On a déjà eu cette discussion, avec le même et avec les mêmes arguments, mais on peut remettre le couvert !
Coupons donc les cheveux en quatre sur les phrases de communiqués si on veut. Mais les gens ressentent une émotion sincère, une sympathie que je peux comprendre et partager pour ceux dénoncent la misère, l'extrême richesse, les inégalités.
Parmi les membres de listes municipales de LO, j'en ai connu qui allaient au Resto du Coeur, à l'épicerie sociale, ou au Secours Populaire. Et tu pouvais difficilement leur dire que c'est de la daube, qu'il faut la révolution sociale pour abolir la misère. C'est très vrai, mais en attendant, c'est pas nous qui leur remplissons le cabas et Coluche, à sa façon, il leur a rempli. sans prêchi-prêcha et sans se faire d'illusion. Et quand les gens ont été émus, moi aussi. Point.
Hardy raconte dans son livre qu'il a connu en taule en 43-44 Julien Lauprêtre qui a quitté les mouvements pour diriger ensuite le Secours Populaire. On peut dire qu'il aurait mieux valu qu'il reste dans les mouvements, mais il n'a pas fait trop de mal et c'est une bonne chose que ceux-là, qui ne veulent pas ou plus faire de politique existent et fassent vivre ces associations. Ne serait-ce que parce que sinon, nous devrions les prendre en charge et que nous n'en avons pas les moyens. Le mouvement ouvrier s'est construit aussi comme cela après tout.
L'abbé Pierre m'était moins sympathique, mais je comprends là encore l'émotion et dans le fond, ses diatribes sur la misère, elles faisaient du bien. Car c'est vrai qu'en cas de guerre on trouverait les moyens, comme il disait toujours.
Le communiqué d'Arlette qui a été rappelé est vraiment très bien. Mieux que l'extrait de Besancenot, mais ce n'est qu'un extrait et la citoyenne Emmanuelle ne représentait pas exactement la même chose que l'abbé Pierre.