comment les patrons se font du liquide avec de l'eau

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Message par canardos » 30 Jan 2006, 22:55

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L'UFC-Que choisir dénonce un prix de l'eau abusif dans les grandes villes


PARIS (AFP) - L'association de consommateurs UFC-Que Choisir dénonce des abus sur le prix de l'eau dans les grandes villes françaises, où l'eau est facturée une fois et demie de plus que ce qu'elle coûte et jusqu'à plus de deux fois en Ile-de-France.

"Les prix de l'eau des villes de plus de 300.000 habitants sont beaucoup trop élevés", juge l'association, qui estime que "les services des eaux constituent des profits inacceptables sur ces marchés".

Le Syndicat des eaux d'Ile-de-France (SEDIF), le plus grand de France, facture ainsi son eau "2,5 fois plus cher que ce qu'elle coûte", avec "une marge nette de 59%", selon une étude de l'UFC.

Le surcoût pour les 4 millions de consommateurs desservis par ce syndicat, qui regroupe 144 communes de banlieue parisienne, dépasserait "les 200 millions d'euros par an".

Pour les grandes villes, Lyon facture l'eau 1,7 fois plus cher que son prix de revient estimé (distribution et assainissement), Strasbourg et Nantes 1,5 fois et Paris 1,4 fois, selon l'association, qui a fait porter son étude sur 31 villes.

La situation des villes moyennes est plus contrastée, certaines proposant une eau proche de son prix de revient mais d'autres comme Reims la facturant 1,7 fois plus cher. Le prix constaté dans les petites villes, jugé globalement satisfaisant, est parfois même inférieur au prix de revient estimé.

Pour les grandes villes, le taux de marge nette, qui permet de chiffrer la rentabilité d'une activité, est "beaucoup plus élevé" dans le secteur de l'eau que dans la plupart des autres secteurs d'activité en France, note l'association.

"On se demande où sont passées les économies d'échelle" dans les grandes villes, interroge Alain Bazot, président de l'UFC-Que choisir. Le prix de revient de l'eau y est normalement nettement moins élevé, un même équipement étant utilisé par un plus grand nombre d'habitants.

Les marges dans le secteur de l'eau sont d'autant plus étonnantes qu'il s'agit de "rentes de situation", avec des concessions sur 15 ou 20 ans et une consommation peu susceptible de baisser, selon Alain Bazot.

Deux entreprises, Veolia et Lyonnaise des eaux (Suez) "se partagent le marché des grandes villes", qui fait figure de "duopole quasi-immuable", relève par ailleurs l'association.

Le Conseil de la concurrence avait appelé en novembre à plus de concurrence sur le marché de l'eau en Ile-de-France, et infligé des amendes à la Lyonnaise des eaux et au SEDIF.

Les collectivités peuvent gérer leurs services des eaux en direct via une régie ou en délégation à des entreprises privées.

L'UFC propose de réintroduire de la concurrence en faisant des régies une "véritable alternative" et de confier une mission d'information au Parlement sur les moyens de mettre fin à la concentration en étudiant la possibilité de "démanteler" Veolia et Lyonnaise des eaux.

"Nous ne disons pas qu'il faut promouvoir les régies", a toutefois précisé Alain Bazot. En effet, certaines régies dégagent des marges importantes, pas forcément inférieures à celles des délégations de service public confiées à des entreprises privées, selon l'étude.

L'UFC réclame également un avis obligatoire du Conseil de la Concurrence pour les renouvellements de contrat des villes de plus de 100.000 habitants et la création d'un Haut conseil de l'eau pour établir des normes et des comparatifs de prix.

Le SPDE (syndicat professionnel des entreprises de services d'eau et d'assainissement), qui représente les entreprises privées, a estimé auprès de l'AFP que les résultats de l'étude sur le coût de l'eau "ne sont pas fiables".

canardos
 
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