Congrès du PCF

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par pelon » 25 Mars 2006, 12:02

(El convidado de piedra @ samedi 25 mars 2006 à 11:44 a écrit :
On n'a aucun intérêt à que le PCF s'effondre vu que l'EG ne peut pas encore le remplacer.

Je suis d'accord et nombreux sont ceux qui, à l'extrême-gauche, n'ont jamais compris qu'il n'y avait pas de vases communiquants, la baisse du PC ne profitant pas à l'EG sur le plan organisationnel. Cette dernière n'est pas assez crédible pour compenser la démoralisation que produit chez les militants du PC la prise de conscience de la faillite de leur parti.
Cette faillite est due à la période mais aussi bien sûr à l'orientation en zig zags de la direction du PCF. Mais en dernière analyse, c'est la faillite du réformisme. Ils veulent apparaître sur la gauche du PS et pendant quelques mois essaient de radicaliser leur discours, font alliance avec la LCR (qui est l'alibi) pour finir (je pense que personne n'en doute) à la remorque du PS, jouant la mouche du coche qui nous dira : "cette fois ce ne sera pas comme la dernière fois; nous serons là pour empêcher une dérive libérale... et patati, sans oublier et patata ..." bref ce qu'ils nous ont dit en 1997. Le PC, de plus, ne veut pas perdre ses élus, ses villes. Ces gestionnaires, ses petits notables pèsent beaucoup dans les décisions. Il a un fil à la patte, ses dernières positions dans l'appareil bourgeois dépendant du PS.
Bref, pour les militants qui restent communistes il n'y a pas d'avenir au PC ... et il n'y rien de crédible, de leur point de vue, à l'EG. Retroussons nos manches, camarades. Oui l'absence d'un véritable parti communiste est une plaie pour la classe ouvrière.
pelon
 
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Message par Ottokar » 25 Mars 2006, 12:08

(El convidado de piedra @ samedi 25 mars 2006 à 11:44 a écrit : Seule la lutte des travailleurs peut faire revivre le PCF. Si, celles ci tardent, si MG Bouffet engage son parti derrière le PS, il y aura la division d'abord et la ruine après.

Ce n'est pas "si"... MG-Buffet VA engager son parti derrière le PS. Sinon, cela signifie des primaires partout aux municpales, aux législatives, et un PC à deux ou quatre députés et sans la moitié de ses mairies. Et son appareil qui s'effondre car aujourd'hui même sa présence dans les quartiers repose sur son appareil municipal. Partout où j'ai vu le PC perdre la mairie, je l'ai vu quasiment s'effondrer. C'est là où la LCR a bien tort de faire semblant de prendre au sérieux les palinodies du PC, le clivage entre gauche du Non et gauche du Oui, car il n'y a qu'une gauche, qu'on n'ose même plus dire réformiste car au gouvernment ils ne font pas de réformes, une gauche gestionnaire.

Mais malgré cela,
a écrit :On n'a aucun intérêt à que le PCF s'effondre vu que l'EG ne peut pas encore le remplacer.

car c'est tristement vrai.

--édit : j'ai posté en même temps que Pelon. Bizarre, on réagit pareil... :D --
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Message par piter » 28 Mars 2006, 09:44

il faut certes aider les militants du pc à renouer avec le communisme cela ne peut que fortifier les positions de la classe ouvrière qui a le plus grand besoin de tous les militants dévoués à ses intérets, ce qui est le cas de nombreux militants pc dont l'activité ne peut que profiter d'un retour au idée communistes. mais cela peut il renforcer le pc? renforcer ses militants ouvriers et leur activité dans le camp des travailleurs, oui. mais le pc en tant que tel, c'est moins sur, amener les militants pc à renouer avec le communisme n'est ce pas les amener à revoir totalement leur attitude vis à vis du pc? y a il une possibilité réelle pour des militants au sein du pc de faire renouer leur parti avec le communisme?dans le cas contraire il s'agirait plutot d'un renforcement de l'ensemble du mouvement ouvrier et du futur parti ouvrier communiste par le renforcement des militants communistes au sein du pc plutot que du renforcement du pc par le retour de certains de ses militants au communisme.
si l'on ne pourrait se féliciter du déclin du pc, il me semble que l'enjeux c'est le renforcement de l'influence communiste dans le mouvement ouvrier en général et donc y compris et en premier lieu au sein du pc, plutot que le renforcement du pc.
tout cela était peut etre déjà sous entendu dans la discussion, mais bon, cela ne peut faire de mal de préciser et éventuellement d'en discuter.
piter
 
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Message par gipsy » 31 Mars 2006, 17:35

Il me semble que ceci est passé inaperçu:

Propos de arlette Laguiller à propos du congrès du PCF et d'une proposition du PC aux forces de gauche pour le 29 mai:

a écrit :Arlette Laguiller, porte-parole de Lutte ouvrière : « Quand on milite dans le mouvement ouvrier, on ne peut pas être indifférent à un parti qui demeure important dans les couches salariées et immigrées, même s’il a perdu en influence. Nous pensons que si le PCF a choisi de repousser à octobre la désignation de son candidat pour 2007, c’est parce qu’il reste tourné vers le PS et qu’il envisage de négocier avec lui pour les législatives. Je ne sais pas si LO est concernée par la rencontre que le PCF propose aux autres forces de gauche le 29 mai : nous attendons des précisions sur son contenu et ses contours. »


Le contenu et les contours sont pourtant connu: il s'agit de constituer une nouvelle mouture de la gauche populaire, quelque chose qui n'ira pas au delà de l'antilibéralisme, avec un programme purement électoral! Pourquoi LO laisse-t-elle planée le doute quand a une éventuelle participation à ce machin et renforce dans la foulée les illusions réformiste que pourrait avoir une fraction des classe populaire?
gipsy
 
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Message par Bertrand » 31 Mars 2006, 17:45

dans la LO de cette semaine Gipsy

a écrit :Congrès du PCF : En attendant que le PS se décide

Le PCF a réuni son trente-troisième congrès du jeudi23 au dimanche26 mars et, au cours d'une discussion animée, les délégués ont pu critiquer ou approuver tel ou tel aspect de la politique du parti. Mais le débat a aussi porté sur la tactique du PCF en vue de l'élection présidentielle, suivie par les élections législatives, dans un an.

Marie-George Buffet, réélue secrétaire nationale, résume cette tactique par le slogan: "Battre la droite, réussir à gauche". Bien que l'on ait déjà souvent entendu cela, il ne faudrait pas que ce soit une simple répétition du passé, a-t-elle déclaré, car "dans les trente dernières années, trois fois la gauche a été portée au pouvoir, trois fois elle a renoncé à changer vraiment la société et trois fois elle a déçu. Et d'alternance en alternance, le niveau des droits a baissé, le libéralisme a progressé."

Recommencer ce qui a échoué?

Alors, comment "ne pas recommencer ce qui a échoué"? Dans son discours de clôture du congrès, Marie-George Buffet s'adresse "aux forces sociales et politiques; aux militantes et militants syndicalistes, associatifs, altermondialistes, politiques acteurs des collectifs du 29 mai; aux femmes et aux hommes de gauche qui veulent contribuer à ouvrir une véritable alternative antilibérale à gauche" pour qu'ils se retrouvent le 29mai, date anniversaire, pour discuter d'un programme et d'un candidat communs. Le PCF propose également que le ou la candidate commune vienne de ses rangs.

Formellement, cette proposition vaut essentiellement pour la LCR, la seule force organisée qui ait participé aux comités du non aux côtés du PCF. Mais elle cherche aussi à donner une réponse aux nombreux militants et électeurs communistes qui, l'expérience aidant, craignent de devoir passer une fois de plus sous les fourches caudines du Parti Socialiste. Pour les convaincre, Marie-George Buffet ne lésine pas sur les mots: "Pour se déployer, cette dynamique tient au peuple! Elle tient à celles et à ceux qui refusent les cadres préétablis par les rapports de force issus du passé." "Tous ceux et celles qui ont été des artisans du 29mai, individus et organisations, perçoivent que nous avons devant nous une chance historique de bouleverser la donne et de proposer une véritable issue à notre peuple", a déclaré la secrétaire du PCF.

Mais bien que citant abondamment les luttes sociales et les "avancées" qu'elles permettent d'obtenir, il est évident que le PCF est d'abord préoccupé par les prochaines élections de 2007, dans la perspective de la victoire d'un candidat de gauche à l'élection présidentielle, suivie d'une éventuelle participation ministérielle et d'une victoire de la gauche aux législatives, puis, qui sait, aux municipales de 2008. Cela veut dire, de toute façon et quelles que soient les critiques faites aujourd'hui sur la gestion passée des gouvernements socialistes, le ralliement au candidat du PS au deuxième tour, à condition qu'il y soit présent. Marie-George Buffet, comme tous les responsables communistes avant elle, appelle cela "battre la droite". Pour sa direction, c'est la seule politique possible puisqu'elle ne connaît, et depuis longtemps, que la logique électorale. Il ne lui reste donc qu'à essayer de choisir selon quelles modalités elle offrira ses voix et surtout sa caution politique au PS, et comment elle pourra l'expliquer aux militants de son parti.

Le PCF toujours dépendant du PS

Tout cela dépend moins du PCF et de ses militants que du choix du candidat socialiste à la présidentielle. Or celui-là n'est pas encore désigné, son créneau politique n'est pas encore choisi. Pire, même, du point de vue du PCF, aucun prétendant à la candidature socialiste ne tient pour l'instant à s'afficher avec lui, ni même à s'adresser particulièrement au PCF et à ses militants. Il n'y a donc rien à négocier puisqu'il n'y a personne avec qui négocier. La seule proposition faite aux autres partis de gauche par Hollande, le premier secrétaire du PS, a même été de rallier le candidat socialiste dès le premier tour à la présidentielle; moyennant quoi il leur laisserait (mais avec quelles garanties?) suffisamment de circonscriptions législatives pour constituer un groupe à l'Assemblée nationale. Une proposition inacceptable, aujourd'hui, pour le PCF.

Alors, pour l'instant, Marie-George Buffet parle de la possibilité d'une "union populaire" d'où sortirait "une majorité politique antilibérale", calquée sur la majorité de "non" au référendum du 29 mai dernier. C'est oublier que dans ces "non" il y avait aussi des "non" de droite et d'extrême droite. C'est oublier aussi qu'il n'y a pratiquement aucune chance pour que les ex-ténors socialistes du "non de gauche" socialistes s'effacent devant la candidature de Marie-George Buffet. C'est oublier enfin, ou faire semblant d'oublier, que le PS finira par choisir son candidat et se rangera derrière lui. Le candidat socialiste aura alors la quasi-certitude d'arriver devant l'hypothétique candidat "antilibéral" au premier tour de la présidentielle, qui ne pourra donc que se désister pour lui... si toutefois il en a l'occasion.

Tout cela fait que la perspective tracée par Marie-George Buffet reste en fait la répétition du passé. Malgré ses discours actuels sur la "gauche antilibérale", le PCF dit déjà qu'il faudra s'effacer devant la "gauche qui peut battre la droite", c'est-à-dire le Parti Socialiste. Tout en disant que cette politique a échoué, la direction du PCF s'apprête une fois de plus à soutenir un candidat, puis éventuellement un gouvernement, socialiste. C'est une politique suivie avec constance depuis des dizaines d'années, qui a peut-être conduit une poignée de dirigeants vers les ministères. Mais elle a aussi permis aux gouvernements successifs, de gauche comme de droite, d'imposer de nombreux reculs à la classe ouvrière en même temps qu'elle menait des dizaines de milliers de militants ouvriers communistes à la démoralisation.

Marie-George Buffet, dans son discours de clôture, parlait d'une politique qui pourrait "changer enfin et vraiment la vie", reprenant ainsi le mot d'ordre de Mitterrand de 1981, mais en disant que cette fois-ci ce serait pour de vrai. Mais pour cela il faudrait changer "enfin et vraiment" de politique.

Paul GALOIS
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Message par gipsy » 31 Mars 2006, 18:35

D'accord, c'est clair!
Dans ce cas pourquoi dire :"nous attendons des précisions sur son contenu et ses contours"?
gipsy
 
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