Les ministres sommés de croire au plan Borloo sur l'empl

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Message par faupatronim » 08 Avr 2005, 14:26

a écrit :Les ministres sommés de croire au plan Borloo sur l'emploi




Au cours du conseil du mercredi 6 avril, Jacques Chirac a rappelé à l'ordre ses ministres sur la CACOPHONIE gouvernementale autour de la politique de l'emploi. Il les a invités à soutenir l'action menée " avec force et efficacité " et a souhaité " la plus complète MOBILISATION ". Jean-Pierre Raffarin, lors d'un séminaire gouvernemental sur l'emploi, jeudi 7 avril, a également demandé à son équipe de défendre le plan de COHÉSION SOCIALE de Jean-Louis Borloo. Des ministres, mais aussi Pierre Méhaignerie, président de la commission des finances de l'Assemblée et secrétaire général de l'UMP, ont critiqué la lenteur avec laquelle se mettent en place les CONTRATS D'AVENIR qui doivent permettre à près de 185 000 personnes de trouver un emploi. M. Méhaignerie a regretté aussi les " contrats jeunes, qui permettaient d'embaucher des BTS à 15 % du SMIC ".


Tous derrière Jean-Louis Borloo. Jacques Chirac, mercredi 6 avril pendant le conseil des ministres, a exigé de mettre en sourdine la cacophonie gouvernementale qui régnait depuis quelques jours sur la politique de l'emploi. " Tout cela représente une politique cohérente. Elle doit être portée avec force et efficacité par l'ensemble du gouvernement. J'attends de chacun d'entre vous la plus complète mobilisation ", a-t-il lancé. Et Jean-Pierre Raffarin a enfoncé le clou, jeudi matin, au cours d'un séminaire gouvernemental consacré à l'emploi au cours duquel le ministre de la cohésion sociale a été invité à faire la leçon à ses collègues pour qu'ils deviennent les " VRP " du plan de cohésion sociale.

Avec un taux de chômage au-dessus des 10 %, à deux mois du référendum, l'heure est depuis plusieurs semaines à l'affolement et à la mise en accusation du volet emploi du plan de cohésion sociale de M. Borloo. " Tout d'un coup le référendum a créé sur ce plan une pression, une demande de résultats instantanés qui n'est pas compatible avec ce plan qui a une vocation structurelle et de long terme ", explique aujourd'hui M. Borloo.

Trop lent, inefficace, trop compliqué : plusieurs de ses collègues ne se sont en effet pas privés d'accuser le ministre de la cohésion sociale de n'avoir rien fait pour infléchir le chiffre du chômage. Passé pratiquement inaperçu en janvier, en pleine affaire Gaymard, le chiffre de février (10,1 %) a semé l'affolement à droite.

Il faut dire que M. Borloo n'a rien fait pour calmer les esprits. Interrogé le 31 mars sur la possibilité de tenir le pari de Jean-Pierre Raffarin d'une baisse du chômage de 10 % en 2005, M. Borloo avait répondu : " Non, c'est un problème de délais, je crois que ça ne sera probablement pas tenu précisément sur les chiffres annoncés. " En privé, M. Borloo confie même que le chômage pourrait monter jusqu'à 10,3 ou 10,4 % à la mi-2005 et qu'il faudra attendre 2006 pour que son plan fonctionne a plein régime. M. Borloo semble encore avouer son impuissance lorsqu'il en appelle, le 1er avril, au " patriotisme " des chefs d'entreprise pour qu'ils embauchent " d'urgence " des jeunes, alors que le taux de chômage des 16-25 ans sortis du système scolaire atteint 22,9 % en France.

" C'EST DOMMAGE "

Premier à tacler son collègue publiquement, le ministre de l'industrie, Patrick Devedjian, l'accuse alors de ne " pas croire à son propre plan ", ajoutant " c'est dommage ". Il n'a pas été le seul à faire de M. Borloo un bouc émissaire des déboires du gouvernement. Le premier ministre lui-même s'impatiente du retard des contrats d'avenir qui doivent permettre aux collectivités et associations d'embaucher 185 000 RMistes en 2005.

" Entre le 18 janvier -vote de la loi- et aujourd'hui, nous avons pris 52 décrets " justifie-t-on dans l'entourage de M. Borloo. " Six semaines de moins, ça aurait permis aux collectivités locales qui votent leur budget avant le 31 mars de mieux intégrer le nouveau dispositif ", réplique Pierre Méhaignerie, président de la commission des finances de l'Assemblée nationale et secrétaire général de l'UMP. " Cela demande de l'énergie, mais ce mouvement est engagé et va porter ses fruits ", a résumé, mercredi, le chef de l'Etat qui exige désormais plus de solidarité gouvernementale et politique.

Plusieurs ministres ont d'ailleurs été discrètement mais fermement rappelés à l'ordre. Thierry Breton, le ministre de l'économie, a été prié de faire travailler davantage ses services sur le volet fiscal du plan de développement des services à la personne dont M. Borloo attend la création de 500 000 emplois en trois ans. Bercy arguait que le dispositif d'exonération fiscale et sociale pouvait attendre la loi de finances pour 2006, présentée à l'automne. M. Borloo a obtenu l'arbitrage de Matignon pour que la loi soit présentée, dans son intégralité, à l'Assemblée le 9 juin.

De même, Renaud Dutreil, le ministre de la fonction publique, a été invité à accélérer les discussions avec les syndicats pour la mise en place de la nouvelle filière d'accès à la fonction publique nationale, territoriale et hospitalière (le Pacte) réservée aux jeunes de 16 à 26 ans sans qualification ni diplôme.

Cela suffira-t-il à dissiper les angoisses et les doutes de la droite ? Jacques Chirac a déjà dû intervenir en conseil des ministres trois fois en un mois (les 2 mars, 30 mars et 6 avril) pour exiger la solidarité du gouvernement autour du plan de M. Borloo.

Mais, à droite, certains continuent à douter. Le démarrage tardif du contrat d'avenir conduit M. Méhaignerie à trouver " l'objectif de 185 000 contrats en 2005 extrêmement difficile " surtout si " une partie de la gauche qui s'y oppose dans les collectivités fait tout pour que ça ne marche pas ". M. Méhaignerie, très enthousiaste sur la relance de l'apprentissage, regrette en revanche les " contrats-jeunes qui permettaient d'embaucher des BTS à 15 % du smic ". " On assume ce choix, lui répond M. Borloo, la politique du gouvernement, ce n'est pas de brader l'emploi mais de s'assurer de l'insertion de tous dans le marché du travail et de concentrer les moyens sur les personnes les plus éloignées de l'emploi. "

D'autres à droite regrettent que le gouvernement ne soit pas allé assez loin dans la réforme du marché du travail. " On est resté à mi-chemin dans ce domaine, on n'a pas suffisamment créé un environnement favorable à l'esprit d'entreprise ", affirme M. Méhaignerie. Le Medef, qui a bien compris que la fracture entre " sociaux " et " libéraux " demeure à droite, a d'ailleurs relancé sa campagne sur la réforme du code du travail vers davantage de flexibilité. Après le référendum, peut-être.

Christophe Jakubyszyn
faupatronim
 
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