par meichler » 02 Jan 2007, 15:14
Ouais les CVS ça peut être admissible comme correction (d'un point de vue de décompte scientifique), mais la vraie question en la matière est : qui fait ces statistiques et "corrections". Tant que ce sera l'Etat bourgeois et non pas les organisations ouvrières (au premier rangs les syndicats), les travailleurs ne pourront que se méfier de ces chiffres, qui plus est ensuite fortement "mis en scène" par les "médias", TV et autres.
En fait, je crois que les "corrections" les plus vicieuses sont :
1) On ne compte pas des chômeurs (qui n'ont pas un travail salarié à temps plein alors qu'il le souhaitent) mais des "demandeurs d'emploi" (ce qui suppose de leur part une "attitude active" qui permet d'en enlever un bon nombre des chiffres de la statistique).
2) Les "travailleurs à temps partiel", "intérimaires", etc... ne sont pas comptés. À partir de quel nombre d'heures travaillées par mois n'est-on plus compté ? La règle devrait être: tout travailleur qui fait moins de la durée légale, à l'encontre de sa volonté est "chômeur", au moins partiel.
3) Les stages bidons, "formations" fumeuses, et autres où l'on stocke les salariés (en particulier les jeunes et les vieux) pour les retirer le plus longtemps possible des chiffres de la statistique.
4) Les femmes, jeunes et autres catégories de travailleurs très pauvres qui ne "cherchent" plus de travail par découragement ou parce qu'ils n'en n'ont plus la force ou pour tout autre raison (il y a aussi des fraudes...) et sont donc radiés des chiffres de "demandeurs" d'emploi.
5) La base de calcul des pourcentages est toujours la "population active", catégorie caoutchouc qui inclut non seulement les vrais salariés, mais aussi les patrons (qui n'ont lorsque c'est le cas, de salariés que le titre juridique, alors qu'ils reçoivent une fraction des profits, du capital), mais aussi toutes les catégories de "non salariés" (commerçants, artisans individuels, professions dites "libérales", sans oublier les rentiers purs et simples, etc...), qui par définition ne "demandent" aucun emploi salarié. Si l'on rapportait les chiffres du chômage au prolétarait, ou même au salariat en général, on aurait de fort mauvaises "surprises" mais on approcherait plus justement la réalité de classe du chômage...
Si les organisations ouvrières avaient la volonté politique de se saisir de ces questions et de mettre en place leurs propres organes de décomptes (comme ce fut parfois le cas par le passé) il y aurait à faire. Cela renforcerait la conscience de classe de nôtres.
Mes idées sur ces questions étant approximatives, y a-t-il sur ce forum des gens de l'INSEE, des ASSEDIC, ou de l'ex-ANPE (au fait où en est-on de la privatisation?) qui pourraient donner plus de précisions, ou corriger les éléments forcément sommaires que j'ai essayé de transcrire ?
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»
(Baruch SPINOZA)