militants pkk arrêtés ?

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par Proculte » 22 Jan 2009, 23:57

République de Mahabad



La République de Mahabad (en persan : ?????? ??????) (également appelée République du Kurdistan) est établie dans le Kurdistan iranien en 1946. Elle est le deuxième état kurde contemporain, après la République d’Ararat en Turquie. Sa capitale est la ville kurde de Mahabad dans le nord-ouest de l’Iran. Son existence est liée à la crise irano-soviétique entre les États-Unis et l’URSS.

C’est Qazi Muhammad qui est Président de la République, et Moustafa Barzani est le ministre de la défense. Le premier ministre est Hadji Baba Scheikh. Elle déclare son indépendance le 22 janvier 1946, mais est battue moins d'un an plus tard par l’armée iranienne. Après la disparition de la république, Qazi Muhammad est exécuté en public au centre de Mahabad.

Le président actuel du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, est né à Mahabad quand son père, le général Moustafa Barazani, était le général en chef de Mahabad.

Archibald Roosevelt, fils du président des États-Unis Theodore Roosevelt, a écrit dans La République kurde de Mahabad, que le principal problème de la République de Mahabad était qu’elle avait besoin de l’aide soviétique. Mais cette alliance avec l’Armée rouge provoqua un désaccord avec de nombreuses tribus kurdes.
Proculte
 
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Message par com_71 » 23 Jan 2009, 09:07

sur la république de Mehabad, éphéméride du falo, au 17.12 :

a écrit :17.12.1945 : le drapeau kurde flotte sur Mehabad

Pendant presque un an, une république autonome a existé au Kurdistan iranien. Proclamée officiellement le 22.01.1946, elle capitula face à l'armée iranienne le 16.11 de la même année après un an d'existence. L'historien Eric Rouleau la présente ainsi :


La république de Mehabad

(...) tandis que les partisans communistes s’emparent, à la mi-novembre [46], du pouvoir à Tabriz. Le 17 décembre, le drapeau kurde est hissé sur les bâtiments officiels de Mehabad. Un mois plus tard, le 22 janvier 1946, Qazi Mohamed proclame, au cours d’une réunion populaire solennelle, la naissance de la première république autonome kurde. L’armée, embryonnaire, est placée sous le commandement de mollah Mustafa Barzani, leader kurde d’Irak, qui était venu l’automne précédent à Mehabad, avec une bonne partie de sa tribu. Un affrontement avec une unité de l’armée iranienne, dépêchée à la fin d’avril sur le territoire de la nouvelle république, s’est soldé par la victoire des forces du général Barzani.

L’évolution de la situation internationale n’est, cependant, pas favorable au maintien de l’État kurde. Au début de mai, les troupes soviétiques évacuent l’Iran sous la pression des puissances occidentales. En juin, un accord est conclu entre le régime autonome de Tabriz et le gouvernement de Téhéran. En août, sur les conseils de Moscou, Qazi Mohamed se rend alors dans la capitale iranienne pour négocier un modus vivendi. Il rentre à Mehabad sans avoir obtenu satisfaction. À la suite de l’offensive militaire déclenchée le 27 novembre par l’armée iranienne contre les autonomistes azerbaïdjanais, le chef de l’État kurde capitule le 16 décembre. Le 31 mars 1947, Qazi Mohamed ainsi que deux autres dirigeants kurdes sont pendus sur une place publique à Mehabad, celle-là même où quatorze mois plus tôt la république avait été proclamée (...)

Ci-dessous un extrait du « Cercle Léon Trotsky » du 08.11.1996, « Les Kurdes, victimes de la politique impérialiste... et de celle de leurs propres dirigeants » :


La république de Mehabad

La province iranienne d’Azerbaïdjan s’érigea en république autonome en novembre 1945. Les dirigeants soviétiques auraient souhaité lui rattacher la région kurde de Mahabad. Mais Qazi Mohammed et les autres dirigeants kurdes, qui ne le souhaitaient pas, réussirent à les convaincre d’appuyer la création d’une république autonome au Kurdistan. Les dirigeants soviétiques leur promirent finalement une aide militaire et matérielle. Qazi Mohammed proclama donc le 22 janvier 1946 à Mahabad la République autonome du Kurdistan.

Il désigna un gouvernement constitué surtout de riches commerçants et de grands propriétaires féodaux. Ce gouvernement conservateur ne voulait évidemment pas de réformes sociales, en particulier pas de réforme agraire.

A peine proclamée, la nouvelle république entra en conflit avec l’Azerbaïdjan voisin. En effet les deux Etats revendiquaient tous deux certaines villes et les plaines riches qui les entouraient au nord de l’Iran, où la politique de mélange des populations qu’avait pratiquée le gouvernement central avait rendu les Kurdes minoritaires. Finalement l’URSS dut s’entremettre pour obliger ses deux protégés à s’allier ; dans la pression qu’elle exerçait sur le gouvernement iranien pour obtenir des concessions, ils constituaient un atout, et bientôt même son seul atout. En effet, pour faire pression sur le chah, l’URSS avait maintenu ses troupes en Iran au-delà de la date prévue. Elle se heurta elle-même aux pressions anglo-américaines et dut accepter de retirer ses troupes début mai 1946, en échange de la promesse du gouvernement iranien de constituer une compagnie pétrolière soviéto-iranienne...

La situation aurait pourtant pu être favorable, tant pour les Kurdes que pour l’ensemble des masses populaires iraniennes. Le gouvernement iranien eut à faire face durant l’été 1946 à une vague d’agitation politique et sociale, ponctuée de grèves, d’affrontements dans les campagnes contre les grands propriétaires, de manifestations monstres. Cette vague culmina en juillet 1946 avec une grande grève des ouvriers du pétrole contre la compagnie pétrolière britannique. Cette grève se transforma en grève politique contre la domination britannique, entraînant les employés des services publics et toute la population laborieuse dans quatre jours d’émeutes.

Mais les dirigeants du parti Toudeh, le parti communiste iranien, aidèrent le gouvernement à trouver un compromis et incitèrent les ouvriers à reprendre le travail. En récompense et surtout pour achever de rétablir le calme, trois membres du Toudeh furent appelés au gouvernement en août 1946 et une personnalité pro-soviétique fut nommée vice-Premier ministre et ministre du Travail et de la Propagande.

De son côté, la Grande-Bretagne concentra des troupes en Irak pour protéger ses champs de pétrole et suscita des révoltes anti-communistes et anti-gouvernementales dans les tribus du sud de l’Iran. Une fois l’agitation sociale définitivement brisée, en octobre, les ministres communistes furent évincés du gouvernement iranien et la répression s’abattit sur le parti Toudeh avec l’arrestation de centaines de militants. Quant aux dirigeants kurdes, appuyés sur les notables et les chefs traditionnels, qui n’avaient pas été capables de rallier les Kurdes du sud, qui n’avaient pu s’entendre avec leurs voisins azerbaïdjanais, ils n’avaient nulle envie non plus de s’allier avec les masses exploitées d’Iran et de se solidariser de leur combat. Au contraire, une partie des chefs de tribus kurdes proposèrent leur alliance au Premier ministre iranien contre leurs ennemis communs, les communistes d’Azerbaïbjan. Et lorsque l’armée iranienne reprit l’Azerbaïdjan à la fin 1946, les Kurdes ne bougèrent pas. L’URSS n’intervint pas non plus. Le leader kurde, Qazi Mohammed, voyant que l’URSS abandonnait à son sort l’Azerbaïdjan, jugea toute résistance inutile lorsque les troupes iraniennes, rejointes par un certain nombre de tribus kurdes, marchèrent sur Mahabad. Il fit sa soumission le 16 décembre 1946 à l’armée iranienne : la République de Mahabad avait vécu. Qazi Mohammed fut condamné à mort et pendu le 30 mars 1947, ainsi que quelques autres responsables civils et militaires. Des dizaines d’autres furent condamnés à la prison.

Cette première république kurde attira en son temps bien des curiosités et des espoirs de la part des Kurdes et est aujourd’hui encore présentée comme une page glorieuse de l’histoire kurde. Elle ne dura donc que onze mois, car les notables kurdes ne voulaient qu’une indépendance octroyée par les grandes puissances et préféraient sacrifier leurs vélléités nationalistes plutôt que d’intégrer leur combat à celui des masses populaires d’Iran. Ce type de choix était un choix social et il devait être, avant la République de Mahabad comme après, une constante de la politique des dirigeants kurdes.

Pour être des partisans d’un pouvoir kurde autonome, ils n’en étaient pas moins le plus souvent des réactionnaires, au point de se proposer à plusieurs reprises comme exécuteurs des basses oeuvres des Etats qui oppriment leur peuple, dans le vain espoir d’être en meilleure position pour marchander ensuite. Mais les dirigeants des Etats iranien, irakien ou turc et, à plus forte raison, les grandes puissances, n’ont pas plus de sentiments vis-à-vis des notables kurdes que ces derniers n’en ont vis-à-vis de leur propre peuple.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par yannalan » 23 Jan 2009, 09:54

Oui, mais il y aen a de moins en moins en Turquie, leur situation étant plutôt dramatique. La population chrétienne en Tiurquie a beaucoup baissé par émigration.
Les gouvernements turcs ont beaucoup de mal à accepter les spécificités culturelles des citoyens non turcs-sunnites.
yannalan
 
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