(zeanticpe @ samedi 17 juin 2006 à 13:51 a écrit : Mais par contre, je suis profondément convaincu, que dans le rap, s'exprime une certaine révolte des plus pauvres de notre société, et même avec ses défauts, je me sens proche de cela.
T'as raison de rappeller qu'il y a et qu'il y a eu des messages révoltés dans le rap...
Mais je fais toujours un peu la gueule quand on attribue à des genres musicaux entiers des propriétés politiques... Dire que le rap c'est la rébellion ou le sexisme (en fonction qu'on aime ou pas), c'est un peu comme si l'on disait que l'on ne peut pas faire du rock sans causer de liberté individuelle ou de défonce (selon qu'on écoute ou non).
Il y a des rappeurs bien réacs (en majorité, parceque les producteurs le sont), d'autres progressistes, plus rares aujourd'hui (aussi parceque la période le veut). Simplement. Et c'est pareil dans d'autres genres musicaux. Alors bien sûr chaque genre a son histoire propre, issu souvent de milieux sociaux différents, mais faut éviter de tomber dans la caricature... Le rap des années 80 était peut-être un peu moins con, mais il n'était pas toujours très revendicateur. Surtout festif.
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De la vraie musique
par Gaby » 17 Juin 2006, 13:35
- Gaby
- Message(s) : 401
- Inscription : 27 Fév 2004, 10:53
par zeanticpe » 17 Juin 2006, 14:10
(Sterd @ samedi 17 juin 2006 à 14:35 a écrit : Toujours hors sujet :halalala:
Sterd, tu es obtus, là.
le titre du fil: c'es la vrai musqiue. Est-ce qu'il n'y à que toi pour définir ce qu'est la vraie musique?
pas d'accord, et ca m'irrite un peu, je dois dire. je n'aime pas la science infuse encore moins l'art diffus.
Tu es en trein de definir ce qui est beau, pour toi, et tu le généralises pour les autres. tu exageres.
Gaby.
Ben, j'allais dire oui.
mais finalement, non.
je sais qu'il y a des rppeurs bien reac.
je sais aussi qu'il y en a des biens cons, parce qu'ils sont sexistes ou qu'ils résument tout au problèmes de racisme.
cela, je le condamne.
Mais, je pense aussi qu'il s'exprime globalement au sein de ce nouveau genre musical une profonde rebellion pour cette société.
une rebellion des plus pauvres.
et tant pis si c'est pas des ouvriers.
Car ce sont pas des ouvriers. je le sais bien.
N'empêche que ce qu'ils défendent pour certains, va dans le bon sens.
et c'est pas nos ennemis.
Bon Gaby, je suis peut etre un petit peu gauchiste là. Je sais pas.
mais c'est des pauvres. Moi, j'ai mal quand j'écoute certains textes.
Je veux pas d'un communisme à deux vitesses.
Ou alors faut t'expliquer mieux.
Parce qu'ils evoquent tous une révolte, non éclairée, je te l'accorde. mais une révolte par rapport au capital.
Et ils ne seront jamais aussi horribles que le capital meme si c'est pas une excuse.
bon, je sais pas bien m'exprimer, mais j'attends d'être rassurer et de comprendre là-dessus.
A bientôt Gaby!
- zeanticpe
- Message(s) : 0
- Inscription : 19 Mars 2006, 04:51
par com_71 » 17 Juin 2006, 15:24
Je crois qu'il y a un problème de vocabulaire.
Transposons dans un autre domaine pour illustrer :
littérature prose poésie lecture etc...
Un gars qui dit j'aime lire et qui fait la gueule si je lui file les commentaires boursiers, il n'a pas été assez précis dans son affirmation. (99% des gens donc mon truc c'est plutôt une plaisanterie)...
Mais prenons quelqu'un qui dit j'aime la littérature et qui ne voudra pas ouvrir un San-Antonio, ça se conçoit. Simplement il pense que San-Antonio c'est pas de la littérature. et ce n'est pas mépriser ceux qui le lisent. On peut ne pas aimer sans mépriser.
Le gars qui a un zinzin pour mettre du rap à fond dans un bus, il a quand-même une autre démarche que celui qui va écouter une messe de Mozart dans une église. Il y a peut-être une plus grande part de provocation chez le premier. C'est bien la provoc, mais je préfère descendre du bus et marcher à pied (si j'ai le temps). et le gars qui m'explique que tout ça c'est de la musique... Non rien, dans le bus si y'a du rap j'entends plus rien, trop en colère...
Transposons dans un autre domaine pour illustrer :
littérature prose poésie lecture etc...
Un gars qui dit j'aime lire et qui fait la gueule si je lui file les commentaires boursiers, il n'a pas été assez précis dans son affirmation. (99% des gens donc mon truc c'est plutôt une plaisanterie)...
Mais prenons quelqu'un qui dit j'aime la littérature et qui ne voudra pas ouvrir un San-Antonio, ça se conçoit. Simplement il pense que San-Antonio c'est pas de la littérature. et ce n'est pas mépriser ceux qui le lisent. On peut ne pas aimer sans mépriser.
Le gars qui a un zinzin pour mettre du rap à fond dans un bus, il a quand-même une autre démarche que celui qui va écouter une messe de Mozart dans une église. Il y a peut-être une plus grande part de provocation chez le premier. C'est bien la provoc, mais je préfère descendre du bus et marcher à pied (si j'ai le temps). et le gars qui m'explique que tout ça c'est de la musique... Non rien, dans le bus si y'a du rap j'entends plus rien, trop en colère...
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
-
com_71 - Message(s) : 6423
- Inscription : 12 Oct 2002, 00:14
par Gaby » 17 Juin 2006, 15:39
[quote=" (zeanticpe @ samedi 17 juin 2006 à 15:10"]
Mais, je pense aussi qu'il s'exprime globalement au sein de ce nouveau genre musical une profonde rebellion pour cette société.
(...)
mais c'est des pauvres. Moi, j'ai mal quand j'écoute certains textes.
Je veux pas d'un communisme à deux vitesses.
(...)
Parce qu'ils evoquent tous une révolte, non éclairée, je te l'accorde. mais une révolte par rapport au capital.
Non vraiment, je ne reproche pas aux rappeurs de ne pas être de "vrais communistes". Je ne conteste pas qu'ils peuvent dire des choses justes quand ils sont révoltés. Je conteste l'idée que ce genre musical soit une musique de contestataires par essence. Ou que tout du moins, ca l'ait été au début. C'est un cliché, qui comme beaucoup de clichés, a une part de réel.
Il y a quelque chose de vrai : le rap américain a connu ses moments les plus subversifs à ses débuts, dans les années 80, et aujourd'hui celui qui est proposé par les maisons de disque est de plus en plus conservateur, réactionnaire, à vomir même. Mais si je ne conteste pas cette tendance, le rap n'est pas fondamentalement une musique de révoltés. Ceux qui l'ont fait ne l'ont pas pensé comme cela, même si des artistes s'en sont emparés pour défendre leurs vues politiques.
Le premier vrai succès du rap, ca a été "rapper's delight" de Sugarhill Gang en 1979, un moment fondateur pour le genre. Le groupe faisait du rap, sur un fond de musique funk, et dans ses textes invitait les fêtards à danser en même temps que les rappeurs (aussi appelés les M.C.) vantaient leurs talents à manier les mots. A l'origine un M.C, un "emcee", c'est un "maitre de cérémonie", un mec qui tient le micro pendant que la fête se déroule. C'est devenu un des "arts" du hiphop, le hiphop se voulant culture de rue contenant plusieurs domaines. Pour citer les plus connus : le deejaying, le graph', le breakdance et le "emceeing", le rap donc... Une sorte de culture populaire festive. Certains ont rappé la misère et la colère, certes. Mais pas tous, même pas au début. Un rappeur n'est pas un porte-mégaphone en manif'.
Après il y a eu des rebelles, des textes comme "the message" très tôt qui pleure la misère des quartiers populaires, ou des groupes comme Public Enemy... la haine de l'Etat, de la police, des conditions de vie... Des trucs qui semblent clichés aujourd'hui aussi, qu'on associe presque naturellement avec le rap, comme des artistes qui font des chansons pour dire non à la drogue, non à la violence, non au racisme, etc. Mais pas seulement. Et ca n'a jamais été vraiment majoritaire comme attitude dans le genre.
Aujourd'hui, on est assomé de grosses daubes dont les paroles vont toujours plus loin dans la morale conservatrice, les valeurs passéistes et les discours partisans de l'oppression des femmes et des pauvres. C'est de pire en pire. Mais pas la peine de raconter que le rap est une chanson de révoltés à la base...
Mais, je pense aussi qu'il s'exprime globalement au sein de ce nouveau genre musical une profonde rebellion pour cette société.
(...)
mais c'est des pauvres. Moi, j'ai mal quand j'écoute certains textes.
Je veux pas d'un communisme à deux vitesses.
(...)
Parce qu'ils evoquent tous une révolte, non éclairée, je te l'accorde. mais une révolte par rapport au capital.
Non vraiment, je ne reproche pas aux rappeurs de ne pas être de "vrais communistes". Je ne conteste pas qu'ils peuvent dire des choses justes quand ils sont révoltés. Je conteste l'idée que ce genre musical soit une musique de contestataires par essence. Ou que tout du moins, ca l'ait été au début. C'est un cliché, qui comme beaucoup de clichés, a une part de réel.
Il y a quelque chose de vrai : le rap américain a connu ses moments les plus subversifs à ses débuts, dans les années 80, et aujourd'hui celui qui est proposé par les maisons de disque est de plus en plus conservateur, réactionnaire, à vomir même. Mais si je ne conteste pas cette tendance, le rap n'est pas fondamentalement une musique de révoltés. Ceux qui l'ont fait ne l'ont pas pensé comme cela, même si des artistes s'en sont emparés pour défendre leurs vues politiques.
Le premier vrai succès du rap, ca a été "rapper's delight" de Sugarhill Gang en 1979, un moment fondateur pour le genre. Le groupe faisait du rap, sur un fond de musique funk, et dans ses textes invitait les fêtards à danser en même temps que les rappeurs (aussi appelés les M.C.) vantaient leurs talents à manier les mots. A l'origine un M.C, un "emcee", c'est un "maitre de cérémonie", un mec qui tient le micro pendant que la fête se déroule. C'est devenu un des "arts" du hiphop, le hiphop se voulant culture de rue contenant plusieurs domaines. Pour citer les plus connus : le deejaying, le graph', le breakdance et le "emceeing", le rap donc... Une sorte de culture populaire festive. Certains ont rappé la misère et la colère, certes. Mais pas tous, même pas au début. Un rappeur n'est pas un porte-mégaphone en manif'.
Après il y a eu des rebelles, des textes comme "the message" très tôt qui pleure la misère des quartiers populaires, ou des groupes comme Public Enemy... la haine de l'Etat, de la police, des conditions de vie... Des trucs qui semblent clichés aujourd'hui aussi, qu'on associe presque naturellement avec le rap, comme des artistes qui font des chansons pour dire non à la drogue, non à la violence, non au racisme, etc. Mais pas seulement. Et ca n'a jamais été vraiment majoritaire comme attitude dans le genre.
Aujourd'hui, on est assomé de grosses daubes dont les paroles vont toujours plus loin dans la morale conservatrice, les valeurs passéistes et les discours partisans de l'oppression des femmes et des pauvres. C'est de pire en pire. Mais pas la peine de raconter que le rap est une chanson de révoltés à la base...
- Gaby
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- Inscription : 27 Fév 2004, 10:53
par amanda » 17 Juin 2006, 16:27
(jedi69 @ samedi 17 juin 2006 à 11:22 a écrit :
Sinon, sans blague, quelqu'un connait ce "GRAND CORPS MALADE", il représente UN PEU le SLAM dans l'Hexagone... autre variante pour les artistes alcoolique et drogué....je trouve ça fait partie "DE LA VRAIE MUSIQUE"
A+ :wavey:
Je l'ai vu et entendu à Taratata y'a pas longtemps ( c'est pas lui que je regardais au départ mais les les Red Hot et les Wampas de la musisque quoi, vraie ou fausse elle me plait :harhar: Sterd) j'a été agréablement surprise il déclamait des paroles bien foutues avec une histoire de train et de fin d'une histoire d'amour je crois ?.
- amanda
- Message(s) : 0
- Inscription : 28 Mai 2003, 07:24
par logan » 17 Juin 2006, 16:59
(Com71 a écrit :Le gars qui a un zinzin pour mettre du rap à fond dans un bus, il a quand-même une autre démarche que celui qui va écouter une messe de Mozart dans une église. Il y a peut-être une plus grande part de provocation chez le premier. C'est bien la provoc, mais je préfère descendre du bus et marcher à pied (si j'ai le temps). et le gars qui m'explique que tout ça c'est de la musique... Non rien, dans le bus si y'a du rap j'entends plus rien, trop en colère...
Donc il n'y a qu'à l'Eglise qu'on peut écouter de la "vraie musique"? :wacko: :124:
- logan
- Message(s) : 440
- Inscription : 23 Fév 2004, 13:47
par zeanticpe » 17 Juin 2006, 17:20
Com, oui entierment d'accord avec toi. Encore que : "t'as qu'a acheter un poste et faire peter du Mozart à fond dans le bus!". Bon moi aussi je plaisante.
Merci Gaby pour toutes ces précisions.
ben je savais pas tout ca. Oui, ok, d'accord avec toi, si les tendances actuelles du rap vont dans le sens de la morale conservatrice, ok.
Mais il y a quand-même peut-être 2 phénomènes qui se croisent ici.
Peut etre que ca plait, que c'est exploité par les vendeurs de disques et très deformé.
Peut-etre aussi, qu'il y a dans la misere des cites, la naissance d'un nouveau style de musique.
Et c'est pour cela que je citais Aznavour.
Mais j'avoue ne pas ecouter et ne pas trop aimer, donc je suis pas expert du tout.
Ce que je veux dire c'est que l'art dans la peinture, on admet tres bien que Picasso ait fait Guernica. Et c'est un art très loin du classissisme, au sens où ce n'est pas très réaliste, c'est même un peu diforme. Moi il me touche ce tableau.
De la même manière, dans la musique, c'est difficile de definir à priori ce qui est beau.
Ca me parait brutal de condamner ce qui vient au fond des classes les plus populaires.
Parce que le peu que j'en ai entendu, qu'ils soient pour ou contre, quelque part, c'est une denonciation de ce systeme. bon faudrait beaucoup de temps pour en parler, peut etre.
Je ne sais pas ce que sera l'art dans le socialisme. Pour l'instant meme si c'est les riches qui l'exploitent, le plus souvent ca nait dans les quartiers populaires.
Et ans leur ton provocateur, bien souvent, je ressens quand meme quelques émotions.
Bon, mais je te crois volontier, sur l'évolution actuelle. ca ok. Mais à l'origine? j'en reviens à la remarque de Aznavour à propos de sa comparaison avec le jazz.
Aujourd hui on ne produit plus de symphonies comme celles de Beethoven. Est-ce qu'il faut faire avec ce que l'on a ou tout condamner. Mon fils adore le rap et ca sonne juste à son oreille. Comment je fais avec lui?
Ben voilà, je balance tout ce que je pense mais je sais pas trop au juste. Dans la science ce qui est bien c'est que quand c'est demontre, on plus de souci. Mais dans l'art quand on a dit que c'est beau ou que c'est moche, pour défendre un point de vue,...?
en tout cas ca fait parler.
Merci Gaby pour toutes ces précisions.
ben je savais pas tout ca. Oui, ok, d'accord avec toi, si les tendances actuelles du rap vont dans le sens de la morale conservatrice, ok.
Mais il y a quand-même peut-être 2 phénomènes qui se croisent ici.
Peut etre que ca plait, que c'est exploité par les vendeurs de disques et très deformé.
Peut-etre aussi, qu'il y a dans la misere des cites, la naissance d'un nouveau style de musique.
Et c'est pour cela que je citais Aznavour.
Mais j'avoue ne pas ecouter et ne pas trop aimer, donc je suis pas expert du tout.
Ce que je veux dire c'est que l'art dans la peinture, on admet tres bien que Picasso ait fait Guernica. Et c'est un art très loin du classissisme, au sens où ce n'est pas très réaliste, c'est même un peu diforme. Moi il me touche ce tableau.
De la même manière, dans la musique, c'est difficile de definir à priori ce qui est beau.
Ca me parait brutal de condamner ce qui vient au fond des classes les plus populaires.
Parce que le peu que j'en ai entendu, qu'ils soient pour ou contre, quelque part, c'est une denonciation de ce systeme. bon faudrait beaucoup de temps pour en parler, peut etre.
Je ne sais pas ce que sera l'art dans le socialisme. Pour l'instant meme si c'est les riches qui l'exploitent, le plus souvent ca nait dans les quartiers populaires.
Et ans leur ton provocateur, bien souvent, je ressens quand meme quelques émotions.
Bon, mais je te crois volontier, sur l'évolution actuelle. ca ok. Mais à l'origine? j'en reviens à la remarque de Aznavour à propos de sa comparaison avec le jazz.
Aujourd hui on ne produit plus de symphonies comme celles de Beethoven. Est-ce qu'il faut faire avec ce que l'on a ou tout condamner. Mon fils adore le rap et ca sonne juste à son oreille. Comment je fais avec lui?
Ben voilà, je balance tout ce que je pense mais je sais pas trop au juste. Dans la science ce qui est bien c'est que quand c'est demontre, on plus de souci. Mais dans l'art quand on a dit que c'est beau ou que c'est moche, pour défendre un point de vue,...?
en tout cas ca fait parler.
- zeanticpe
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