Une Toile pour le convive

par **Louis** » 16 Juin 2007, 17:18

Bon et tout ça a partir d'un sketch a la con des inconnus :hinhin:

Note bien que ça m'a fait rire !

Enfin, on comparait pas les oeuvres d'un petiot de 5 ans et d'un artiste du temps passé, on partait de l'art contemporain. Et on dis, grosso modo "y'a beaucoup de perte, la plupart des artistes sont des imposteurs, etc" Ce qui est peut etre vrai, mais qui était tout aussi vrai pour les artistes d'il y a 300 ans. Bien entendu que des artistes, même reconnus, n'ont "aucune valeur". Mais c'est vrai des artistes du temps passé !

Il y a un truc qui me semble aller au dela des jugements des uns et des autres, et plus vers une appréciation "de classe", c'est la question du "travail" qu'il y a derriére. Tout le monde le sait, mon petit neveu, a qui on vient d'offrir des tubes de gouache, peut refaire tous les picasso du monde. Et une toile de Jackson pollock, ça se torche en 5 secondes. Alors qu'il fallait des mois aux artistes de la renaissance pour commencer a préparer le tableau... Il y aurait "moins de travail" a faire une oeuvre abstraite qu'une oeuvre "réaliste". Le bon sens le dit "l'art, c'est du travail". Le seul probléme c'est que le travail c'est bien pour les artisans, pas pour les artistes...

Le hic c'est quand on glisse de cette position a une position "l'art d'aujourd'hui est forcément bidon" ou "l'art d'autrefois avait forcément de la valeur" Ca c'est une position réactionnaire, dans le sens propre du terme !

par **Louis** » 16 Juin 2007, 18:14

a écrit :Maintenant, pour lui, l'art moderne a besoin de peu de travail vu que les couleurs on les achete tous faits...(et encore...)

La conception du monde, la technique, le nécessaire aprentissage et le nécessaire pratique, cela n'a pas besoin du travail, cela vient tout seul...

L'art n'est pas "du travail", mais sans travail il n'y a pas d'art ou il y a des coups de chance qui ne se repetent pas.

Je crois que tu m'as mal compris. Je ne chercherais pas a savoir si c'est parce que tu n'as pas compris ou si tu le fais exprés, mais j'ai une petite idée...

Evidemment qu'il y a besoin d'autant de travail pour une oeuvre contemporaine que pour un chef d'oeuvre ancien. Même si les temps de travail sont trés variable (sur la toile il y en a qui travaillent trés vite, et d'autres non) il n'y a pas de raison pour laquelle on doive passer moins de temps sur une oeuvre "contemporaine" que sur une oeuvre ancienne.

Mais on reproche beaucoup a l'oeuvre d'art contemporaine d'être "facile à faire" bien que cela tienne plus de la légende urbaine que de la réalité... Et ça, ça a un sens politique. CP cherche de la lutte de classe partout, eh bien voila un endroit ou il en a trouvé ! Disons que les artistes sont censé pour toute une fraction de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie réactionnaire de ne pas travailler assez ! Comme l'ouvrier moyen : j't'en foutrais moi des 35 heures !

a écrit :Et si c'est réac de regarder vers le passé, la tendance de l'art contemporain qui prend toute son inspiration et sa philosophie des courants du XVII siècle est aussi réactionnaire.

Ce qui est réactionnaire, ce n'est pas se tourner vers le passé, c'est vouloir retourner au passé ! Moi j'aime bien edith Piaf, mais j'ai pas envie de retourner dans les années 30...

a écrit :En musique on passe plsu de temps à fouiller dans les oeuvres du passé qu'à creer des oeuvres. On a ainsi redecouvert un tas des compositeurs et on s'adonne à l'interpretation avec des instruments anciens et avec des ensembles composés comme jadis. Je ne pense pas que ce soit "réactionnaire" mais cela montre que la création moderne est en panne.

Moi je ne pense ni l'un ni l'autre. Déja parce qu'il y a un lien entre compositeurs contemporains et interprétes historiques. Cela dit, c'est vrai, la création est un peu plus difficile, parce que maintenant il faut passer par les fourches caudines des majors, et c'est difficile...

par **roudoudou** » 16 Juin 2007, 20:23

a écrit :Jamesbataille suis d'accord avec toi...
Traiter les artistes de fumistes, c'est un discours digne d'une bonne droite réac... (voir même d'une bonne droite extrème...)

Je trouve également ce sketch plutôt drôle...

alors attention, ce n'est pas parce qu'on ne comprend pas les choses que ce sont des fumisteries... lol

Salut JamesBataille
C'est franchement pénible t'es insultes à la fin pffff 8)

par **Matrok** » 16 Juin 2007, 20:29

[quote=" (roudoudou @ samedi 16 juin 2007 à 20:23"]
Connais tu l'histoire du coucher de soleil sur l'Adriatique de JR Boronali?????oui ou non Idem pour Othar????
Moi en tout cas je ne connais pas... Allez steuplait, roudoudou, raconte-nous ! :bounce:

par **roudoudou** » 16 Juin 2007, 20:35

, célèbre au début du XXe siècle, bien que n'ayant jamais peint qu'une seule toile...

Au salon des Indépendants de 1910 figure la toile Coucher de soleil sur l'Adriatique. Le catalogue en donne pour auteur « JR. Boronali, peintre né à Gênes ». En raison du caractère abstrait de cette peinture, les critiques s'enthousiasment et l'affaire fait grand bruit, jusqu'au jour où le journal Le Matin reçoit la visite de l'écrivain Roland Dorgelès qui révèle, constat d'huissier à l'appui, que l'auteur se nomme en fait « Lolo », et qu'il est l'âne du patron du Lapin Agile, célèbre cabaret de la butte Montmartre.
Boronali : Coucher de soleil sur l'Adriatique
Boronali : Coucher de soleil sur l'Adriatique

Boronali est l'anagramme d'Aliboron, le nom donné à l'âne par Jean de La Fontaine. Dorgelès, avec deux amis peintres, André Warnod et Jules Depaquit, avait attaché un pinceau à la queue de l'animal qui devint ainsi la vedette du Salon. Et la toile s'est vendue 400 francs...[1] Elle fait aujourd'hui partie de la collection permanente exposée à l'espace culturel Paul Bedu à Milly-la-Forêt

Roulement de tambour Voici l'artiste Ta ta ta

par **roudoudou** » 16 Juin 2007, 20:48

et maintenant la toile du maitre euuuuuuuu de l'âne :-P

par **Apfelstrudel** » 16 Juin 2007, 20:49

nan rien :hinhin:

par **Louis** » 16 Juin 2007, 20:52

Voila l'objet du délit

Je dois dire qu'il s'agit tout simplement d'une des oeuvres les plus fortes qu'il m'ai été donné d'admirer. Il y a la un usage tout simplement suberbe de la couleur, mais ce qui confine au génie c'est l'application avec force, comme travaillés au couteau, de larges traits venant zébrer une surface dont la matité ressort avec encore plus de force. Des couleurs chaudes (ocres pétant le feu, rouges d'incendie évoquant la révolution a venir dans la lointaine russie) s'opposent a des couleurs froides (le bleu, repris plus tard par yves klein pour ses monochromes et Gaz de France pour son logo) En ressort ce rouge (dont la reproduction ne rend pas justice a la force chromatique) qui pose sur ce constat suberbe son inquiétante étrangeté !

J'ai bon ?

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