Bonsoir les copains :wavey:
a écrit :=FRANCE 3 Génocide arménien: tensions
Le groupe UMP de l'Assemblée est hostile à une proposition de loi PS sur le génocide arménien
Celle-ci vise notamment à "sanctionner pénalement non seulement l'apologie (...) mais aussi et surtout la négation du génocide arménien". Elle sera discutée le 18 mai.
Il y a eu récemment "un débat qui a conclu à la nécessité de ne plus légiférer sur les faits historiques", explique le président du groupe UMP, Bernard Accoyer.
Celui-ci fait allusion à la récente polémique autour d'un article d'une loi UMP sur "le rôle positif de la colonisation française", article finalement abrogé. Apparemment, le groupe majoritaire à l'Assemblée n'a pas une position unanime puisque le député UMP de Seine-Saint-Denis et vice-président de l'Assemblée Eric Raoult a déposé le même type de proposition de loi que l'auteur du texte socialiste, Didier Migaud.
Selon ce texte, la négation du génocide arménien devrait "être punie des mêmes peines
que la négation de la Shoah". Plus de 400 universitaires, tels Jean-Pierre Azéma, Elisabeth Badinter, Marc Ferro, Jacques Julliard, Pierre Nora, Mona Ozouf, Jean-Pierre Vernant, Pierre Vidal-Naquet, ont signé une pétition, intitulée "Liberté pour l'histoire". Celle-ci s'élève "contre le vote et la promulgation de vérités officielles indignes d'un régime démocratique". "Pareille disposition, aggraverait les atteintes à la liberté d'expression. Elle prendrait une nouvelle fois les enseignants en otage. C'est affligeant", poursuit le texte des historiens.
Tensions diplomatiques
L'affaire provoque de nouvelles tensions dans les relations entre la France et la Turquie, déjà crispées en raison de la candidature turque à l'UE. Les autorités turques ont rappelé lundi pour consultations leur ambassadeur à Paris. Quelques jours plus tôt, elles avaient averti que les relations bilatérales souffrir aientdes "dommages incalculables" en cas du vote de la proposition de loi. La France a réagi avec prudence en affirmant que le rappel du diplomate "relève des autorités turques elles-mêmes" et soulignant que ce dernier devrait "regagner Paris très prochainement".
De leur côté, les milieux d'affaires de l'Hexagone semblent redouter les conséquences économiques de cette affaire. La chambre de commerce française a ainsi écrit au président Jacques Chirac pour lui demander d'intervenir "afin d'éviter qu'une telle mesure, qui serait perçue par l'ensemble de la nation turque comme un acte inacceptable et hostile". Les représentants de 22 entreprises françaises opérant en Turquie ont été
reçus mardi par le premier ministre turc, Tayyip Erdogan, qui les a encouragés à exprimer leur opposition à l'adoption de la proposition de loi, selon l'agence de presse Anatolie.
La France est le 5e fournisseur de la Turquie, avec 4,7 milliards d'euros d'exportations
Après le vote en 2001 par le Parlement à Paris d'une loi reconnaissant le "génocide
arménien", Ankara avait évincé plusieurs entreprises hexagonales d'appels d'offres
publics et les médias avaient appelé à un boycott des produits venus de France.
L'inauguration d'un mémorial du génocide arménien à Lyon avait été entourée en avril de profanations et de manifestations pro-turques, avec des slogans négationnistes. La France compte une importante communauté d'origine arménienne, estimée à 500.000 personnes, dont 80.000 dans la région de Lyon et autant dans la région de Marseille.
Pour les Arméniens, jusqu'à 1,5 million des leurs ont péri dans un génocide orchestré
par l'empire ottoman entre 1915 et 1917. Ankara soutient que 300.000 Arméniens et au moins autant de Turcs ont été tués au cours de troubles suscités par des soulèvements d'Arméniens et leur ralliement aux armées russes en guerre contre l'empire ottoman, et lors des déportations qui ont suivi.
Publié le 09/05 à 19:08