Il faut une politique active vers les jeunes de l'immigr

[shadoko]

modération: Ici se trouvait un message d'Arsenine sur le voile qui a été déplacé dans un nouveau sujet:
http://forumlo.cjb.net/index.php?showtopic=17168

[globetrottoir]

Tu t'insurges contre les amalgames, contre le fait de donner à Tarik Ramadan une importance qu'il n'a pas, etc... mais tu es bien rapide à généraliser un truc qui t'es arrivé, et à présenter ça comme "la réalité", comme si c'était monnaie courante. Bien sûr, il peut toujours y avoir des dérapages partout. Mais l'exemple que tu donnes n'est sûrement pas monnaie courante dans le syndicalisme. Il suffit d'être dans un petit parti comme LO avec ses militants pour partie actif syndicalement pour avoir une idée de la donne générale en la matière. Et ce n'est pas "les syndicalistes décident de la liste des licenciés avec le patron". Ça, c'est du pipeau.
La controverse sur ce point est partie des propos que m'ont rapporté nombre d'ouvriers retraités, très dignes, nullement revanchards, mais simplement lucides et désabusés sur leur condition de travaiileur de seconde zone aux yeux des cadres syndicaux. Ottokar l'a réfuté en s'appuyant sur la théorie juridique. J'ai rajouté mon exemple perso simplement pour dire qu'en tant que DP il y a quelques années j'avais vu de très près l'écart entre la théorie et la pratique réelle. Je ne saisis pas bien pourquoi ce point précis devient objet de controverse. Ce n'est un mystère pour personne que, même sans qu'il y ait de plans de licenciements à la clé, les contacts informels entre les DRH et les DP et/ou élus de CE sont fréquents pour "prendre le pouls" de l'ambiance dans une boîte. Démarche logique, "humaine", aussi bien du côté des représentants du personnels qui espèrent ainsi grignoter quelques infos non-officielles sur les projets à venir des dirigeants que du côté patronal soucieux de désamorcer en douceur une crise éventuelle que de créer un conflit ouvert, voire de connaître la réaction (l'humeur) des représentants syndicaux sur la promotion d'un dirigeant. Et lorsque des licenciements se profilent, ces discussions informelles permettent à l'occasion aux DRH de savoir quels salariés risquent le plus de ruer dans les brancards s'ils voient leur emploi menacé. Cela ne signifie pas qu'il y ait pour autant corruption absolue des élus syndicaux, c'est juste ainsi que cela fonctionne. C'est du donant-donnant, une autre face de négociation où, des deux côtés de la table, chacun essaie d'en savoir le plus et d'en dire le moins. Après il y a des élus vertueux et d'autres qui sont de vrais chiens galeux, je n'en tire pas non plus de généralités. Mais je ne vois pas ce qu'il y a de scandaleux, ou d'infâmant, à reconnaître que ces rencontres informelles sont le lot quotidien de la vie syndicale dans les boîtes.

L'exemple de Gramsci est bien malheureux

Ah, si l'on commence à évacuer toutes les écrits des révolutionnaires qui ont "échoué", il ne va plus rester grand monde. A commencer par trotsky et lénine.

Ben non je ne parlais pas de reprendre tous les poncifs de la presse que vous vous plaisez à citer.
Mais simplement des difficultés et des facilités utilisées pour se faire comprendre.

Ben oui, mais quand on utilise comme concept de base les clichés de la presse bourgeoise on ne va généralement pas bien loin. La déconstruction du vocabulaire idéologique n'est pas l'une des moindres taches d'un révolutionnaire conséquent.

Je reconnaissais que les termes n'étaient pas des mieux choisis.

On est donc d'accord. Parler d'"issus de l'immigration" pour désigner des Noirs et des Arabes est un faux-semblant dont la charge symbolique est extrêmement violente pour les intéressés qui n'ont jamais vécu l'épreuve du déracinement mais qui sont ainsi catégorisés et relégués dans un état de migrance perpétuelle.

Mais quand globetrottoir dit que "Tariq Ramadan laisse indifférent 99% des musulmans", je voudrais bien savoir qui il désigne exactement. Si ce sont ceux dont la famille est issue de pays où l'islam est la religion majoritaire, ils ne sont pas forcément "musulmans" pour autant.... Loin de là.

C'est bien gentil d'enfoncer des portes ouvertes. Quand je parle de "musulmans", cela veut tout simplement dire ceux qui se reconnaissent croyants musulmans. Point barre. Qu'ils soient Français "de souche" convertis, Tchétchènes exilés ou petite-fille d'ouvrier kabyle ayant fait souche en France. Et non pas ceux que l'on désigne abusivement "musulmans", "issus de musulmans" ou "d'origine musulmane" simplement en raison de leur ascendance biologique, de leur patronyme ou de leur profil pas très catholique.

[globetrottoir]

Pour revenir au sujet initial

Une vidéo jette de l'huile sur le feu

NOUVELOBS.COM | 01.06.06 | 08:51

Une vidéo diffusée sur internet, dont l'auteur se dit de la Ligue de défense juive, revendique plusieurs actions violentes et défie le groupe extémiste noir "Tribu KA".
 
U n clip vidéo, diffusé depuis quelques jours sur internet et se réclamant de la Ligue de défense juive (LDJ), revendique plusieurs agressions et provoque la "Tribu KA", autre groupe extrémiste avec qui elle se trouve en conflit. Mise en ligne le 26 mai, la vidéo est un montage d'images d'agressions attribuées à la LDJ et d'entraînements de ce groupuscule.
La première scène de violences, intitulée "1ere victime : Alain Soral l'antisionniste…", montre l'agression dont a été victime l'écrivain le 28 septembre 2004, alors qu'il dédicaçait un de se livres dans une librairie parisienne. On peut voir un groupe de personnes faire irruption dans le magasin pour s'en prendre violemment à toute les personnes présentes. Le passage se termine sur une image fixe d'une des personnes blessées lors de l'opération avec, en incrustation, ce commentaire: "la LDJ s'en est chargé…".
La "2eme victime" que revendique la vidéo est "Dieudonné antisémite…" : "il s'est fait passer à tabac à la Martinique… et à son retour à Paris son spectacle s'est vu interrompu", affirme un texte diffusé sur fond de logo de la LDJ.

"Le meilleur accueil"

La vidéo s'attaque ensuite à la "Tribu KA", qui s'est récemment illustrée par des démonstrations de force et des menaces ouvertes à l'encontre de la LDJ et du Bétar, notamment lors d'une action rue des Rosiers, à Paris, dimanche 28 mai. La semaine précédente, elle avait débarqué dans une salle d'arts martiaux juifs. "Ils peuvent être sûrs que nous leur offrirons le meilleur accueil lors de leur prochaine visite à nos entraînements…", affirme un texte en incrustation.
Enfin, la dernière "cible" du clip est un "ami de Dieudonné et jugé indésirable par la LDJ", l'animateur de RFI Claudy Siar, à qui il est demandé de faire "attention…". Suivent les images d'une agression non identifiée.
Ces séquences de menaces directement dirigées contre des personnes sont entrecoupées d'images qui semblent être tirées d'entraînements au combat ou au maniement des armes, de passages à tabac ou de manifestations au cours desquelles ont peut notamment voir des personnes brûler un keffieh.
La vidéo a été mise en ligne sur le site de l'hébergeur "You Tube" le 26 mai dernier, soit deux jours avant l'action controversée de la "Tribu KA" rue des Rosiers, et quelques jours après la première action du groupe dans une salle de sports. Son auteur, enregistré sous le nom "uzi93", a également mis en ligne, sur le même site, plusieurs autres vidéos en rapport avec les activités de la LDJ.
Si le sigle et les slogans du groupuscule apparaissent à plusieurs reprises, celle-ci n'a pas revendiqué directement la paternité du clip. La première réaction "officielle" de la LDJ à la première action de la "Tribu KA" avait été un communiqué intitulé "Blanc de peur", dans lequel la Ligue invitait ouvertement à en découdre. Après l'incident du dimanche 28 mai, la LDJ a publié un autre communiqué, beaucoup moins guerrier, intitulé "Invasion barbare", et dans lequel elle remercie notamment Nicolas Sarkozy, la police et les institutions dirigeants juives, pour leurs réactions et leur soutien.

Pour mémoire, la LDJ est déclarée organisation terroriste, et interdite, en Israël et aux Etats-Unis.

[Ottokar]

...rapporté nombre d'ouvriers retraités, très dignes, nullement revanchards, mais simplement lucides et désabusés sur leur condition de travaiileur de seconde zone aux yeux des cadres syndicaux. Ottokar l'a réfuté en s'appuyant sur la théorie juridique. J'ai rajouté mon exemple perso simplement pour dire qu'en tant que DP il y a quelques années j'avais vu de très près l'écart entre la théorie et la pratique réelle.
je n'ai pas de théorie juridique du licenciement collectif, je dis ce que j'ai vu ou ce que j'ai entendu rapporter par mes camarades au cours de quelques plans de licencement que ceux-ci ont traversé. Comme LO a cherché et réussi à s'implanter dans de grandes entreprises industrielles du privé, à écouter ce qui se dit, on accumule forcément une certaine expérience. Et je maintiens que s'il y a des contacts informels, s'il n'est pas impossible que certains délégués jouent le jeu ignoble qui est décrit, ce n'est pas le cas général.

Revenons au sujet. Notre interlocuteur qui affiche pour sympathie "sa femme", ce qui est très louable mais ne nous dit pas grand chose sur ses idées, fait des généralisations que je trouve personnellement à tonalité communautariste. Les polonais ont été aussi rejetés un certain temps, de même que les Italiens, les Espagnols, les Portugais (on parlait de "polaks", "Ritals", "espinguoins", etc.). et avant eux les bretons (cf Bécassine !) puis ils se sont "intégrés", c'est-à-dire que des couples "mixtes" se sont formés, que leurs enfants ont été assimilés. C'est encore en partie le cas pour les "beurs " et les "noirs", et les couples "dominos" comme on dit dans les DOM, noir-blanc sont de plus plus fréquents.

Mais cela n'est qu'en partie le cas et c'est vrai, les jeunes à peau foncée ou au nom à consonnance étrangère ont plus de mal que les (les quoi ? "gaulois" ???) autres à trouver un stage, un emploi, un logement. D'où leur ressentiment, légitime.

Il faut le dénoncer, bien sûr, être solidaire de toutes les formes de dénonciation, mais nous n'avons pas à nous sentir coupables pour autant, ni à les pousser dans les bras d'organisations ethniques homogènes. Que je sache, ceux qui viennent à la Fête de LO s'y sentent bien, ceux qui militent avec LO s'y sentent bien, et on en trouve bon nombre parmi les délégués des syndicats, qui en général combattent le racisme.

[Louis]

je constate que lo n'a joujours pas de réponse a la question "quelle politique vis a vis de la classe ouvriere jeune frappée par les discriminations ethnique" (je préfére ça a "jeunes issus de") Le fait de rappeler les insuffisances de la lcr en ce domaine (dont je suis parfaitement conscient) ne change pas grand chose a l'affaire ! A moins que lo ne se limites aux capacités de la ligue sur tel ou tel point Etant donné ses insuffisances dans un certain nombre de domaines (de la ligue, je précise pour ceux qui lisent de travers), c'est quelquefois placer le niveau bien bas ! Aprés tout, lo a bien su avoir une "politique" vis a vis des femmes ouvrieres (en en choississant une comme porte parole en en promouvant un certain nombre a la direction de l'orga) , elles aussi possiblement victimes de discriminations, donc ça devrait etre aussi facile....

[Ottokar]

la réponse est dans l'exemple donné par LCR : il a fallu que LO recrute des femmes, ouvrières ou employées, qu'elle se sentent à l'aise dans l'organisation, qu'elles sentent qu'elles pouvaient y prendre toute leur place et ne pas être cantonnées à l'assistance, au secrétariat, à la crêche, etc.

Il faut donc que LO -comme les autres partis d''extrême-gauche- recrute davantage dans la jeunesse visée par le fil (c'est réussi, on n'ose plus employer aucun qualificatif, maintenant !). Y'akka, faucon ! et c'est vrai pour tout le monde !

[jhoverman]

C'est vrai, en ce moment le truc à la mode c'est d'avoir un copain noir ou arabe. Sans ça on risque de passer pour un raciste.

[artza]

C'est vrai, en ce moment le truc à la mode c'est d'avoir un copain noir ou arabe. Sans ça on risque de passer pour un raciste.

Non Monsieur la mode c'est de fonder son entreprise. D'avoir un patron pour copain, de trouver Sarko et Madame Royal tendance...d'être intéressé par les religions et de rejeter les "utopies et les idéologies qui portent le totalitarisme dans leurs flancs".

[Ottokar]

sur le thème du débat, je viens de lire un bon article :

Procès contre la discrimination à l’embauche: Parce que L’Oréal le vaut bien

Un cadre du groupe L’Oréal accusé de «discrimination raciale à l’embauche» a dû s’expliquer devant la justice. Il n’est pas très fréquent que celle-ci puisse épingler des dirigeants d’entreprise pour ce motif, la plupart se contentent de faire appliquer des consignes tacitement comprises et implicitement données.

Ici pourtant, la justice semble avoir quelques «biscuits».

Par exemple un fax du mois de juillet 2000 a été adressé par une société de communication au service de l’Oréal à des agences d’intérim recrutant pour cette entreprise, spécifiant le profil des jeunes animatrices à engager. Outre l’âge, de dix-huit à vingt-deux ans, la taille etc. elles se devaient d’être «BBR» (bleu-blanc-rouge) un code paraît-il connu des agences d’intérim, désignant des individus de type européen, excluant ceux de couleur.

L’employée de la société d’intérim auteur du fax a tenté d’expliquer qu’il s’agissait simplement de désigner par cette expression les personnes s’exprimant correctement en français, explication infirmée par une enquête de l’inspection du travail montrant qu’aucune candidate de couleur n’avait été embauchée comme animatrice. Un témoin, ancien employé de cette société d’intérim, le confirma en précisant que le groupe L’Oréal et Garnier refusait systématiquement d’embaucher des gens de couleur pour ce genre de travail.

Ces pratiques sont connues. Les patrons embauchent en accord avec leurs préjugés, ou ceux parfois supposés de leur clientèle. Le ministère de l’Industrie signalait récemment qu’à CV comparable une postulante d’origine maghrébine recevait trois fois moins de propositions d’entretien préalable à l’embauche, et un maghrébin cinq fois moins, que des candidats «BBR».

Alain VALLER

je ne me souviens plus où j'ai lu cela... peut-être dans le numéro de Lutte Ouvrière de cette semaine ?