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L'équipe de France est imprégnée de morale sarkozyste
Par Philippe Marlière | Politiste à Londres | 23/06/2010 | 18H18
La France martyrisée ! La France humiliée ! Mais la France libérée… de ses joueurs black-beur de banlieue ?
Alain Finkielkraut qui, un jour, affirma qu'il « y en avait trop », doit peut-être l'espérer. En tout cas, la « tragédie » de « notre » équipe nationale lui a permis de refaire un tour de piste dans la catégorie « sociologie du café du commerce ».
Le bonimenteur réactionnaire n'a pas manqué de fustiger la « génération caillera » de l'équipe de France de football. Curieusement, il a déclaré qu'il avait « rêvé avec la génération Zidane », oubliant au passage l'épisode des prolongations contre l'Italie en 2006.
Les Bleus sont des millionnaires arrogants, pas des cailleras
Pas si vite : cette équipe de France n'est pas plus « caillera » ou « mafieuse » que sa devancière des années 90. Elle est tout simplement composée de millionnaires dont l'arrogance et l'auto-infatuation sont telles qu'ils n'habitent plus notre Terre. Ces jeunes hommes se prennent tellement au sérieux qu'ils ont perdu toute envie, toute habilité de prendre la compétition au sérieux (à la différence des joueurs d'autres équipes, également millionnaires, mais qui sont venus pour gagner).
Cette génération de footballeurs joue dans les plus grands clubs européens et reçoit en conséquence les salaires les plus élevés de la profession. Transférés jeunes dans ces clubs alors qu'ils ont souvent tout à démontrer sur le plan footballistique, ils estiment que tout leur est dû.
A la différence des générations pionnières de Platini et de Zidane qui ont dû prouver leur qualité sur le terrain, cette génération vit sur une réputation aujourd'hui usurpée ; celle selon laquelle les footballeurs français sont « doués ». Il est d'ailleurs probable qu'après la débâcle de 2010, la valeur marchande des joueurs français évoluant à l'étranger sera revue à la baisse.
Cette « équipe » de France a été emportée par l'ouragan de ses propres « valeurs » : bling-bling et mépris vis-à-vis de ceux qui n'appartiennent pas à leur monde de princes : ceux qui bossent dur pour se payer des loisirs dont, occasionnellement… un match de football.
Anelka comme Sarkozy admirent le monde de l'argent facile
En décembre 2009, Nicolas Anelka lâche crûment le morceau. Selon le joueur, qui n'a marqué qu'un seul but lors de ses quinze dernières rencontres en équipe de France, il y aurait en France « un problème avec l'argent ». Notre cher « Nico » estime que :
« Le Français, il cache ce qu'il a. Même s'il pouvait montrer plus, il cacherait. Moi, ce n'est pas ma mentalité. Non pas que je cherche à me montrer. Mais quand tu es joueur de foot, que tu as rêvé de t'acheter une belle voiture, une belle maison, tu le fais. »
Anelka, qui « aimerait bien habiter en France », juge que ce n'est « pas possible » :
« On sait pourquoi, niveau fiscalité. […] Je ne veux pas jouer au foot et payer aux impôts 50% de ce que je gagne. L'argent que j'ai, il est pour mes enfants. Si je peux leur offrir quelque chose, je le ferai là où il n'y a pas de fiscalité […]. Si certains sont choqués tant pis. Mais la France, c'est un pays hypocrite. »
Anelka a dû rater l'épisode du bouclier fiscal, mais passons.
Ce qui est intéressant ici, c'est le « franc-parler » du joueur qualifiant les Français d'« hypocrites ». Pour l'attaquant qui ne marque pas, est « hypocrite » celui qui n'appartient pas au monde des très riches et des célébrités.
Les Anelka de l'équipe de France appartiennent en réalité à la grande confrérie sarkozyste, celle qui admire le monde de l'argent facile. Le monde selon Nicolas (pas Anelka, l'autre) se divise en deux :
d'une part, il y a ceux qui doivent « travailler plus… pour gagner moins » (vous et moi) ;
d'autre part, le nec plus ultra de la mondanité sportive, financière et politique à qui on permet de toujours « gagner plus… en travaillant moins ».
Parole, parole, parole…
Ce monde enchanté, c'est encore celui d'Eric Woerth, l'homme de la réforme des retraites, dont la politique s'apprête à faire souffrir les salariés les plus modestes.
Monsieur Woerth est un « ami » de la famille Bettencourt. Il s'est un temps occupé des impôts de la famille (lorsqu'il était ministre du Budget) et aurait demandé à madame Bettencourt qu'on embauche sa femme. Mais puisqu'Henri Guaino « n'imagine pas » que Woerth ait pu faire quelque chose de mal, cela doit suffire à nous rassurer. Cessons de voir le mal où il ne saurait se trouver…
Ce goût clinquant de l'argent gagné sans effort, cette morgue jouisseuse et transgressive, au vu et au su de tous, cela ne vous rappelle-t-il rien ? Nicolas ! L'autre, le politique.
En effet, cette équipe de France est imprégnée de « morale » sarkozyste jusqu'à la nausée. Comme le sarkozysme, elle arbore le même faux nez populaire, comme le président de la république, elle a beaucoup promis et rien apporté. Dans les deux cas, il s'agit d'un échec pathétique aux frais de la nation.
La France humiliée ! La France martyrisée ! La France… battue par l'Afrique du Sud et enfin éliminée de la Coupe du monde ! Quelle aubaine ! Ceux qui aiment le foot vont enfin pouvoir suivre de belles équipes offrant des matchs de qualité. Mieux encore : avec le départ des Bleus, le pouvoir sarkozyste perd un très commode écran de fumée, celui qui recouvrait l'inique réforme des retraites.
a écrit :Sur la Toile, la « déconvenue » des Bleus au Mondial 2010 n'en finit pas d'alimenter les commentaires, le plus souvent sur le mode humoristique. Bref, de l'avis d'un très grand nombre, mieux vaut en rire... Dernière petite perle repérée sur Twitter, l'outil de micro-blogging, et signée @Cineblogywood : « Une nouvelle victime collatérale du Mondial : paraît que le bleu d'Auvergne va changer d'appellation ». L'information n'a pas été confirmée, peut-être pour arrêter d'en faire tout un fromage
a écrit :
Sarkozy veut des "états généraux du football français"
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 23.06.10 | 13h11 • Mis à jour le 23.06.10 | 22h05
Au lendemain de l'élimination des Bleus au premier tour du Mondial, le pouvoir a décidé, mercredi 23 juin, de reprendre la main. A l'issue d'une réunion de travail avec François Fillon, Roselyne Bachelot et Rama Yade, le président de la République a ainsi réclamé l'organisation, au mois d'octobre, d'"états généraux du football français". Selon un communiqué de l'Elysée, Nicolas Sarkozy a demandé au gouvernement de veiller à ce que les joueurs français, qui ont déjà annoncé qu'ils refuseraient le moindre centime, ne touchent "aucun avantage financier" après ce "désastre".
Par ailleurs, Thierry Henry sera reçu à l'Elysée jeudi matin, à son retour d'Afrique du Sud. "Thierry Henry a appelé le président de la République depuis l'Afrique du Sud pour lui dire qu'il souhaitait le voir", a précisé un porte-parole. (fayot) :whistling_notes:
En conseil des ministres, Luc Chatel, le porte-parole du gouvernement, a justifié cette ingérence du chef de l'Etat dans le dossier de l'équipe de France : "Vous connaissez trop le goût du président de la République pour le football pour imaginer qu'il soit indifférent à la situation, à ce qui s'est passé."
UNE INTERVENTION INHABITUELLE
L'intervention du pouvoir politique dans l'attribution des primes est inhabituelle et contrevient aux règles de la Fédération internationale de football. Celles-ci indiquent que les primes relèvent des fédérations nationales et que toute ingérence politique est interdite, sous peine de sanctions sévères pouvant aller jusqu'à l'exclusion des compétitions internationales.
Dans son communiqué, l'Elysée explique que "le chef de l'Etat a demandé aux ministres de faire en sorte que les responsables tirent rapidement les conséquences de ce désastre." Le texte précise que cet échec, au-delà de ses conséquences immédiates, est l'occasion d'apporter des réponses structurelles à "des questions qui se posent depuis bien longtemps".
Ce sera le rôle des états généraux, qui doivent permettre, selon l'Elysée, à chacun des acteurs concernés d'apporter "sa contribution, en toute transparence, à la construction d'un projet de rénovation". Le président de la République souhaite en outre que le gouvernement engage, à partir des conclusions de ces états généraux, une réflexion plus générale sur la gouvernance des fédérations sportives.
"DES CAÏDS IMMATURES [ET] DES GAMINS APEURÉS"
De son côté, la ministre des sports est intervenue devant l'Assemblée pour évoquer la situation de l'équipe de France : "Je ne peux que constater (...) le désastre. Le désastre avec une équipe de France où des caïds immatures commandent à des gamins apeurés, un coach désemparé et sans autorité, une Fédération française de football aux abois." "Ce que je ne pardonne pas, a-t-elle lancé, c'est qu'on ait brisé les rêves de millions d'enfants." Face à cet accablant état des lieux, le gouvernement français promet une rénovation en profondeur de la gouvernance du football français. Cela passera notamment par "une analyse approfondie, un audit externe, car ceux qui ont failli ne peuvent pas piloter cette analyse, ils ne peuvent pas faire leur cuisine sur leur petit feu", a poursuivi Mme Bachelot.
Invitée au JT de France 2, Rama Yade s'est exprimée elle aussi : la secrétaire d'Etat aux sports a évoqué un "big bang du foot français", appelant à "refonder le système, avec une nouvelle équipe", et stigmatisant des Bleus "qui ont eu un comportement tout sauf exemplaire". Elle a également insisté sur l'importance d'"un volet civique dans la formation sportive des joueurs de l'équipe de France" : "Il faut qu'ils chantent La Marseillaise parce qu'ils représentent les valeurs, l'image, l'identité de la France", a-t-elle ajouté, se montrant "soulagée qu'ils aient accepté d'eux-mêmes que les primes sponsors d'un montant de 5 millions d'euros ne soient pas perçues par eux". (mais par qui alors... NdL)
Les seuls, pour l'heure, à se dire gênés de cette intrusion du sommet de l'Etat dans les affaires des Bleus sont les responsables des ONG que le chef de l'Etat devait rencontrer jeudi pour préparer les sommets du G8 et du G20. Ces ONG, qui se disent "étonnées" et font le lien avec l'entretien accordé à Thierry Henry à la dernière minute, rencontreront à la place le ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner, et son secrétaire d'Etat à la coopération, Alain Joyandet. Selon Coordination SUD, le rendez-vous avec le chef de l'Etat, "institué depuis huit ans", n'avait été annulé qu'une fois. C'était en juillet 2008, pour la libération de l'ex-otage franco-colombienne Ingrid Betancourt.
Les députés en colère contre les Bleus
Treize députés UMP ont publié mercredi un communiqué commun intitulé "Ça suffit !" pour demander au ministre des sports d'"imposer une charte fixant un certain nombre d'exigences pour tout joueur qui porte le maillot national". "Ce qui choque les Français c'est de voir leurs joueurs si peu enthousiastes à chanter notre hymne national et leur comportement qui montre à l'évidence qu'ils ne respectent ni le maillot, ni le pays, ni les valeurs qu'ils ont l'honneur de représenter", affirment les treize députés. (à quand un nouveau code de l'indigénat ?)
Deux députés de la majorité, Marc Le Fur et Philippe Meunier, ont par ailleurs rédigé "une proposition de résolution visant à créer une commission d'enquête sur l'organisation par la Fédération Française de Football de la participation de l'équipe de France à la Coupe du monde de football".Sarkozy veut des "états généraux du football français"
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