par Valiere » 05 Avr 2005, 12:13
L'agonie et le décès du pape Jean-Paul II ont été pour les politiques, les médias, les responsables religieux, l'occasion de se livrer à des comportements et des déclarations à propos desquels le Comité de Réflexion et d'Action Laïque de Seine-Maritime se devait, au nom des principes qu'il défend, de réagir.
Il le fait par le communiqué suivant adressé aux médias :
COMMUNIQUE DU CREAL-76
(Comité de réflexion et d’action laïque de Seine-Maritime)
« La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte », c’est ainsi que débute l’article 2 de la loi de1905 dite de « Séparation des églises et de l’Etat » dont on ne manquera pas de commémorer le centenaire le 9 décembre prochain.
Pourtant, il semble que les autorités de l’Etat aient bien du mal à faire entrer dans les faits ce que la loi exige et préfèrent cultiver la nostalgie du temps où l’Eglise catholique et la France entretenaient des relations filiales. L’agonie puis le décès du Pape Jean-Paul II outrageusement médiatisés et relevant d’une propagande dont le service public d’information se fait le complice auront été l’occasion de le constater une fois de plus.
Intervention en faveur de la libération de Pinochet, protection des prêtres rwandais ayant participé au génocide, affirmation par le Vatican en 2003 que le préservatif masculin est poreux au virus du SIDA, chasteté et fidélité comme arme unique contre ce fléau, opposition à l'IVG comparée dans le dernier livre de Jean-Paul II au génocide des Juifs par les nazis et bienveillance à l'égard des commandos anti-IVG, opposition au divorce, à l'homosexualité, à l'égalité des sexes, au droit à mourir dans la dignité... Voici quelques hauts faits dont nous n'entendons pas parler dans le portrait dithyrambique de Karol Wojtila dressé par des médias qui rivalisent de louanges à l'égard du "Saint-Père" des seuls catholiques.
Dans cette ambiance d’idolâtrie orchestrée, l’Etat décide de mettre en berne le drapeau français y compris aux façades des écoles, collèges et lycées publics alors qu’il y a à peine plus d’un an une loi spécifiait l’interdiction du port ostensible de signes religieux à l’intérieur des établissements scolaires. Cette décision contrevenant au principe constitutionnel de la Laïcité est de plus incohérente et fait de l’Etat un piètre éducateur. Quant à l’argument qui consiste à dire que le Pape est le chef de l’Etat du Vatican et que c’est à ce titre que ces dispositions sont prises, c’est une bien médiocre astuce quand on sait que cet Etat ne dispose d’aucune des conditions requises pour prétendre être une démocratie
Rouen, le 5 mars 2005