La moitié des chômeurs "oubliés"

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Message par Sterd » 28 Déc 2006, 13:03

a écrit :La moitié des chômeurs "oubliés"

LEXPRESS.fr
jeudi 28 décembre 2006, mis à jour à 12:22

Selon un collectif d'associations, près de 2,3 millions de demandeurs d'emploi ne sont pas repertoriés dans les statistiques officielles. Une manière de doucher l'autosatisfaction de Jacques Chirac et du gouvernement

Le collectif "Les autres chiffres du chômage" (ACDC), qui regroupe syndicats et associations de défense des chômeurs et précaires (AC!, MNCP, Réseau Stop précarité...), a publié mercredi une note dans laquelle elle accuse les services gouvernementaux de ne pas inclure dans leurs statistiques quelque 2,3 millions de chômeurs, qualifiés d'"invisibles".

Si l'accusation de manipulation des chiffres n'est pas nouvelle, cette initiative intervient à la veille de la publication mensuelle du nombre d'inscrits à l'Agence nationale pour l'emploi (ANPE). A la fin octobre, la France comptait officiellement 2,1 millions de chômeurs, soit un taux de chômage de 8,8%.

4,45 millions de chômeurs


La baisse affichée ces derniers mois devrait être l'un des points majeurs du bilan que Jacques Chirac entend présenter aux Français lors de la traditionnelle allocution des voeux, a priori sa dernière en tant que chef de l'Etat.

Toutefois, les chiffres officiels ne prennent en compte que les chômeurs de catégorie 1 : des personnes à la recherche d'un CDI à temps plein disponibles immédiatement et ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois écoulé.

Pour le collectif ACDC, ce sont en réalité 4,45 millions de personnes qui sont inscrites à l'ANPE. Parmi les "oubliés" des statistiques, il cite ainsi les 871 000 demandeurs d'emploi temporaire ou à temps partiel ou les 412 000 "dispensés de recherche d'emploi" ou les 452 000 chômeurs en activité réduite.
Sterd
 
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Message par toulaiev » 28 Déc 2006, 21:14

Effectivement, encore un truc comptable pour faire croire que le chomâge diminue !
toulaiev
 
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Message par Crockette » 30 Déc 2006, 17:47

plus personne n'y croit !! y a qu'à discuter avce des collègues des amis qui n'ont aucune sympathies pour les troskistes ou les communistes : tout le monde sait que la précarité augmente...
En voyant un reportage à la TV, des pauvres types qui s'installent en centre ville (je crois que c'ets ds le sud de la france)la police municipale a pour mission de jeter leur tente à l'eau !!!

Les pauvres (travailleurs chomeurs) faudra penser à les cacher...

Les stages parkings, tu sors du chomage, tu bosses plus de 70 h dans le mois, tu sors du chomage...tu trouve un cdd alors que tu veux un cdi tu sors du chomage...t'es à temps partiel tu sors du chomage.

Y a 8 catégories de chomeurs dans les stats, une seule est prise en compte.
Crockette
 

Message par amanda » 30 Déc 2006, 19:05

Oui et d'ailleurs les chiffres de novembre donnent 2 112.300 demandeurs d'emploi inscrits en données CVS (correction variable saisonniaire, un truc de statisticiens) en données "brutes" c'est 2 172 268, un paille pour l'INSEE, pas rien pour les presque 60.000 chômeurs concernés.
Effectivement les chiffres du chômage plus personne n'y croit, et ils baissent réellement, même toutes catégories confondues. Le tout est de savoir par quelle magie ?
Il s'agit,je pense, de la magie Borloo, du plan de cohésion sociale, qui non content de créer des milliers d'emplois précaires, a instauré le SUIVI mensuel des demandeurs d'emploi : c'est à dire que ceux ci sont convoqués (ou contactés) tous les mois pour rendre des comptes, se voir proposer une "action d'insertion" ou dans le meilleur des cas une offre d'emploi..
Et bien ils renoncent, ils arrêtent de jouer le jeu, ceux qui ne sont pas indémnisés (et ils ne sont rappelons le qu'un tiers à l'être ) décident en toute connaissance de cause de ne plus "pointer" se font radier de leur plein gré, parceque ils en ont assez de faire des kilomètres, de payer un ticket de bus..pour rien ou se voir obligés d'accepter n'importe quoi (stages bidons, club, bilan de compétences ..)
Et ceux là, même si on compte toutes les catégories de chômeurs, même si on n'utilise pas la correction variable saisonnière, ceux là disparaissent..C'est ce que Chirac appelait en son temps "réduire la fracture sociale" et que maintenant de l'UMP au PS on nomme la cohésion sociale.
amanda
 
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Message par Crockette » 02 Jan 2007, 13:10

l'INSEE qui a défendu l'indéfendable en mettant dans le panier de la ménagère au milieu des yaourts, du pain, de la viande, des oeufs : des ordinateurs, des téléphones portables et autres produits électro ménagers, électroniques qui eux sont en baisse grace à l'exploitation des travailleurs du continent asiatique.
Crockette
 

Message par meichler » 02 Jan 2007, 15:14

Ouais les CVS ça peut être admissible comme correction (d'un point de vue de décompte scientifique), mais la vraie question en la matière est : qui fait ces statistiques et "corrections". Tant que ce sera l'Etat bourgeois et non pas les organisations ouvrières (au premier rangs les syndicats), les travailleurs ne pourront que se méfier de ces chiffres, qui plus est ensuite fortement "mis en scène" par les "médias", TV et autres.

En fait, je crois que les "corrections" les plus vicieuses sont :

1) On ne compte pas des chômeurs (qui n'ont pas un travail salarié à temps plein alors qu'il le souhaitent) mais des "demandeurs d'emploi" (ce qui suppose de leur part une "attitude active" qui permet d'en enlever un bon nombre des chiffres de la statistique).

2) Les "travailleurs à temps partiel", "intérimaires", etc... ne sont pas comptés. À partir de quel nombre d'heures travaillées par mois n'est-on plus compté ? La règle devrait être: tout travailleur qui fait moins de la durée légale, à l'encontre de sa volonté est "chômeur", au moins partiel.

3) Les stages bidons, "formations" fumeuses, et autres où l'on stocke les salariés (en particulier les jeunes et les vieux) pour les retirer le plus longtemps possible des chiffres de la statistique.

4) Les femmes, jeunes et autres catégories de travailleurs très pauvres qui ne "cherchent" plus de travail par découragement ou parce qu'ils n'en n'ont plus la force ou pour tout autre raison (il y a aussi des fraudes...) et sont donc radiés des chiffres de "demandeurs" d'emploi.

5) La base de calcul des pourcentages est toujours la "population active", catégorie caoutchouc qui inclut non seulement les vrais salariés, mais aussi les patrons (qui n'ont lorsque c'est le cas, de salariés que le titre juridique, alors qu'ils reçoivent une fraction des profits, du capital), mais aussi toutes les catégories de "non salariés" (commerçants, artisans individuels, professions dites "libérales", sans oublier les rentiers purs et simples, etc...), qui par définition ne "demandent" aucun emploi salarié. Si l'on rapportait les chiffres du chômage au prolétarait, ou même au salariat en général, on aurait de fort mauvaises "surprises" mais on approcherait plus justement la réalité de classe du chômage...

Si les organisations ouvrières avaient la volonté politique de se saisir de ces questions et de mettre en place leurs propres organes de décomptes (comme ce fut parfois le cas par le passé) il y aurait à faire. Cela renforcerait la conscience de classe de nôtres.

Mes idées sur ces questions étant approximatives, y a-t-il sur ce forum des gens de l'INSEE, des ASSEDIC, ou de l'ex-ANPE (au fait où en est-on de la privatisation?) qui pourraient donner plus de précisions, ou corriger les éléments forcément sommaires que j'ai essayé de transcrire ?
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

(Baruch SPINOZA)
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Message par amanda » 03 Jan 2007, 00:53

Non bien sûr, la CVS est une variable mais je me méfie toujours de stats et de la pondération, (j'ai pas tout compris sur le muguet par contre :( ; certainement parceque justement au boulot la direction parle en chiffre, taux, volume et que moi c'est toujours des êtres humains plus que des boites de petits pois que je vois au quotidien.
Donc pour répondre à Meichler , je peux si cela t'interesse détailler les 8 catégories et les données excates de chiffres du chômage toutes catégories confondues, ils ne comprendront pas comme je l'ai dit plus haut, tous les non inscrits, ou plus inscrits qui en ont eu assez d'être considérés comme des criminels.
amanda
 
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Message par abounouwas » 10 Jan 2007, 02:34

Un article dans le Monde était accompagné d'un doc infographie (malheureusement trop lourd pour figurer en pj, et passé depuis en version payante sur le site du journal) qui faisait notamment ressortir que les chômeurs "invisibles" (cachés aurait été plus juste) représentaient aujourd'hui 50% du nombre total des demandeurs d'emploi contre 10% en 1982... les statistiques étant aux mains de L'État bourgeois, il n'est pas étonnant qu'il mente avec aplomb et précision!

220.000 chômeurs DOM
+ 871.000 demandeurs d'emploi temporaire ou à temps partiel
+ 412.000 "dispensés de recherche d'emploi"
+ 452.000 chômeurs en activité réduite
+ 321.000 demandeurs d'emploi non immédiatement disponibles (Chirac et Villepin y sont-ils comptabilisés?)
= 2.276.000, ouf, on se sent plus léger... :hypocrite:
abounouwas
 
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Message par meichler » 10 Jan 2007, 07:05

Voici le graphique (recomposé pour meilleur affichage) paru dans Le Monde du 26-12-2006 :
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

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