Pour Richard Trinquier, maire UMP de Wissous :
« Un bon communiste est un communiste mort »
Le 25 mars 2005, lors du conseil municipal de Wissous (91), le maire UMP, Richard Trinquier a pris violemment à partie les signataires d’un tract critiquant sa gestion
Dans ce tract, la cellule de Wissous du PCF et l’association « Un autre Wissous » dressaient un bilan négatif de « 10 ans de gestion communale par Richard Trinquier », dénonçant entre autres « l’augmentation des impôts locaux », « une entrée précipitée dans l’intercommunalité des Hauts de Bièvre (à quelle fin ?) et aujourd’hui une sortie précipitée (à quel prix ?) »
Alors que cette affaire était totalement étrangère à l’ordre du jour de la séance, Monsieur Trinquier s’en est pris à Madame Laurence Alzon (conseillère municipale « Un autre Wissous »). Stigmatisant le fait que le tract en question ait été cosigné par les communistes wissoussois, il s’est livré à une diatribe dont il est coutumier à l’encontre du parti communiste français, affirmant que non seulement le PCF ne devrait pas être autorisé à s’exprimer, mais qu’il devrait être interdit, au motif qu’il aurait « du sang sur les mains »
Ces paroles du premier magistrat communal n’ont pas manqué de susciter l’indignation des conseillers municipaux d’opposition, de gauche comme de droite. S’adressant au Maire, Madame Jacqueline Herment (divers droite) s’est vivement offusquée que de tels propos, contraires aux règles démocratiques et sans rapport avec le conseil municipal, puissent être tenus en séance publique, et a rappelé que Monsieur Richard Trinquier lui avait déjà affirmé, en privé, qu’« un bon communiste est un communiste mort ».
Loin de démentir cette lugubre profession de foi, Monsieur Richard Trinquier a confirmé l’avoir déjà proférée, et l’a répétée publiquement ; il a ensuite longuement tenté de l’« expliciter » et de la « justifier », assimilant par exemple le PCF au génocide commis au Cambodge sous Pol Pot
Par le passé, Monsieur Trinquier s’est déjà illustré à plusieurs reprises dans l’exercice de son mandat par une dérive sécuritaire, par exemple en armant sa police municipale d’armes 357 magnum (dont il revendiquait d’être également porteur !) ou, plus récemment, de Taser (arme à choc électrique). Dernièrement, il avait imaginé de baptiser une des rues de « sa » commune du nom de Raoul Salan, général factieux pendant la guerre d’Algérie. Le 22 mars encore, au conseil de la communauté d’agglomération des Hauts-de-Bièvre, il se livrait à une énième provocation anticommuniste en préconisant l’interdiction pure et simple du PCF
Mais avec ses propos du 25 mars, Monsieur Trinquier a franchi une nouvelle et grave étape. Un bon communiste est un communiste mort : de tout temps, des formules de ce genre ont servi de justification à des crimes de masse. « Un bon Indien est un Indien mort », affirmait déjà le général Custer en exterminant les Indiens d’Amérique ; « Un bon communiste est un communiste mort », affirmaient les dignitaires nazis en exécutant par milliers les résistants français, communistes ou non. « Communiste, pas français ! » : faut-il se préparer à entendre, un jour prochain, ces mots de sinistre mémoire au conseil municipal de Wissous ?
Les propos de Monsieur Trinquier ne relèvent pas du dérapage verbal. Ils expriment à l’évidence sa pensée profonde. Emanant d’une personne ayant autorité, leurs conséquences pourraient en être dramatiques. Imagine-t-on l’effet qu’ils peuvent produire sur un esprit faible ou fanatisé, susceptible de les interpréter comme un appel au meurtre et de décider de « faire un carton » ? Il y a tout juste trois ans, le 27 mars 2002, le Conseil municipal de Nanterre faisait la cruelle expérience de la haine et de la folie ; en quelques minutes, un dément y tua ou blessa 27 élus de toutes obédiences mais majoritairement communistes.
Les propos du maire de Wissous sont une honte pour sa commune. Ils sont également une honte pour la Communauté d’agglomération, dans laquelle il siège.