Je regarderai ce documentaire. Il existe en effet des personnes qui disent d'elles-mêmes qu'elles se sentent appartenir à un genre qui diffère de leur sexe biologique et de leur apparence. Cela peut être momentané dans leur vie (comme dans le cas de cette petite fille ?), ou relever d'une transidentité durable.
Je vais être honnête : le fait de "se sentir homme" ou "se sentir femme" - qu'il s'agisse d'une personne transgenre ou cisgenre -, j'ai du mal à cerner la question, parce que c'est un peu une abstraction. Ou, du moins, je pense que ce genre de ressenti ne peut exister (et n'est bafoué par certains réactionnaires)... que parce que nous vivons dans une société profondément sexiste.
Pourquoi ? Parce que les stéréotypes associés à tel ou tel sexe biologique ne sont pas des vérités éternelles, mais relèvent d'un arbitraire social, forcément limité à un contexte historique particulier (les femmes doivent faire telles tâches, les hommes telles autres ; les femmes doivent s'habiller de telle manière et adopter tels comportements en public, et les hommes faire différemment ; pourquoi, au juste ?).
Dans une société débarrassée des inégalités de genre et des vieux stéréotypes sexistes, l'identification à un sexe biologique cesserait d'être un étendard comme aujourd'hui.
Quoi qu'il en soit, même si "être un homme" ou "être une femme", cela ne devrait pas avoir d'autre importance que certaines variables d'ordre physiologique (et encore : quid des personnes intersexes ?), le ressenti des personnes transgenres doit être respecté. Parce que ça ne coûte rien à personne de dire "elle" à la place de "il", ou inversement. Et surtout, parce que l'hostilité et l'incompréhension que ces personnes subissent leur causent d'énormes souffrances.
À ce sujet, une adolescente trans de 17 ans s'est donné la mort il y a deux jours à Lille. De façon assez véhémente, une responsable de son lycée lui avait interdit de se rendre dans l'établissement vêtue d'une jupe (vêtement pourtant porté par bon nombre d'hommes cisgenres dans certains pays !). J'ai lu dans la presse que de nombreux élèves du lycée se sont mobilisés pour exprimer leur tristesse et leur colère.
Les temps changent... Quand j'étais lycéen, dans les années 1990, aucun gay ou aucune lesbienne n'aurait risqué de se faire repérer, car 80 ou 90 % des élèves auraient été contre eux ; du coup, ils ne se repéraient pas eux-mêmes entre eux (pff...

)... Ne parlons même pas des élèves trans, qui étaient encore plus indétectables (ou déjà déscolarisés ?). À l'époque, je ne savais pas moi-même que la transidentité existait.