Les manifestations appelées le 10 novembre contre le racisme et l’islamophobie ont rassemblé des milliers de personnes à travers le pays, dont 13 500 à Paris. Lutte ouvrière était présente dans le cortège, avec une banderole : « Contre les campagnes antimusulmans. Contre tous les racismes. Union des travailleurs et des opprimés. »
Cette manifestation a fait l’objet de nombreuses attaques et calomnies. Le Rassemblement national (RN) a ainsi dénoncé une marche organisée par les islamistes. Le gouvernement n’a pas dit autre chose, le secrétaire d’État Gabriel Attal jugeant la manifestation insupportable. Le PS a fustigé une dérive antilaïque et antirépublicaine. Les médias ont orchestré une campagne en règle contre cette manifestation antiraciste. Des signataires de l’appel ont ensuite refusé de l’assumer, tel François Ruffin, député de La France insoumise, qui a expliqué avoir signé distraitement « en mangeant des frites et des gaufres », ajoutant qu’il ne participerait finalement pas car, le dimanche, il préfère jouer au football… Contrairement à ce genre de responsables politiques dont le mot d’ordre semble plutôt être « courage, fuyons ! », Lutte ouvrière est fière d’avoir participé à ces manifestations en y défendant clairement son point de vue.
À l’origine de ces manifestations, se trouve un appel publié le 1er novembre dans Libération, puis relayé par Mediapart, et intitulé : « Le 10 novembre, à Paris, nous dirons stop à l’islamophobie ». Lutte ouvrière n’a pas signé ce texte, car il comporte des formulations ambiguës, voire tout à fait contestables. Certains des organisateurs sont des réactionnaires, ennemis déclarés des travailleurs, à l’instar du Comité contre l’islamophobie en France (CCIF), une association proreligieuse.
Nombre de ceux qui dénoncent l’islamophobie portent en réalité des idées communautaristes, religieuses et misogynes. Les communistes que nous sommes considèrent comme l’opium du peuple les préjugés religieux, qu’ils prennent la forme de l’islam, du christianisme, du judaïsme ou de tout autre culte. Et nous les combattons en leur opposant la conscience de classe. Les religions ont toujours été utilisées par les possédants, et les clergés ont été leurs alliés les plus sûrs contre les opprimés. L’islam ne fait pas exception, comme en témoignent aujourd’hui de nombreux régimes qui, de l’Iran à l’Arabie saoudite, servent avec férocité les privilégiés. Le port du voile islamique qu’ils imposent est lié à l’oppression et à l’enfermement des femmes, qui sont la règle dans ces sociétés.
Lutte ouvrière n’a évidemment pas cessé de combattre ces tendances, qui n’étaient d’ailleurs qu’une petite partie des manifestants du 10 novembre. Mais elle a tenu a manifester contre les campagnes de plus en plus pesantes des racistes, qui aujourd’hui préfèrent se replier sur la dénonciation de l’islam et des musulmans, car ils estiment le thème plus porteur. C’est tout le discours de Zemmour, ce journaliste d’extrême droite dont les ouvrages se vendent par centaines de milliers. C’est également la politique du RN, comme en témoigne cette diatribe d’un de ses élus contre une mère voilée accompagnant une sortie scolaire au conseil régional de Bourgogne. C’est ce qui a inspiré l’auteur de l’attentat contre une mosquée à Bayonne, un ancien candidat RN, qui a fait deux blessés graves le 28 octobre. L’hostilité aux musulmans est aujourd’hui souvent le visage du racisme, de la haine de l’autre, de la xénophobie dont une frange de politiciens fait son fonds de commerce.
Les communistes combattent tout ce qui divise les travailleurs, à commencer par le racisme et la xénophobie qui gangrènent une partie de la société. L’extrême droite obtient des résultats électoraux exceptionnels. Le débat politique s’organise entre Le Pen et Macron. Ce dernier, déconsidéré dans les classes populaires, chasse maintenant lui aussi sur le terrain du RN, en faisant adopter une série de mesures contre les étrangers. Il s’agit, pour un gouvernement qui gave les capitalistes, de faire des étrangers les boucs émissaires. Les médias participent à cette campagne, que les travailleurs immigrés d’origine maghrébine ou africaine ressentent durement. Il s’est trouvé des personnes, y compris parmi ceux qui sympathisent avec une grande partie de nos idées, qui n’ont pas compris, voire ont désapprouvé notre participation à ces manifestations. Ils ont tort, car cela revient à ignorer la pression haineuse qui s’exerce sur les travailleurs immigrés, une des composantes les plus exploitées de la classe ouvrière. Notre présence était un geste de solidarité à leur égard. C’était affirmer que nous étions dans leur camp face à ces politiciens démagogues.
Renoncer à manifester dans ces conditions reviendrait à laisser le monopole de la dénonciation du racisme aux communautaristes et aux islamistes, qui sont aussi des tendances politiques à combattre. Ce serait les aider à convaincre les travailleurs immigrés qu’ils sont leurs seuls défenseurs, autrement dit : le résultat qu’ils recherchent.
L’objectif des opposants à ces manifestations, qu’ils soient lepénistes ou macronistes, était d’empêcher toute protestation contre la campagne de haine antimusulmans. Alors, les sermons de ces ennemis patentés des travailleurs, et notamment des immigrés, sont nuls et non avenus. Aujourd’hui comme hier, les communistes révolutionnaires doivent mener, contre tous les racismes, le combat pour l’unité du monde du travail autour de ses intérêts de classe. Et leur place est aux côtés des travailleurs et des opprimés qui sont la cible de campagnes odieuses.
Michel BONDELET
ex lucky a écrit :... parler de l'affaire Dreyfus, comme de l'antisémitisme est doublement ridicule...
...Gaza, qui est pire que le ghetto de Varsovie...
Rosa Luxembourg a écrit :Pour ce qui est de l'affaire Dreyfus en particulier, l'intervention du prolétariat dans ce cas n'a besoin pour être justifiée ni de ce point de vue général au sujet de conflits bourgeois, ni du point de vue des intérêts de l’humanité pour la société. Car dans le cas Dreyfus se sont manifestés quatre facteurs sociaux qui lui donnent directement le cachet d'une question intéressant la lutte de classes, ce sont : militarisme, chauvinisme-nationalisme, antisémitisme et cléricalisme. Ces ennemis directs du prolétariat socialiste, nous les combattons toujours dans l'agitation générale par la parole et la plume en vertu et de nos principes et de nos tendances générales. Combien incompréhensible serait-il donc de ne pas entrer en lutte contre ces ennemis là où il s'agissait de les démasquer, non pas en tant que clichés abstraits mais en se servant des vivants événements du jour.
ldc 65 1963 a écrit :En janvier 1941, 380 000 juifs l'habitaient : la densité y était neuf fois plus élevée qu'à l'extérieur, en mai de la même année, ils seront 430 000... ...La fin du ghetto commença en juillet 1942. Du 22 juillet au 3 octobre 310 000 juifs furent déportés. Le 22 juillet le Conseil Juif rend publie le décret sur les déportations à l'Est sans tenir compte du sexe et de l'âge. Tcherniakov se suicida. Le 29 juillet les juifs sionistes décident de s'unir pour créer une seule organisation de résistance. Le 5 août l'ordre d'extermination arrive au ghetto. Les opérations durent une semaine. Le 7 août toutes les rues et toutes les maisons sont bloquées. 20 août, premier signe de résistance : Joseph Szerymski, chef de la police juive est grièvement blessé. Le 21 septembre la SS prend officiellement en main l'administration des « affaires juives de Varsovie ». Les 2.000 policiers juifs, qui s'étaient particulièrement distingués par leur zèle et leur cruauté à déporter les autres, sont déportés à leur tour avec leurs familles. Le 20 octobre est formé le comité juif de coordination qui comprenait cinq mouvements sionistes (Hachomer Dror, Gordonia, Poale-Sion, Hechalutz) les communistes (PPR) et les socialistes (Bund) il dresse les plans d'une organisation militaire (Organisation Juive de combat)...
Les déportations massives qui avaient cessé le 3 octobre 1942 reprennent le 18 janvier 1943. Il ne restait plus que 40 000 juifs...
ex lucky a écrit :dénoncer l'islamophobie, reviens à se coucher devant la religion!
L’hostilité aux musulmans est aujourd’hui souvent le visage du racisme, de la haine de l’autre, de la xénophobie dont une frange de politiciens fait son fond de commerce
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