arguments "massue" pour le 18 ?

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Musset93 » 12 Oct 2007, 20:03

Je cherche des arguments , disons trois ou quatre qui soient bien convaincants pour convaincre mes collègues hésitants de faire grève le 18 octobre et surtout pour justifier les régimes spéciaux.
Je compte organiser une petite réunuin mais les appels et tracts syndicaux sont a mon avis vides d'arguments. Bien sur ils appellent et donnent les revendications mais je n'y trouve pas les quelques arguments convaincants qui pourront me permettre d'entrainer les hésitants et sceptiques de ma salle des profs dans la grève le 18.
J'attend votre aide, merci. :roll:
Musset93
 
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Message par redaxe » 12 Oct 2007, 20:26

D'autres répondront mieux que moi et plus complètement, mais en tous cas moi j'explique que ce sont tous les régimes qui sont visés à court terme, donc que cette mesure concerne directement tous les travailleurs.
Je dis aussi que ce que prône le gvt, c'est l'alignement par le bas, et que ça c'est un choix politique et pas la nécessité. Le plus dur, c'est de convaincre que "du pognon, il y'en a ... dans les caisses du patronat!!!" parce que les gens, ils pensent qu'on est vraiment fauché, et qu'il faut que tout le monde fasse un effort (ça vaut pour la sécu aussi). Ca marche vachement bien la propagande, un truc de dingue.
Ceci dit, quand je dis "j'explique", "je dis", ça veut pas dire que y'en a beaucoup qui m'écoutent! Je pense pas qu'on sera plus de 3 dans mon bahut à faire grève, et ça c'est la version optimiste. La conscience de classe de pas mal de profs... reste à éveiller!
BON COURAGE à toi ! :mellow:
redaxe
 
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Message par Musset93 » 12 Oct 2007, 21:34

merci
en fait ce que j'aimerai c'est un peu comme ce que j'ai trouvé sur le site de la LCR c'est a dire un petit argumentaire qui me permette d'avoir quelques chiffres clairs et précis.
J'ai aussi vu l'article du monde sur les cheminots pres de rouen, vraiment pas mal !
Je compte le faire circuler . Je suis en train de lire le CLT sur les retraites mais il date de 2003.
Aidez moi !
:prosterne:
Musset93
 
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Message par Puig Antich » 12 Oct 2007, 21:54

a écrit :La conscience de classe de pas mal de profs... reste à éveiller!


Y'en a pas mal qui sont aussi démoralisés, chez les profs, par le manque absolu de perspective pour défendre leur statut, et pour qui le souvenir de 2003 reste en travers de la gorge.

Ceci dit, mon petit doigt me dit que dans les mois à venir, l'ambiance peut changer. Ca dépendra de la capacité des cheminots à infliger une défaite majeure au gouvernement, notamment en entrainant d'autres couches de salariés et de la jeunesse...
Puig Antich
 
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Message par redaxe » 13 Oct 2007, 17:02

a écrit :et pour qui le souvenir de 2003 reste en travers de la gorge.

D'accord avec ton message, mais sur 2003, j'ai envie de leur demander aux profs:
"dites, vous allez vous en remettre quand, de 2003, dans une autre vie????"
Faut pas abuser, ça fait plus de 4 ans...
redaxe
 
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Message par Bolchevizma » 13 Oct 2007, 19:38

Il est temps de rétablir la vérité sur les régimes spéciaux

1) Le contribuable paye les avan tages spécifiques des régimes spéciaux : FAUX

Il n’y a pas un centimes d’Euros donné par l’Etat, donc le contribuable, afin de payer les départs anticipés à la SNCF. Ce sont les cheminots par leur surcotisation et des pensions plus faibles qui les financent. Comment : en cotisant en moyenne 12 points de plus par rapport au privé (40% de charge social pour 28% dans le privé) et en touchant une pension proportionnellement plus petite au regard du dernier salaire touché (67% du dernier salaire à la SNCF contre 84% dans le privé). Cotiser plus, toucher moins, mais partir plus tôt à la retraite, voilà comment les cheminots financent eux-mêmes leur départ anticipé.

Le saviez-vous :

Un cheminot en cotisant 40% tout au long de sa carrière, laquelle est en moyenne de 34 ans, cotise plus d’argent pour les retraites qu’un salarié du privé cotisant à 28% pendant 40 ans, c’est mathématique !
2) Mais alors à quoi servent les 2.6 Milliards d’Euros que l’Etat donne à la SNCF afin de financer le régime spécial.

Voilà l’ambiguïté de la chose, permettant aux esprits mal intentionnés d’expliquer que le contribuable finance les départs anticipés à la retraite des cheminots, pourtant la réalité est tout autre. En 1945, il y avait 450 milles cheminots, aujourd’hui ils ne sont plus que 160 milles, résultat en 2007, il y a 164 milles cotisants pour 300 milles pensionnés (190 milles pensions directes et 112 milles pensions de reversions). L’Etat et la direction de la SNCF ont volontairement diminué l’effectif du chemin de Fer depuis 50 ans. Disparition des gardes barrières, suppression de l’aide conducteur dans les cabines de conduites, mise en place de l’EAS( Equipement Agent Seul), des guichets automatiques, fermeture de gare etc...Résultat il y a 2 fois plus de pensionnés par rapport au nombre de cotisants. On appel cela un déficit démographique. Celui-ci est financé par l’Etat à hauteur de 2.6 milliards d’Euros. Si un jour le régime de retraite de la SNCF passe au régime général et donc avec un départ à 60 ans, ce n’est pas l’Etat qui donnera cette compensation mais la sécurité sociale, donc l’argent des salariés français.

Le saviez-vous :

Aujourd’hui les secteurs d’activités pourvoyeurs d’emplois financent les déficits démographiques des secteurs déficitaires, comme le textile, la sidérurgie par exemple secteur ayant plus de pensionnés que de cotisants. Ce vase communiquant existe déjà à la sécurité sociale, s’il est invisible aux yeux de tous, il est pourtant la base de la solidarité interprofessionnelle. Y rajouter le régime de la SNCF ne fera pas un centime d’économie, car ce qui hier était payé par l’Etat demain sera payé par la sécurité sociale.
3) Le régime spécial des cheminots est « indigne ».

« Indigne » voilà l’adjectif utilisé par Sarkozy pour qualifier les régimes spéciaux. Il ne parle pas ici des parachutes dorés de certains patrons finançant leur retraite a coût de stock option à hauteur de plusieurs millions d’euros. Il n’évoque pas non plus par cet adjectif, les pensions des députés 6 fois plus importantes que le montant de leur cotisation. Ni de la retraite de jacques Chirac de l’ordre de 30 milles Euros net par mois. Non l’adjectif « indigne » est réservé aux régimes spéciaux. Mais quelle est donc exactement l’ampleur de ces retraites dorées ?

Le saviez-vous :

Les pensions moyennes d’un retraité cheminot est de 1600 Euros Brut en 2006 pour 1713 Euros chez un salarié du privé. 19% des cheminots avaient une retraite inférieure à 1100 Euros brut par mois. 70% des pensions de reversions (veuves essentiellement) sont inférieures à 700 Euros brut par mois. Voilà la réalité des retraites « indignes » des cheminots. La seule chose indigne la dedans, ce sont les propos d’un président de la République, toujours prêt à stigmatiser une catégorie de la population.
4) Il est juste d’aligner les régimes spéciaux au régime général.

L’argument de l’égalité est sûrement le plus fallacieux. La justice étant évidemment, pour certain, le nivellement par le bas au lieu de l’alignement vers la haut. Aujourd’hui les écarts de salaires entre les hommes et les femmes sont en moyenne de l’ordre de 25%. Qui pourrait accepter qu’au nom de l’égalité on baisse les salaires des hommes de 25% afin de les mettre au niveau de celui des femmes : personne. Pourtant voilà ce qui est proposé sur les retraites. Il est anormal que la quatrième puissance économique mondiale ne puisse pas financer le départ à la retraite de tous avec 37.5 années de cotisation. A quoi servent alors les progrès techniques si ce n’est pour permettre au plus grand nombre d’en profiter.
5) Le vieillissement de la population nous oblige à réformer notre système de retraite, il n’y a pas suffisamment de cotisants pour payer les retraites.

L’argument démographique parait souvent comme le plus évident, trop de retraités, pas suffisamment de cotisants, le système ne peu plus fonctionner de la sorte, CQFD. Pourtant là encore la réalité est bien plus complexe qu’il n’y parait. En 1960, la part du PIB consacrée aux retraites était de 5%, pour 12% en 2007. En 2040 si le système ne change pas cette part attendra 18% du PIB, soit une augmentation de 0.7% d’ici 2020, on est finalement assez loin de la « faillite ». S’il y a de moins en moins d’actif, ceux-ci produisent individuellement bien plus de richesse chaque année. La question n’est donc pas le nombre d’actif, mais bien la richesse produite par chaque actif. Aujourd’hui celle-ci est suffisamment importante afin de financer les pensions de retraités quand bien même ceux-ci deviendraient aussi nombreux que les actifs.

Le saviez-vous :

En 1980, il fallait 2 conducteurs pour conduire un train, le conducteur plus son aide, en 2007 il n’y a plus qu’un seul agent. Par conséquent un Agent de conduite produit autant de richesse en 2007 que 2 agents en 1980 par exemple. Des exemples de ce type se multiplient a foisons.
6) le métier est devenu moins pénible, un départ anticipé ne se justifie plus.

Le départ à 55 ans a l’origine était pour "fidéliser" les salariés à l’entreprise. La retraite à 50 ans pour les conducteurs correspond à la pénéibilité liée au travail. A la SNCF de nombreux postes de sécurités nécessitent des formations longues et onéreuses pour la SNCF, afin de fidéliser ses salariés, elle leur proposa des avantages spécifiques comme la retraite à 55 ans. Ce type de systèmes existe déjà partout, notamment dans les grandes firmes américaines, lesquelles proposent régulièrement à leurs salariés des avantages spécifiques en termes de retraite et de prestation sociale.

Le saviez-vous :

Pour ce qui est de la pénibilité au travail, sur 160 milles cheminots, 120 milles travaillent en horaire décalé. Les WE, jours de fètes, lors des vacances scolaires à tout heure du jour et de la nuit. Si il est vrai que le progrès à permis de faire baisser la pénibilité d’un stricte point de vu physique, celle-ci n’a pas pour autant disparue, en se transformant notamment, en pénibilité phycologique. L’individualisation du salariat combiné à de nombreuses et diverses évolutions, ont considérablement augmenté le stress sur le lieu de travail. Agent commerciaux insultés, solitude dans certain poste, notamment pour les agents de conduites. Toutes ses évolutions rendent très difficile le travail jusqu’à 60 ans. Est-il raisonnable qu’un travailleur de 60 ans se lève à 3 h du matin pour conduire un train 7 heures d’affilés. Au même âge, comment un agent d’accueil pourra supporter les insultes quotidiennes subies par les usagers.
Bolchevizma
 
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Message par Puig Antich » 13 Oct 2007, 19:41

a écrit :
D'accord avec ton message, mais sur 2003, j'ai envie de leur demander aux profs:
"dites, vous allez vous en remettre quand, de 2003, dans une autre vie????"
Faut pas abuser, ça fait plus de 4 ans...


Ben, vu qu'ils ont quand même largement tiré les leçons, au moins, quand ils repartiront, ils le feront au plus haut niveau de conscience qu'ils avaient en 2003. Du moins, faut espérer. Je pense que ça va pas tarder, en tout cas.
Puig Antich
 
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Message par bidule » 13 Oct 2007, 22:02

Merci Bolchevisma.

Je ne suis pas calée du régime spécial des cheminots, mais sur ces quelques points, j'ai des doutes

(Bolchevisma a écrit : en touchant une pension proportionnellement plus petite au regard du dernier salaire touché (67% du dernier salaire à la SNCF contre 84% dans le privé).


Il me semble que chez les cheminots, c'est bien 75 % du dernier salaire pour 37,5 ans de cotisations. Par contre, il est vrai que pour pouvoir partir à 55 ans par exemple (seuls les roulants ont le droit de partir à 50 ans), peu de cheminots ont alors leur 37,5 ans de cotisation.
C'est toi-même qui précise 34 ans en moyenne : c'est par cette moyenne que tu expliques les 67 % du dernier salaire ?
Entre parenthèse, le fait que les cheminots font rarement 37,5 ans, ils seraient fortement pénalisés par le système de la décote, même dans le cas où ils garderaient le droit de partir à 55 ans. 5% en moins par année non cotisées, pour 40 ans de cotisation pour le droit à une retraite à temps plein, cela fait presque pour tous une pénalité de 25% s'ils voulaient partir à 55 ans... Ils partiraient alors avec maximum 50% de leur dernier salaire... sans retraite complémentaire !

Quand à dire que dans le privé, on part avec 84% de son ancien salaire, il me semble là aussi que le taux "sécu" est de 50% des 25 meilleures années, tandis que la retraite complémentaire, souvent obligatoire, permet heureusement de compléter la retraite (mais tant pis pour ceux qui n'ont pas pu cotiser à une retraite complémentaire.

Ainsi quand tu compares le taux de cotisation des cheminots (40%) et le taux des salariés du régime général (28%), les 28% incluent-ils les cotisations aux retraites complémentaires ont sont-ils uniquement les cotisations à la sécu branche retraite ?

(Bolchevisma a écrit :Les pensions moyennes d’un retraité cheminot est de 1600 Euros Brut en 2006 pour 1713 Euros chez un salarié du privé.

Je demande à voir pour ce chiffre de 1713 euros bruts ... Mais admettons

En fait, c'est tout le problème de rentrer ainsi dans les détails : pour un militant qui est dans les chemins de fer, il faut qu'il soit capable de faire le calcul avec son collègue : voilà ce que tu risques de perdre - et c'est effectivement énorme.

Mais chercher à prouver que le régime spécial est moins avantageux que le régime général, et que leur travail est peut-être plus pénible que celui de bien d'autres travailleurs... c'est encore opposer les travailleurs entre eux.

Pour moi, l'argument, c'est de dire que les cheminots, et les salariés de GDF / EDF, etc, c'est le dernier pan de la classe ouvrière que le gouvernement s'est gardé pour la fin, dans son projet de faire passer pour tout le monde le nombre d'années de cotisation de 37,5 à 40 ans. C'était pour le gouvernement la leçon de 1995 : les cheminots avaient été le fer de lance de la lutte victorieuse contre le passage aux 40 ans de cotisation. Même en 2003, il lui a fallut leur rappeler plusieurs fois qu'ils n'étaient pas concernés par l'attaque contre les fonctionnaires, car les cheminots, pas dupes, et conscients qu'ils allaient passer à la casserole peu après, s'étaient mis en grève avec les fonctionnaires...

Les cheminots, c'est une réserve de combativité pour une riposte contre la politique de Sarkozy, dont même des enseignants peuvent sentir les mauvais coups.

Sur le seul plan des retraites, le gouvernement ne cache pas son projet de passer à 41 ans entre 2009 et 2012, puis à 42 ans, puis à reculer l'âge légal à 62 ans, même si on a 42 ans de cotisation avant 62 ans...

Donc lutter avec les cheminots, c'est freiner tous ces sales plans bien ficelés d'avance.

En fait, depuis que les "mesures" Balladur sont rentrés entièrement en application en 2003, c'est entre 20 et 30 % en moins que touchent les retraités du privés par rapport à ce qu'ils auraient touché avant ces mesures, sans compter (ou en comptant) la plus défavorable revalorisation annuelle des pensions.

Et vu le chômage, l'effet c'est peut-être pour un nombre croissant de travailleurs, plutôt la baisse drastique de leur pension, que l'augmentation de leurs années de travail. Car pour travailler jusqu'à 62 ans, il faudra ne pas avoir été licencié...

Car même les fonctionnaires ne seront plus pour très longtemps protégés par un statut que le gouvernement leur conteste...
bidule
 
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Message par Bolchevizma » 14 Oct 2007, 19:52

J'ai posté en vitesse cet argumentaire qui vient du site LCR-Rouge et je n'ai pas pris le temps d'indiquer ma source. N'étant pas calé sur le sujet, je ne peux pas vous répondre chers camarades.
Bolchevizma
 
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Message par Wapi » 15 Oct 2007, 14:54

Sur le site de la SNCF, la direction elle-même répond à des rumeurs malveillantes sur le statut des conducteurs de TGV.

On peut s'en servir comme base de discussion auprès de collègues qui trouvent qu'on exagère toujours par principe, vu qu'on est d'extrême-gauche, et qui nous reprochent de relayer des informations trop partisanes. (Tout le monde doit en connaître je suppose)
Wapi
 
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