Hausse des précaires dans la fonction publique

[mael.monnier]

Politique
Les précaires de la fonction publique

Selon la DARES le nombre de « contrats courts » ne cesse d’augmenter. Premières
touchées, les jeunes femmes forment les deux tiers de ces contrats.

CDD, contrats aidés, vacations, intérim ou stages : 16 % des agents de la
fonction publique sont salariés sur des contrats courts. Un constat sans appel
publié le mois dernier par la DARES, l’institut de statistiques du ministère de
l’Emploi, et réalisé en 2002. Si la sécurité de l’emploi demeure un attrait non
négligeable du secteur public, cette étude lève le voile sur le sujet encore
tabou des précaires de la fonction publique. Depuis une dizaine d’années,
ministères et collectivités territoriales n’ont « pratiquement pas cessé
d’augmenter le recours à des contrats courts, en volume et en proportion de
l’emploi total », affirme la DARES. Le recours à ce type d’emploi serait même
plus fréquent que dans le secteur privé, où 12 % des effectifs travaillent sous
contrats courts. Cependant, si 11 % des personnes en contrat court dans le
public en mars 2001 étaient au chômage un an plus tard, la proportion est plus
faible que dans le privé (21 %). Or seul un cinquième de ces salariés du public
avaient dans la même période accédé au statut de fonctionnaire, alors que 27 %
des précaires du privé étaient passés en CDI. Comme souvent en termes de
précarité, le portrait type du contractuel de la fonction publique est à
esquisser du côté des jeunes et des femmes. Ainsi, les 15-29 ans « représentent
presque la moitié des contrats courts, soit cinq fois plus que pour les
fonctionnaires », et les femmes « deux tiers des contrats courts, soit dix
points de plus que pour les fonctionnaires ». Enfin, « la moitié des salariés
sous contrat court sont des employés » : 47 % contre 41 % parmi les titulaires
de la fonction publique.

Christelle Chabaud
Article paru dans l'édition du 22 février 2006.