homosexualité et homoparentalité - eglises et freudiens meme

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par canardos » 26 Déc 2012, 16:10

une petite tribune libre d'une psychanalyste qui demande à son courant de la fermer un peu sur le sujet de l'homoparentalité au lieu de rivaliser avec Christine Boutin dans la défense de l'ordre moral et de brailler avec elle, "un papa, une maman":

a écrit :

Homoparentalité : "psys, taisons-nous !"

LE MONDE | 25.12.2012
Par Sylvie Faure-Pragier, auteur des "Bébés de l'inconscient : le psychanalyste face aux stérilités féminines aujourd'hui" (PUF, 2003)


Depuis que se profile le vote de la loi sur le mariage pour tous, une efflorescence d'articles psychanalytiques envahit les médias.
Au coeur du débat : l'homoparentalité. Ces articles font-ils état d'une expérience clinique des problèmes rencontrés par les enfants des couples homosexuels ?

Aucunement. Les données publiées dans les pays où cette possibilité existe depuis suffisamment de temps pour que ces enfants soient devenus adultes sont superbement ignorées. Les informations et les études pourtant précieuses des auteurs américains, australiens, israéliens, belges et autres sont disqualifiées.

BIEN DES A PRIORI

En France, ces articles s'appuient essentiellement sur les théories issues de l'analyse de sujets dont les parents sont hétérosexuels. Avoir deux parents de sexes différents serait indispensable à la reconnaissance des sexes.

L'identification d'un garçon à un homme serait empêchée s'il n'avait pas de père. Du coup, certains psychanalystes en ont déduit bien des a priori sur l'homoparentalité. Selon eux, la conception hors différence des sexes abolirait le fantasme d'engendrement en réalisant le rêve d'autoreproduction qui serait au coeur de la psychose...

Pour ces psychanalystes, le symbolique est tributaire de la réalité. Le passé représenterait alors "le bien et le vrai". L'homoparentalité serait une transgression.

Ces critiques me ramènent vingt ans en arrière, lors des premières fécondations in vitro dans les couples hétérosexuels. Il y eut alors un vaste regroupement de psychanalystes pour critiquer ces procréations médicalement assistées (PMA).

Selon eux, elles allaient aboutir à créer des enfants dont l'inconscient serait altéré. Ils prédisaient, comme aujourd'hui avec l'homoparentalité, que des catastrophes allaient s'abattre sur ces enfants "artificiels".

Ils pensaient que, privés à l'origine de l'abri de l'utérus maternel, ces enfants ne pourraient accéder à la scène primitive puisque celle-ci n'était pas à l'origine de leur conception dans la réalité !Ces enfants "artificiels" seraient alors menacés de devenir psychotiques.

La réalité de l'évolution normale de ces enfants fit bientôt taire les terrifiants oracles de ceux qui se sont déconsidérés par l'excès de confiance en leurs constructions théoriques.

LES MMES FANTASMES

Or voici que ce débat reprend vingt ans plus tard, sous-tendu par les mêmes fantasmes :

1. La menace du chaos exprime la crainte de l'ébranlement d'un ordre du monde. Alors, ce serait l'analité toute-puissante que libérerait la transgression. Le fantasme impliqué serait celui d'une régression à la toute-puissance infantile puisque le garant de la loi symbolique, le père, aurait été éliminé.

2. L'angoisse rejoint le fantasme de l'apprenti sorcier. La puissance de la science se projette sur son objet. Dépassé, le médecin deviendrait l'esclave d'une créature qui échapperait à son contrôle tel le Golem ou Frankenstein. Nous fabriquerions des êtres déshumanisés : ils viendraient se venger en détruisant l'humanité.

3. Mère idéalisée : le progrès abîmerait la Nature. L'attaque de celle-ci entamerait l'intégrité de ses fruits. Les enfants de l'homoparentalité seraient pathologiques.

Ces prévisions catastrophistes dénient toute vie psychique autonome ! Que savons-nous sur les effets de la parenté homosexuelle ? Je ne peux que résumer les connaissances actuelles en disant que les résultats de procréations homosexuelles pratiquées à l'étranger sont rassurants.

On doit dire que, si ces enfants ainsi conçus, nombreux aux Etats-Unis, devenaient psychotiques, cette situation n'aurait pas manqué d'alerter, là-bas, les experts hostiles à ces pratiques.

La méthode freudienne se fonde sur l'écoute. Jusqu'à aujourd'hui, le coït procréateur, nommé aussi scène originaire, a été un des fantasmes organisateurs de la psyché. Cependant, n'est-il pas lui-même une représentation privilégiée d'un complexe enchevêtrement de désirs parentaux ? D'autres représentations ne pourraient-elles avoir la même fonction ?

La symbolisation me paraît être une capacité de notre psychisme et non une conséquence de l'organisation familiale réelle.

Pourquoi les efforts considérables faits par des parents pour faire naître leur enfant ne pourraient-ils pas induire un effet structurant ? Ce serait l'ébauche d'un nouveau fantasme originaire qu'être ainsi un "enfant du désir d'enfant", adopté ou procréé médicalement.

ÉTHIQUE DU BIEN

L'identité se réfère aux désirs parentaux et non à l'usage qui est fait des cellules germinales. C'est l'expérience psychanalytique qui nous dira un jour comment se seront agencés les fantasmes des enfants de nos patients après la victoire sur le destin anatomique que la médecine a offerte à leurs parents.

Si je me sens apte à étudier cette situation, sans doute est-ce lié à ma connaissance des choix éthiques des autres nations européennes. Si la France prône une éthique du bien, c'est une éthique de la liberté qui s'applique dans de nombreux pays.

Là, chacun dispose librement de son corps tandis que chez nous l'indisponibilité du corps est décidée par la loi.

La liberté est un modèle qui laisse les parents responsables de leurs choix procréatifs. Le psychanalyste n'a pas à imposer un point de vue devant le désir de la société de s'adapter à la situation existante.

Il n'a pas à s'opposer à la volonté de donner aux enfants des homosexuels la reconnaissance de leur filiation, même si celle-ci est contradictoire avec la biologie. Sans une expérience clinique réelle, les psychanalystes ne peuvent se substituer ni à l'opinion publique ni au législateur. D'ici là, "taisons-nous !"

canardos
 
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Message par luc marchauciel » 27 Déc 2012, 14:02

En complément à l'article posté par Canardos :


http://blogs.mediapart.fr/blog/yann-kindo/...comment-2933744


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luc marchauciel
 
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Message par logan » 30 Déc 2012, 17:18

Perso j'ai tendance à penser que le mariage est une chose et l'homoparentalité une autre, qui n'a rien à voir...
logan
 
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Message par Gertrude » 30 Déc 2012, 22:26

:roll:
Gertrude
 
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Message par yannalan » 31 Déc 2012, 10:58

Un homosexuel (ou deux) sont aussi capables que d'autres de s'occuper d'enfants.
yannalan
 
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Message par artza » 31 Déc 2012, 13:55

(yannalan @ lundi 31 décembre 2012 à 11:58 a écrit : Un homosexuel (ou deux) sont aussi capables que d'autres de s'occuper d'enfants.
Tu veux dire aussi mal que n'importe qui? ;)
artza
 
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Message par Gaby » 31 Déc 2012, 13:57

(artza @ lundi 31 décembre 2012 à 14:55 a écrit :
(yannalan @ lundi 31 décembre 2012 à 11:58 a écrit : Un homosexuel (ou deux) sont aussi capables que d'autres de s'occuper d'enfants.

Tu veux dire aussi mal que n'importe qui? ;)
Ca, c'est le genre de blagues qui passent beaucoup mieux dans la bouche de personnes qui ne montrent aucune ambiguïté sur le droit au mariage pour les homosexuels et l'adoption.
Gaby
 
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Message par com_71 » 31 Déc 2012, 14:42

(logan @ dimanche 30 décembre 2012 à 18:18 a écrit : Perso j'ai tendance à penser que le mariage est une chose et l'homoparentalité une autre, qui n'a rien à voir...

(Gertrude a écrit :ça c'est sûr que vivre avec quelqu'un et la mission de se charger d'enfants, ce sont deux choses différentes !


Et voilà, CQFD, Logan dit "mariage", Gertrude entend "vivre avec quelqu'un"... C'est pareil, c'est sûr !
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par yannalan » 31 Déc 2012, 15:55

(artza @ lundi 31 décembre 2012 à 13:55 a écrit :
(yannalan @ lundi 31 décembre 2012 à 11:58 a écrit : Un homosexuel (ou deux) sont aussi capables que d'autres de s'occuper d'enfants.

Tu veux dire aussi mal que n'importe qui? ;)
Oui, si tu veux... Maintenant, tu peux larguer les gosses sans parents du tout, à mon avis leur espérance de vie ne sera pas très longue
yannalan
 
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Message par Gertrude » 31 Déc 2012, 17:52

:w00t: Je ne voulais en aucun cas sous entendre que la seule façon de vivre avec quelqu'un est le mariage :w00t:

Seulement dire une évidence : la question de la reconnaissance du couple homo de la façon "mariage" et la question que des couples homos élèvent des enfants, sont évidemment deux sujets différents, évidemment.

Après... :dry: certaines personnes disent cela avec l'arrière pensée de dire qu'autant le droit au mariage "pas de problème", autant le droit d'élever des enfants quant on est homo "y'a problème"...

Ce qui est bel et bien céder d'une manière ou d'une autre à l'homophobie. :gun2:

Comme le disait Artza, les homos sont sûrement capables d'élever des enfants aussi mal que les autres. J'ajouterai voire même aussi bien...

:-)
Gertrude
 
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