Sarkozy n'ira pas en Martinique

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Message par Puig Antich » 07 Déc 2005, 22:55

a écrit :Débat relancé sur la colonisation française

L'ANNULATION DU VOYAGE DE NICOLAS SARKOZY AUX ANTILLES RELANCE LE DÉBAT SUR LA COLONISATION
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PARIS/FORT-DE-FRANCE (Reuters) - L'annulation du voyage de Nicolas Sarkozy aux Antilles a relancé le débat sur la loi évoquant les aspects "positifs" de la colonisation française, qui suscite de vives critiques.

"Je constate que des polémiques qui tiennent pour l'essentiel à des malentendus liés à la loi du 4 février 2005, mais qui sont bien réels, suscitent une émotion particulière", déclare le ministre de l'Intérieur dans une interview au quotidien France-Antilles.

Les députés ont rejeté fin novembre une proposition socialiste visant à abroger cette loi sur les rapatriés, qui invite les enseignants à faire état du "rôle positif" de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord.

Le ministre de l'Intérieur met l'annulation de son voyage qui était prévu jeudi et vendredi en Martinique et en Guadeloupe sur le compte du "respect vis-à-vis de ceux qui attendent de vraies réponses aux vrais problèmes quotidiens".

Des actions de protestation étaient prévues aux Antilles contre sa venue, à l'appel notamment d'un collectif d'élus indépendantistes et de syndicats de gauche.

Les organisateurs entendaient dénoncer la loi du 4 février dernier mais aussi certains propos tenus par le ministre de l'Intérieur lors de la crise dans les banlieues.

Interrogé mercredi soir sur France 3, Nicolas Sarkozy a reconnu que "la polémique récente a créé une tension". Il a mise cette polémique sur le compte "d'un certain nombre d'élus de gauche qui se moquent bien de l'avenir de la Martinique".

Soulignant que cela fait 23 ans qu'un ministre de l'Intérieur n'est pas allé en Martinique, il a assuré qu'il s'y rendrait "dans quelques semaines" ainsi qu'en Guadeloupe mais qu'il voulait "y aller pour des raisons utiles".

"Il y a des malentendus, il y en a en Martinique, il faut prendre du temps pour les lever", a-t-il dit.

"AUX CONFINS DU RIDICULE"

Le ministre de l'Outre-Mer, François Baroin, a jugé que Nicolas Sarkozy avait fait preuve de sagesse en reportant ce voyage et qu'il fallait expliquer le contenu de la loi sur les rapatriés.

"Dès qu'on touche politiquement à quelque chose qui peut rappeler une part d'identité sur laquelle les uns et les autres, génération après génération, s'interrogent, on touche à quelque chose de très sensible", a-t-il déclaré sur France 2.

La loi "n'a pas de valeur normative", a-t-il précisé.

Le porte-parole du gouvernement, Jean-François Copé, lui a fait écho, insistant sur le caractère "déclaratif" et non pas "normatif" de la loi.

"Il n'y a évidemment pas d'Histoire officielle et rien dans ce dispositif, tel qu'il existe dans la loi, ne saurait porter atteinte à la liberté des historiens d'une part et des professeurs d'autre part", a-t-il déclaré lors du compte rendu du conseil des ministres. "Il faut se tourner vers l'avenir."

Nicolas Sarkozy, sur France 3, a eu des mots plus forts. Il a estimé que "cette repentance permanente qui fait qu'il faudrait s'excuser de l'Histoire de France (...) parfois touche aux confins du ridicule".

Le ministre du Tourisme, Léon Bertrand, a dit comprendre la réaction des Antillais.

"C'est une affaire qui est très sensible", a déclaré l'élu de Guyane à la sortie du conseil des ministres.

"Je comprends que sur le terrain quelques associations, quelques partis politiques puissent effectivement réagir. Ceci dit, je ne comprends pas non plus que les hautes personnalités politiques ne puissent pas recevoir le ministre de l'Intérieur."

L'Histoire "ne doit pas être déguisée", a-t-il insisté, mais reconstruite "telle quelle est, de façon objective".

Le Parti socialiste a salué pour sa part la mobilisation des Antillais contre la venue de Nicolas Sarkozy.

"Le ministre de l'Intérieur, par cette décision, démontre les limites de son courage quand avec le groupe UMP il insulte les populations d'outre-mer à l'Assemblée et n'ose pas s'en expliquer face à elle", écrit le PS dans un communiqué.

L'opposition socialiste demande à nouveau au président de la République d'inscrire l'abrogation de la loi "sur les bienfaits de la colonisation" à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale.
Puig Antich
 
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Message par Puig Antich » 07 Déc 2005, 23:00

Libé

a écrit :Changement de programme de dernière minute. Alors qu'il devait partir mercredi aux Antilles, Nicolas Sarkozy a décidé d'annuler purement et simplement son voyage face aux protestations qui l'attendaient sur place.
La décision a été prise mardi soir suite à plusieurs discussions avec les préfets de Martinique et Guadeloupe. Dans une interview à paraître mercredi dans le journal «France Antilles», le ministre de l'Intérieur et président de l'UMP déclare que «les conditions de sérénité d'un travail collectif nécessaire pour traiter efficacement des questions fondamentales pour les Antillais que sont la sécurité, le développement économique et l'emploi ne (me) paraissent pas (...) aujourd'hui réunies». «J'ai par conséquence décidé de reporter mon voyage de quelques semaines», ajoute-t-il. Sarkozy devait arriver mercredi en début de soirée en Martinique, y séjourner jeudi, puis enchaîner le lendemain avec la Guadeloupe, sur le double thème de la lutte contre le trafic de stupéfiants et contre l'immigration clandestine. Il devait tenir une réunion politique dans chacun des deux départements d'outre-mer.
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Seul problème, depuis plusieurs jours en Martinique, de nombreuses voix s'étaient élevées contre la venue de Nicolas Sarkozy, principalement en raison de la loi de février 2005 sur les rapatriés faisant étant d'un «rôle positif» de la colonisation française. Figure éminente de la Martinique et des Antilles, l'écrivain et homme politique Aimé Césaire avait annoncé qu'il ne recevrait pas le ministre et président de l'UMP. Un «collectif martiniquais pour l'abrogation de la loi de la honte» s'était constitué mardi proclamant sa volonté de faire supprimer un texte législatif qui à ses yeux «justifie les crimes commis au nom d'une civilisation qui a conduit à l'extermination de peuples, à l'extinction de cultures et au pillage de nombreux pays». Plusieurs syndicats et partis politiques ont décidé de maintenir leur mouvement de protestation en Guadeloupe malgré l'annulation de la visite du ministre de l'Intérieur.

Dans son interview, le minsitre de l'Intérieur ajoute notamment qu'il a «longuement préparé ce voyage qui revêt une importance toute particulière compte tenu des enjeux en cause et des attentes des Antillais dans les domaines de (ma) responsabilité». «Or, je constate que des polémiques, qui tiennent pour l'essentiel à des malentendus liés à la loi du 4 février 2005, mais qui sont bien réelles, suscitent une émotion particulière», ajoute-t-il.
Puig Antich
 
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Message par zejarda » 07 Déc 2005, 23:03

comme Le Pen, il y a quelque années, qui n'avait pas pu atterir aux antilles.

Sarkozy, lui, n'essaye même pas.
zejarda
 
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Message par Puig Antich » 07 Déc 2005, 23:04

Un grand bravo à ceux qui ont dissuadé Sarkozy de se rendre en Martinique.
=D>


Et en espérant que la pression continuera et qu'il sera interdit de territoire définitivement, sous peine d'une reconduite expéditive à la frontière, aprés avoir passé quelques mois en prison pour troubles à l'ordre public. :boxing:
Puig Antich
 
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Message par manu31 » 07 Déc 2005, 23:10

:suomi: pour les Martiniquais !!!

Sur France3, Sarkozy a dit qu'il "ne voulait[t] pas offrir de tribune à l'extrême-gauche".

Ca veut dire que ce'st les coupaings qui lui ont fait peur? :22:
manu31
 
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Message par Puig Antich » 07 Déc 2005, 23:15

Oui, les copains prolétaires qui s'apprétaient à déferler massivement et à s'attaquer au premier flic de France et à ses sbires. Les préfets ne poussent pas un ministre à annuler un voyage - c'est à dire à se ridiculiser - pour une manif plan-plan.

Big-up aux classes laborieuses des Antilles !
Puig Antich
 
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