http://www.lcr94.org/article.php3?id_article=476 a écrit :Des cadeaux pour les riches, Des coups pour les travailleurs et les pauvres
27 juin 2005
Plus le gouvernement est rejeté par la population, plus il pratique la fuite en avant. C’est la politique des ordonnances, Villepin et Sarkozy méprisent même leur propre majorité. Il faut faire vite et fort comme pour profiter de l’effet de surprise, s’imposer et imposer les mesures dites d’urgence au service du patronat et des gros actionnaires. Ces attaques contre le monde du travail s’accompagnent d’une démagogie sécuritaire, culpabilisant les plus défavorisés, les chômeurs, s’attaquant à ceux qui luttent et résistent...
Travaillez plus pour...gagner moins
Thierry Breton, le nouveau ministre de l’économie, ne manque pas d’air. Lui, l’ancien PDG au salaire record, nous explique, « la France vit au-dessus de ses moyens », pour en conclure qu’il faut faire des économies sur...les services publics. L’Etat prévoit, dans le budget 2006, plus de 5000 suppressions de postes dans la fonction publique après les 7000 de 2005. Et de nous faire la leçon de morale, il faudrait « travailler plus ». Ils cherchent à culpabiliser les chômeurs pour justifier un renforcement des contrôles et des sanctions. Ils licencient et veulent imposer à ceux qui ont un travail, de travailler plus et plus longtemps pour un salaire qui diminue.
Par contre, au nom de « la priorité pour l’emploi », le gouvernement offre aux patrons son contrat à période d’essai de deux ans et, en prime, 4,5 milliards de plus sous forme d’exonération de charges.
Sarkozy, chef de gang
Pendant que Villepin et Breton continuent le sale boulot de Raffarin, Sarkozy se fait le champion de l’arbitraire policier et du sécuritaire. Il cherche à flatter les préjugés et à utiliser, pour faire sa campagne, le désespoir et les drames qui frappent les plus démunis. Il promet de « nettoyer au karcher » les cités et les quartiers populaires, il demande des sanctions contre un juge pour avoir appliqué la loi mais jamais il ne dénonce les causes des drames que connaît la population, le chômage, la misère, le manque d’éducation et de culture, pas plus qu’il ne dénonce les causes du mauvais fonctionnement de la justice, le manque de moyen.
La stigmatisation des populations les plus défavorisées s’accompagne d’attaques contre les travailleurs étrangers, les sans-papiers, soumis au harcèlement et à l’arbitraire policier.
Urgence pour riposter
Cette nouvelle offensive qui détruit les droits sociaux, répond au désespoir par l’agression, la violence et la répression et ne peut que contribuer à l’aggravation des inégalités et des injustices, et en conséquence, à la dégradation de l’ensemble des rapports sociaux. Elle s’accompagne de la répression contre le mouvement social comme l’illustrent les poursuites contre les postiers de Bordeaux.
À cette violence de l’Etat au service d’intérêts privés, il faut opposer la volonté collective autour des revendications sociales et démocratiques du monde du travail : la défense des services publics, l’augmentation générale des salaires, l’interdiction des licenciements.
Le 29 mai, massivement, les classes populaires ont dit Non à cette politique soumise à ceux qui ont le pouvoir sur l’économie et la société. Tous ceux qui se sont mobilisés pour que soit rejetée cette politique réactionnaire peuvent prendre appui sur leur victoire, pour continuer la contre-offensive du Non sur le terrain des luttes sociales. Ce gouvernement comme sa politique sont illégitimes. Leur agressivité et leur mépris ne sont que la masque de leur faiblesse face au mécontentement et à la force des travailleurs.