à propos des sans-papiers évacuées, comme à l'accoutumée, "avec humanité et coeur"...
mais de quelle crise parle-t-elle ?... les verts ne veulent quand même pas faire le jeu de la droite en quittant le conseil municipal. mais, juste appuyer une politique de droite : nuance !...
pour cantassot, le problème, c'est la forme, les modalités de l'expulsion...
pour le PCF, le problème c'est l'image de la gauche...
pour delanoë, le problème c'est qu'il n'est "que" maire, et pas au gouvernement. sans doute n'est-il pas au PS, ce groupe de crapules, qui a expulsé à tout va et cautionné des assassinats de sans-papiers. sans doutes, je sais pas, mais sans scrupules, ça c'est clair !
· LE MONDE | 11.02.03 | 13h21
L'expulsion des sans-papiers du gymnase Japy ouvre une crise dans la majorité parisienne de gauche
Après s'être justifié en soulignant qu'il avait fait son "devoir", Bertrand Delanoë (PS) devait réunir ses adjoints lors d'un conseil exécutif mardi soir dans une atmosphère tendue.
"Devoir" contre "erreur politique". Le dialogue de sourds continue entre le maire (PS) de Paris et sa majorité plurielle, après l'évacuation, dans la soirée du dimanche 9 février, de quelque 150 sans-papiers du gymnase Japy, dans le 11e arrondissement de Paris.
Bertrand Delanoë a plaidé sa cause, lundi 10 février, lors d'une conférence de presse. "Mon devoir, c'est d'offrir aux citoyens de Paris, aux usagers du service public municipal, ce à quoi ils ont droit (...) Les équipements publics (...) doivent fonctionner pour eux, en l'occurrence les sportifs, les jeunes, en particulier ceux qui ne peuvent partir en vacances". "J'aurais pu accepter que -les sans-papiers- restent trois jours (...) Or, dimanche, ils ont annoncé clairement qu'ils en faisaient leur quartier général permanent".
"AUCUNE DISCUSSION DIRECTE"
M. Delanoë a tenu à rappeler qu'il n'était... que maire. "La lutte pour les sans-papiers est une lutte importante à laquelle je ne suis pas indifférent, mais j'ai un mandat local, pas national." "Que l'on fasse des actions, je le comprends, mais en direction du gouvernement, pas d'une municipalité. Pourquoi celle-là ?", s'est interrogé le maire. Et d'ajouter : "Je ne me prends pas pour un autre". Une allusion claire à son adjoint Vert, Yves Contassot. Ne pas évacuer le gymnase, c'était verser dans la "démagogie" selon le maire de Paris qui a reçu le soutien du président du groupe PS de Paris, Patrick Bloche, qui se déclare, avec les socialistes parisiens, "naturellement solidaire". De même, le maire du 11e arrondissement, le chevènementiste Georges Sarre, a souligné sa "convergence de vues" avec M. Delanoë.
De quoi donner envie aux Verts de répliquer encore plus vivement. "Delanoë nous dit : il faut que les équipements publics fonctionnent. On a vérifié sur le planning du gymnase et il n'y avait pratiquement aucune activité de prévue", témoigne M. Contassot, qui répète son désaccord : "Les conditions dans lesquelles le gymnase a été évacué constituent une erreur politique majeure." "Il n'y a pas que les solidarités d'intention", déclare, de son côté, l'adjointe verte chargée de l'intégration, Kahédidja Bourcart. Pour le secrétaire national des Verts, Gilles Lemaire, qui a été expulsé de façon musclée du gymnase Japy, dimanche, "Delanoë a écorné son image de rassembleur". "Il n'y a eu aucune discussion directe entre le cabinet du maire et la coordination nationale des sans-papiers durant le week-end. On a essayé de jouer les intermédiaires, en vain", dit-il. De même, le président du groupe communiste au Conseil de Paris, Jean Vuillermoz, qui était sur les lieux, dimanche soir, avec l'adjoint PCF Pierre Mansat, s'étonne du "revirement" de M. Delanoë. "Samedi soir et dimanche matin, nous étions d'accord. On s'est dit : on n'évacue pas. On ne peut pas dire que cela fasse du bien à l'image de la gauche dans la capitale", juge-t-il.
De là à faire éclater la majorité parisienne... " Il faut raison garder. On ne quittera pas la majorité, cela voudrait dire laisser la place à la droite. On ne rétorquera pas, non plus, en votant contre les projets du maire. Notre objectif, c'est que cela ne se reproduise plus". Les Verts, non plus, ne souhaitent pas que la gauche parisienne explose en vol. "il n'y aura pas de rétorsion des Verts", assure M. Lemaire, qui lance toutefois cet avertissement : "Sans nous, Delanoë n'a pas de majorité".
L'adjoint (PS) aux questions de sécurité, Christophe Caresche, relativise l'affaire : "Sur les questions municipales, nous sommes en accord avec nos partenaires. La grosse difficulté, c'est que les Verts de l'équipe municipale ont tendance à se positionner sur des enjeux nationaux, et à utiliser la mairie de Paris comme une tribune. Bertrand Delanoë, au contraire, ne veut pas faire de Paris un organe de contestation au gouvernement", reconnaît le député. "L'affaire a percuté nos valeurs. Elle est un révélateur des contradictions que traverse la gauche", confirme l'adjoint (PS) aux sports Pascal Cherki.
Une faille dans laquelle le président du groupe UMP de Paris, Claude Goasguen, s'est empressé de s'engouffrer, en déclarant : "Jospin, Delanoë, même combat : on surfe et tout d'un coup (...) dans la réalité des affaires publiques, des réalités s'imposent". La gauche parisienne va sans doute essayer de faire mentir ce nouvel adage.
Clarisse Fabre et Caroline Monnot
· ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 12.02.03