’impasse du pacifisme, mais une FORMATION MILITAIRE SOUS CONTRÔLE SYNDICAL. Voici un programme digne du meilleur du mouvement syndical.

https://www.marxists.org/history/etol/n ... 8-1940.pdf
« L'article de Carl O'Shea [C. Hudson] dans le Socialist Appeal du 10 août est excellent. » (Léon Trotsky)
https://www.marxists.org/francais/trots ... 400813.htm
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