Je tremble à l'idée d'un visiteur de passage lisant Byrrh au premier degré.
(Je fais allusion aux interdits à lo, concernant la sexualité ainsi que la lecture de Rouge. Pas à la ramolission du bulbe)
(jeug @ jeudi 27 septembre 2007 à 15:35 a écrit : Je tremble à l'idée d'un visiteur de passage lisant Byrrh au premier degré.
J'imagine ça, demain, dans Libé ou dans quelque autre journal "de gauche" :a écrit :Selon un membre du "Forum des amis de LO", qui souhaite rester anonyme...
(Puig Antich @ jeudi 27 septembre 2007 à 12:16 a écrit :Socialiser l'éducation sexuelle, on est d'accord. Il faut noter que c'est même possible dans la société bourgeoise, mais de façon vraiment restreinte. Mais « collectiviser la séxualité », c'est un peu bizarre comme concept.
(Byrrh @ vendredi 28 septembre 2007 à 10:20 a écrit : L'exhibition de personnes ayant des rapports sexuels, dégradante et assez comparable à de la prostitution, n'a jamais eu la moindre dimension "éducative" ou "émancipatrice". De qui se moque-t-on ?
-Sur ce prétendu caractère éducatif, nous sommes évidemment bien d'accord.
-Sur le caractère "dégradant" de l'exhibition de rapports sexuels, il me semble qu'il faut être plus nuancé. En effet, où commence la pornographie ? Ou finit l'érotisme ? Selon une formule connue, "la pornographie est l'érotisme des autres..."
Voici pas si longtemps, le seul fait de montrer la nudité était considéré comme pornographique et dégradant, et certains le pensent toujours (pas seulement les Intégristes religieux). Le célèbre tableau de Courbet fut considéré comme pornographique. Tous les grands peintres ou presque ont produit des oeuvres érotiques. Il y a des passages érotiques dans nombres de films et de livres de qualité.
La question me semble donc délicate. Ce n'est pas le fait de montrer des rapports sexuels sur un écran ou sur du papier journal qui me semble, en soi, dégradant.
Pourquoi ne pourrait-on pas avoir du plaisir à lire une histoire érotique ou à regarder un film érotique ?
Ce qui me semble condamnable, c'est d'une part le contenu idéologique des "oeuvres" pornographiques qui accentuent le sexisme ambiant et ainsi contribuent largement à le propager, notamment parmi les jeunes : femme ou homme objet sexuel, violence, voire apologie du viol bien que ce soit théoriquement illégal, sexualité détachée de tout contexte affectif etc. D'autre part les conditions dans lesquelles sont souvent (pas systématiquement sans doute) réalisées ces productions : prostitution, drogue, mafias.
Sinon, on tombe dans un moralisme puritain qui n'est que la face inverse de certaines théories "libertaires" selon lesquelles le sexe, la pornographie voire la prostitution seraient subversifs, libérateurs voire révolutionnaires.
(Byrrh @ vendredi 28 septembre 2007 à 11:51 a écrit : Et le problème de ton message, c'est qu'il mélange les notions d'érotisme et de pornographie. L'érotisme n'est pas indigne, il est même relativement sain (...) La pornographie, en revanche, est humiliante : c'est une prostitution dont le client est simplement remplacé par un autre acteur, pour satisfaire le voyeurisme d'un client "à distance", celui qui visionne le film, et pour remplir les poches d'un producteur. Personnellement, je partage le point de vue de certaines associations féministes qui sont à la fois pour l'abolition de la prostitution et de la pornographie, car ces deux choses sont effectivement liées.
"L"érotisme est relativement sain", dis-tu. (Pourquoi "relativement" ?) et la pornographie est humiliante. Oui, elle est humiliante parce qu'elle est liée, comme tu le soulignes, comme la prostitution, à des rapports marchands.
Mais quid de la représentation des relations sexuelles ? Est-ce nécessairement humiliant ? Basic instinct et la dernière version de Lady Chatterley (qui soit dit en passant m'a gonflé...) sont-ils des films érotiques ou des films pornographiques ?
Si on définit la pornographie comme la représentation d'actes sexuels dans le but de provoquer l'excitation sexuelle du spectateur, il est clair que d'innombrables films, livres, poèmes comportent des passages de cette nature !
Tu emploies prudemment l'expression "sensualité" qui est "noble", mais ça ne change pas grand chose sur le fond.
Encore une fois, je pense pour ma part que ce sont les conditions marchandes (et tout ce qui va avec) dans lesquelles sont produits les pornos qui sont dégradantes, plus que la représentation des actes sexuels en eux-mêmes.
Quant à une interdiction ? Personnellement, je n'ai pas de point de vue sur la question, mais il me semble qu'il faut rester prudent car l'expérience montre qu'on passe vite d'une interdiction à l'autre et qu'il y a toujours une surenchère des censeurs. Mais bien entendu, je suis pour la répression stricte de la représentation des pratiques dégradantes dont certaines s'apparentent au viol ou à la torture.
Ajoutons qu'il y a aussi toute une pornographie parfaitement légale de la violence et de la guerre, du genre La chute du faucon noir où les braves soldats américains massacrent des Somaliens par centaines comme ils massacraient hier les Indiens dans les westerns. Mais l'un n'excuse pas l'autre évidemment.
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