Insultes d'un rappeur

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par DocStarrduck » 27 Mars 2006, 22:55

a écrit :

Le chanteur Alibi Montana a consacré une chanson au député UMP, initiateur d'un appel à poursuivre certains artistes.


Le député UMP François Grosdidier a annoncé lundi 27 février qu'il allait porter plainte contre le rappeur Ali Montana qui l'a "personnellement mis en cause" dans une chanson.
M. Montana "me fait l'honneur de me consacrer une chanson, intitulée 'Grosdidier', et m'interpelle poétiquement par un 'Grosdidier on t'encule' pour répondre à mes démarches à l'encontre de la minorité de rappeurs qui incitent à la haine raciale et à la violence antifrançaise et antiblanche", écrit François Grosdidier, dans un communiqué.

"Raccourcis et amalgames"

Citant les "raccourcis et amalgames répétitifs" comme "blancs ou Français = esclavagistes et colonialistes", François Grosdidier estime qu'"après la mort d'Ilan Halimi, il est plus que jamais nécessaire de stopper la diffusion de cette idéologie barbare".
A l'initiative du député UMP de Moselle, quelque 200 élus ont demandé fin novembre au ministre de la Justice, Pascal Clément, de poursuivre plusieurs artistes de rap, voyant dans leurs textes des incitations à la haine et à la violence.
"J'attends toujours du garde des Sceaux une action du ministère public", écrit François Grosdidier.
DocStarrduck
 
Message(s) : 0
Inscription : 09 Mai 2003, 11:22

Message par ianovka » 27 Mars 2006, 22:57

:altharion: Quel poète ! C'est affligeant ...
"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
Avatar de l’utilisateur
ianovka
 
Message(s) : 174
Inscription : 30 Août 2002, 11:30

Message par DocStarrduck » 27 Mars 2006, 23:01

a écrit :Place de la Rapublique

par Gilles Médioni

Soutien aux partis, critiques des hommes politiques... d'Akhenaton à Diam's ou à Doc Gynéco, les rappeurs entrent en campagne, à un an de la présidentielle. Et usent de tous les moyens pour inciter leurs fans à se rendre aux urnes. Enquête

 

L'engagement bleu-blanc-rap

Un peu plus d'un an avant la présidentielle, le rap entre en campagne. Doc Gynéco, mais aussi Joey Starr, Diam's, Akhenaton, notamment, ont l'intention d'amener leurs fans aux urnes. Et la voix des rappeurs porte. Depuis le début de l'année, Diam's, Fonky Family, Booba ont classé leurs albums en tête du Top 50. C'est l'effet «émeutes».

«Moi, je suis un rappeur, donc un militant de base, pas un homme de parti», précise Bruno Beausir, alias Doc Gynéco, en rappelant que sa famille possédait un journal engagé: Le Progrès social. «Je soutiens ceux qui sont à l'écoute de la société», affirme-t-il. Son récent tube, Le Bon, la Brute et le Truand, dresse la radiographie du quinquennat à travers trois leaders politiques: Lionel Jospin, Jean-Marie Le Pen, Jacques Chirac. «Le temps presse», tranche cet accro de la Chaîne parlementaire, très regardée par la planète rap.

Même urgence du côté de Diam's, la rappeuse des Ulis (Essonne), récompensée par une victoire de la musique en 2004. C'est elle qui a coécrit Ma philosophie, l'hymne des lycées chanté par Amel Bent. «Je refuse d'endosser un rôle quelconque, souligne Diam's. Je ne suis qu'une artiste, mais je me devais d'écrire des textes comme Ma France à moi ou Marine (Le Pen) pour alimenter le débat. Il faut dire les choses en amont. Avec cet album, je prends vraiment conscience du poids des mots.» Car Diam's «pèse». Les forums de son site Internet sont «infiltrés, assure-t-elle, par des membres du Front national qui cherchent à détourner les fans». Et, lorsque Diam's a lâché «Fuck Sarkozy!» lors d'une «impro» dans une émission de radio, passage repris en boucle par le zapping de Canal +, «des pro-Sarkozy ont investi le site». Bienvenue dans la Rapublique.

Le hip-hop a connu plusieurs vies depuis plus de vingt ans, glissant du constat social (NTM, IAM), voire du crachat subversif (Ministère Amer), au rap «à la cool» (MC Solaar) ou yé-yé (Alliance Ethnik). Donné pour mort à la fin des années 1990, le mouvement a rebondi au rythme des collisions du monde - 11 septembre 2001, 21 avril 2002, novembre 2005 - et a vu naître le rap «conscient» (qui apporte une réflexion). «Les événements de Clichy-sous-Bois sont un élément structurant», assure Mark Gore, directeur du pôle de musique actuelle Canal 93, à Bobigny (Seine-Saint-Denis), qui lance dans le 9-3, et jusqu'à la présidentielle de 2007, une série de manifestations musicales sous le nom de code Politiks. «2005, ajoute-t-il, sera une année zéro pour le rap, comme le premier concert des Sex Pistols l'a été pour le punk.» C'est qu'on n'a jamais vu autant de rappeurs sur les plateaux de télévision et aux JT que cet hiver. Leurs chansons étaient prémonitoires. Pourront-ils éteindre un éventuel autre incendie? Pas sûr. Car une tendance du rap se durcit.

«Le rap est violent, car l'exclusion, la pauvreté, le racisme sont violents», analyse Hamé, de La Rumeur, groupe qui fait l'objet d'une plainte du ministère de l'Intérieur. D'autres rappeurs sont, eux, dans la ligne de mire des croisades antirap menées par l'UMP, notamment Monsieur R, qui «pisse sur Napoléon et le général de Gaulle» dans ses chansons - Olivier Besancenot, porte-parole de la LCR, fait une apparition sur son dernier album. Inversement, la tête de turc du hip-hop reste le ministre de l'Intérieur. Le dernier provocateur en date, Alibi Montana, issu de la cité des 4 000, à La Courneuve, interpelle Nicolas Sarkozy d'une phrase sidérante: «Continue le bras de fer et tu vas te faire buter!» scande dans un morceau la vedette du label Menace Records. En quelques années, la cible du rap s'est ainsi déplacée de Jacques Chirac à Jean-Marie Le Pen, puis à Nicolas Sarkozy, ce dernier - auteur de l'étincelle «racaille» - étant en position de présidentiable.

«L'aspect politique du rap suit des courbes, commente Arnaud Fraisse, rédacteur en chef du magazine Groove, qui fête son 100e numéro. Les déclarations de Nicolas Sarkozy ont donné un coup de fouet, c'est vrai.» Pour Akhenaton (lire l'entretien), «on vit la fin de la séparation entre artiste engagé et artiste politisé, au sens carriériste du terme. Il est temps de passer à un autre stade: par exemple, inciter à participer à la vie sociale aux côtés des assos.» Ce qu'il fait. «La position politique du hip-hop se retrouve surtout dans des associations, confirme Sylvia Faure, coauteur de Culture hip-hop, jeunes des cités et politiques publiques (éd. La Dispute). Pour l'instant, elle est plus citoyenne que politique.»

Le rap peut influencer les électeurs hésitants, d'où ces flirts poussés entre les partis politiques et les leaders du rap. La LCR et Monsieur R ou Joey Starr. Les Verts et Akhenaton. L'UMP et Doc Gynéco. Le PS et Disiz la Peste. «J'ai une sensibilité de gauche, mais ma place n'est pas dans un parti», se défend Disiz. Idem du côté du collectif de Joey Starr, Devoirs de mémoires, qui compte parmi ses fondateurs Olivier Besancenot et Jean-Claude Félix-Tchicaya, adjoint au maire de Bagneux (Hauts-de-Seine). «Nous ne roulons pour aucun parti, précise Leila Dixmier, présidente du collectif. Et nous ne donnons aucune consigne de vote. Nous n'avons pas la prétention d'interférer avec l'élection présidentielle, mais peut-être avec les municipales.» Doc Gynéco, quant à lui, déplore ce déficit de consigne de vote: «Du coup, horreur! Le Pen est envisageable... Sarkozy et moi, c'est une amitié d'hommes, juge-t-il. Je note simplement qu'il suffit aujourd'hui de se déclarer anti-Sarko pour être applaudi. C'est un truc de rebelle sans cause. Mieux vaut aller distribuer des tracts à la sortie des meetings du Front national ou à la tribune des Boulogne Boys [hooligans du Paris-Saint-Germain]. Si je devais suivre un parti politique, j'en prendrais un de droite, qui a les moyens d'aller au combat. Ce n'est pas une époque où la gauche a sa place.»

Internet ne jouera pas les seconds rôles dans la présidentielle de 2007. Le rap y a trouvé une tribune. Ouvert au moment de la campagne pour le référendum, en avril 2005, le site WU-M-P propose les mix de discours de l'UMP façon Wu-Tang Clan, groupe de rap new-yorkais. WU-M-P fait école chez les rappeurs et sur le Net - Polémix a connu un tabac avec son remix Sarko Skankin'. «Notre approche est différente de celle de la musique, de la radio et même du blog, explique 808, l'un des membres de ce collectif fantôme. Notre rôle est de commenter, digérer et réinterpréter les interventions de l'UMP, un parti politique en abus de position dominante. Le flow, la manière de scander les discours des ministres, colle bien aux musiques de rap. C'est une parodie sonore qui tient du croquis de presse», analyse-t-il. Les stars du site WU-M-P se nomment Masta Killah Sarko, Old Dirty Cheerak ou RZAffarin... «En 2024, pronostique Disiz la Peste dans son titre Inspecteur Disiz, le rap aura pris la place de la politique.» La France de la VIIIe République aura voté pour le président... Joey Starr.


Doc Gynéco. A écouter: Un homme nature et Doc Gynéco enregistre au quartier (Exclaim/Warner).
A lire: Un homme nature, par Doc Gynéco et Gilles Verlant (éd. du Rocher).
Diam's: Dans ma bulle (Capitol/EMI).
Disiz la Peste: Les Histoires extraordinaires d'un jeune de banlieue (Barclay/Universal)

Deux liens pour mieux suivre l'engagement rap: http://wu-m-p.org. et http://polemixetlavoixoff.com


Diam's
Un tract qui explique où, quand et comment s'inscrire sur les listes électorales est glissé dans son dernier album. «C'est mieux qu'un discours, mieux qu'une chanson et mieux qu'un coupon d'achat pour des SMS, des sonneries de téléphone ou des tee-shirts.» Le slogan du tract - «1 vote = 10 cocktails Molotov» - est repris par Akhenaton, Passi.

Joey Starr
L'ex-leader de NTM est l'un des fondateurs de Devoirs de mémoires, un collectif qui organise des conférences sur «les pages occultées de l'Histoire». Le 20 décembre 2005, avec quelques parrains médiatiques (Jamel Debbouze, Jean-Pierre Bacri), Starr a lancé, à Clichy-sous-Bois, dans une ambiance agitée, l'opération «Devoir de réagir», qui doit inciter les jeunes à s'inscrire sur les listes électorales. «Nous pouvons affirmer que le nombre d'inscrits a augmenté de 7 à 40% selon les villes, soutient Leila Dixmier, présidente du collectif. Mais nous ne sommes pas les seuls responsables, les associations ont été également très actives.» Un tour de France est annoncé.

Doc Gynéco
Il met sur pied «Arrête la bagarre», une tournée organisée avec l'UMP et le ministère de l'Intérieur. «L'idée est d'inviter un groupe de rock, de rap ou une chorale issu de chacune des banlieues où il y a eu des émeutes et de donner une série de concerts gratuits dans des Zénith.» La solution de Gynéco pour inciter à voter: «Ouvrir un bureau d'inscription sur les listes électorales à côté de chaque McDonald's.»
Novembre 2005. Un restaurant proche de l'Assemblée nationale, où Doc Gynéco a ses quartiers depuis trois ans. Démarche de sénateur, dreadlocks, jean extralarge, doudoune, il serre la main à des députés, dont François Hollande. Le lendemain, le Doc croisera Elisabeth Guigou. Dans quelques semaines, il s'entretiendra avec Nicolas Sarkozy, rencontré «par hasard» près des Champs-Elysées, pour une longue conversation, où le «tu» sera de rigueur, autour des émeutes en banlieue. «Le ministre de l'Intérieur veut entamer un travail de réconciliation avec les jeunes des cités: je jouerai le filtre, et ce n'est pas un jeu de mots», dit-il en souriant.
DocStarrduck
 
Message(s) : 0
Inscription : 09 Mai 2003, 11:22

Message par com_71 » 27 Mars 2006, 23:41

Je trouve le rap insupportable. Si ça continue... je vais faire un sondage et on verra la majorité s'exprimer sur cette expression si peu expressive.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6417
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Message par DocStarrduck » 27 Mars 2006, 23:44

Le RAP est une musique contestataire !
De revendication sociale et d'émancipation des banlieues.
DocStarrduck
 
Message(s) : 0
Inscription : 09 Mai 2003, 11:22

Message par com_71 » 27 Mars 2006, 23:49

Banlieue, ça rime avec CPE, youpee !!!
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6417
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Message par Gaby » 27 Mars 2006, 23:57

(DocStarrduck @ mardi 28 mars 2006 à 00:44 a écrit : Le RAP est une musique contestataire !
De revendication sociale et d'émancipation des banlieues.

Si seulement le rap dans son ensemble pouvait être dans la droite lignée du "Message" de Grandmaster Flash...
On a quand même droit à de grosses daubes, dans le rap populaire (souvent ultra réac') tout comme dans le rap contestataire (souvent cliché). Mais il y a du bon aussi... Seulement on en parle trop peu ici.
Gaby
 
Message(s) : 401
Inscription : 27 Fév 2004, 10:53

Message par DocStarrduck » 28 Mars 2006, 00:01

a écrit :il y a du bon aussi... Seulement on en parle trop peu ici.


Le problèmes c'est que les capitalistes controle l'industri du disque.
Et c'est eux qui decide de mettre avant tel ou tel artiste.
DocStarrduck
 
Message(s) : 0
Inscription : 09 Mai 2003, 11:22

Message par Gaby » 28 Mars 2006, 00:16

(DocStarrduck @ mardi 28 mars 2006 à 01:01 a écrit : Le problèmes c'est que les capitalistes controle l'industri du disque.
Et c'est eux qui decide de mettre avant tel ou tel artiste.

Ouais enfin c'est vrai dans une certaine mesure, mais ca ne fait pas non plus des "contestataires" du rap les meilleurs musicos... Loin de là en fait.
C'est quand même parmi des groupes très connus et très poussés par les maisons de disque qu'on trouve les musiciens les plus inventifs. Pour citer des gros noms du rap américain : Beastie Boys, RZA, Outkast, Common, etc...

**edit**
Juste pour rajouter un truc... Le rock a de moins en moins cette image, mais il a été longtemps perçu comme une musique de hippie, de dopes, d'asociaux, de bourrins... Une part de la fascination pour les Stones devait certainement beaucoup à leur vie très "rock'n'roll" justement, entre fric et groupie...
Pas seulement évidemment. C'est pour ça qu'il faut bien épargner au rap certains qualificatifs. Mais ca n'empêche pas de reconnaitre la grosse majorité de conneries qui y sont dites, et la pauvreté musicale de beaucoup de productions... Comme dans tous les autres genres.
Gaby
 
Message(s) : 401
Inscription : 27 Fév 2004, 10:53

Message par gipsy » 28 Mars 2006, 00:30

(Gaby @ mardi 28 mars 2006 à 01:16 a écrit :
(DocStarrduck @ mardi 28 mars 2006 à 01:01 a écrit : Le problèmes c'est que les capitalistes controle l'industri du disque.
Et c'est eux qui decide de mettre avant tel ou tel artiste.

Ouais enfin c'est vrai dans une certaine mesure, mais ca ne fait pas non plus des "contestataires" du rap les meilleurs musicos... Loin de là en fait.
C'est quand même parmi des groupes très connus et très poussés par les maisons de disque qu'on trouve les musiciens les plus inventifs. Pour citer des gros noms du rap américain : Beastie Boys, RZA, Outkast, Common, etc...

**edit**
Juste pour rajouter un truc... Le rock a de moins en moins cette image, mais il a été longtemps perçu comme une musique de hippie, de dopes, d'asociaux, de bourrins... Une part de la fascination pour les Stones devait certainement beaucoup à leur vie très "rock'n'roll" justement, entre fric et groupie...
Pas seulement évidemment. C'est pour ça qu'il faut bien épargner au rap certains qualificatifs. Mais ca n'empêche pas de reconnaitre la grosse majorité de conneries qui y sont dites, et la pauvreté musicale de beaucoup de productions... Comme dans tous les autres genres.
C'est vrai que dans le genre bien réac, y'a booba , Ali et lunatic qui font du très bon son, mais putain qu'est ce que c'est réac.

PAr contre Comme très bon rap contestataire la rumeur ont un bon son, et casey pas mal non plus!
gipsy
 
Message(s) : 7
Inscription : 14 Oct 2002, 14:03

Suivant

Retour vers Tribune libre

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 5 invité(s)