Je n'arrive pas à voir ce qui est incorrect dans le document qui je le rappelle date de 2002, Contre le sectarisme de l' "extrême gauche".
L'axe central consiste en une critique de l'attitude envers les organisations de masse et contrairement à ce que tu as pu dire, il ne me semble pas que les militants de LO se réjouissent tous d'un renforcement du PCF encore moins la direction, ce qui est normal étant donné l'orientation stratégique.
La théorie marxiste fait état de stratégie et s'oppose en règle générale à la création d'organisation indépendante dès lors qu'il existe des partis ouvrier distincts des partis bourgeois. Le fait de se structurer à l'extérieur du PCF pouvait avoir un sens de ce point de vue lorsqu'il y avait une impossibilité technique de militer en son sein, mais cet obstacle n'existe plus. Les travailleurs se plaignent à juste titre de la division de la gauche qui est due d'une part aux politiques des directions du PS et du PCF mais aussi à l'idée véhiculée par certains (et par l'existence de partis distincts) qu'il est nécessaire d'abandonner ces partis.
Or les programmes défendus s'éloigne souvent d'une politique révolutionnaire y compris chez LO qui est l'organisation de ce type la plus sérieuse.
J'étais au courant de l'implantation de LO dans les grandes entreprises, je ne connais pas exactement la portée de ce travail mais force est de constater que c'est l'organisation qui est la plus active en ce sens. Je discutait plus de contenu programmatique et de sa propagande.
Si les occurrence de la perspective du socialisme sont plus nombreuses aujourd'hui qu'en 2007 où était présenté un programme d'urgence par exemple, c'est une bonne chose.
Le tout n'est pas de présenter occasionnellement cette perspective mais il faut lier systématiquement les luttes et les revendications immédiates à la nécessité de la conquète du pouvoir par le prolétariat.
Tu explique que les militants de LO constatent que les travailleurs ne sont pas motivés ou n'ont pas le moral. Je n'en suis pas si sûr, ou en tout cas, la cause de ce moral ne vient pas de ce que ils acceptent le système capitaliste: ils ont été amèrement déçus par les gouvernement de gauche, il y a les renoncement de cette dernière et la droite tape très fort. Ce qu'il manque ce sont des perspectives tangibles qui résoudraient les maux de la société, donc loin d'être imperméable aux idées communistes, les travailleurs les recherchent plus ou moins consciemment. De plus Trotsky expliquait que les premisses objectives de la révolution étaient pourries à son époque, 70 ans plus tard on peut en dire au moins autant. Donc il ne faut pas craindre de s'exprimer ouvertement concernant les tâches de la révolution, même si elle ne vient pas dans l'immédiat.
Tu me donne un document d'Arlette Laguiller où en fait on peut voir une dissociation entre l'objectif du socilaisme et la lutte actuelle des travailleurs.
a écrit :Bien sûr, retenir quelques patrons ou quelques cadres ne changera pas la société, ne mettra pas non plus fin à la crise. Mais les salariés qui sont les plus menacés par la politique patronale ont raison de s’y opposer avec les moyens dont ils disposent. Leurs actions ne sont pas seulement « compréhensibles », elles sont légitimes. Absolument légitimes. Et elles méritent la solidarité de l’ensemble du monde du travail.
Ce n'est pas un discours néfaste mais on le sens un peu désabusé, je te donne en comparaison un article de La Riposte concernant les séquestration à Continental
a écrit :Les séquestrations sont une illustration, parmi d’autres, du changement d’humeur qui est en train de s’opérer, dans la classe ouvrière. Elles ne sont pas un phénomène nouveau, mais leur multiplication marque un tournant. En bloquant leur patron dans un bureau pour le forcer à discuter, les salariés disent, d’une certaine façon : « Nous sommes ici chez nous. Nous y faisons ce que nous voulons. ». Et ce qui effraie les capitalistes, c’est qu’il s’agit là d’un premier pas en direction d’une occupation de l’usine. Or, l’occupation d’une entreprise est justement la meilleure façon d’engager la lutte contre une fermeture, une délocalisation ou un plan de licenciements. Nous ne prétendons pas que c’est facile. Le gouvernement protestera et menacera, au nom de « l’Etat de droit » et du « droit à la propriété » – c’est-à-dire du droit de jeter des milliers de familles dans le désespoir. Mais l’occupation est la seule méthode de lutte efficace pour sauvegarder les emplois et l’outil de travail, à condition d’être le point de départ d’une lutte pour la nationalisation de l’entreprise, sous le contrôle des salariés. Récemment, au Venezuela, de telles luttes ont été victorieuses. Il nous faut suivre cet exemple !
http://www.lariposte.com/Les-sequestration...droit-1207.htmlCe n'est pas le même type de document, mais l'évolution de la conscience de classe dont nous parlions est mieux appréciée dans le document de La Riposte qui donne également des perspectives aux travailleurs et le processus (ici partiel, soit) qui mène les travailleurs à la conquète du pouvoir, tandis que ce que dis Arlette se limite à une analyse des faits et un appel à soutient.
a écrit :Mais c’est justement de ce système dément, où la recherche du profit individuel passe avant toute autre considération, qu’il faudra sortir, pour construire une société, une économie, qui se donnera pour but premier la satisfaction des besoins et l’épanouissement de tous. En un mot, une société socialiste, non pas au sens où l’entendent les actuels grands partis de gauche, pour qui la société idéale est la société capitaliste avec des ministres de leur parti au gouvernement, mais au sens que donnaient à ce mot les militants qui furent à l’origine des partis socialistes et communistes.
La perspective du socialisme présentée ici, hormis le fait qu'elle est déconnectée des luttes actuelles, est floue et remise à un avenir indéfini. Au lieu de dire ce que sont les partis de gauche et ce que pensaient les militants il y a un siècle elle aurait pu dire: "nationalisation sans indemnisation des grande entreprises sous le contrôle démocratique des travailleurs pour planifier la production en fonction des besoins de la société" ce qui n'aurait pas pris plus de place et ce qui est fait par La Riposte.
Cette dissociation de la lutte immédiate et de la perspective du socialisme est assez présente dans la propagande de LO c'est pour cela que j'avais quelques réserves sur les meeting de l'actualité du communisme qui sont en décalage avec la propagande que peut faire nathalie Arthaud par exemple lorsqu'elle passe à la télé, je me souvient d'une émission il y a quelques mois (mots croisés) où elle n'a pas présenté la perspective du socialisme alors que le débat durait 1h30.
CODE "En combattant chaque jour pour soulager les masses laborieuses des misères que leur impose le régime capitaliste, les communistes soulignent que la libération définitive ne peut être obtenue que par l'abolition du régime capitaliste et l'instauration de la dictature du prolétariat."
Cette formule ne sonnait pas mal à l'aube de la social-démocratie, il y a un demi-siècle et plus. La social-démocratie dirigeait alors non sans succès la lutte des ouvriers pour des revendications et des réformes isolées, pour ce qu'on appelait le "programme minimum", en "soulignant" bien que l'affranchissement définitif du prolétariat ne serait réalisé que par la révolution. Le "but final" du socialisme était alors tracé dans le lointain nébuleux des années. C'est cette conception, qui déjà à la veille de la guerre s'était complètement survécue, que le Comité central du Parti communiste a transportée inopinément dans notre époque, en la répétant mot pour mot, jusqu'à la dernière virgule. Et ces gens invoquent Marx et Lénine !
Quand ils "soulignent" que l'"affranchissement définitif" ne peut être obtenu que par l'abolition du régime capitaliste, ils s'ingénient à l'aide de cette vérité élémentaire à tromper les ouvriers. Car ils leur suggèrent l'idée qu'une certaine amélioration, même importante, peut être obtenue dans les cadres du régime actuel. Ils représentent le capitalisme pourrissant et déclinant comme leurs pères et leurs grands-pères représentaient le capitalisme robuste et ascendant. Le fait est indiscutable: les staliniens se parent des dépouilles du réformisme.
La formule politique marxiste, en fait, doit être celle-ci :
En expliquant chaque jour aux masses que le capitalisme bourgeois pourrissant ne laisse pas de place non seulement pour l'amélioration de leur situation, mais même pour le maintien du niveau de misère habituel, en posant ouvertement devant les masses la tâche de la révolution socialiste comme la tâche immédiate de nos jours, en mobilisant les ouvriers pour la prise du pouvoir, en défendant les organisations ouvrières au moyen de la milice-les communistes (ou les socialistes) ne perdent pas, en même temps, une seule occasion pour arracher, chemin faisant, à l'ennemi telle ou telle concession partielle, ou, au moins, pour l'empêcher d'abaisser encore plus le niveau de vie des ouvriers.
Comparez attentivement cette formule aux lignes de la résolution du Comité central citées plus haut. La différence, espérons-nous, est claire. D'un côté le stalinisme : de l'autre, le léninisme Entre eux, un abîme.
Trotsky, Où va la France - Les revendications immédiates et la lutte pour le pouvoir
Il est clair que LO n'est pas une organisation staliniste. Il est aussi clair que LO n'a pas l'intention de tromper les ouvriers, mais en se trompant sur l'évolution générale du système (ou n'en tirant pas les bonnes conclusions), la conscience de classe (en exagérant l'importance du ressenti qu'elle en a) et la situation (et notament son impact dans la conscience des travailleurs), elle articule mal sa propagande et a une attitude nolens volens réformiste.
Je ne cherche pas a tout prix à le démontrer je ne connais pas très bien l'organisation, mais c'est l'impression que j'en ai.
Une autre citation qui va dans le même sens (de façon à montrer que ce n'est pas au hasard)
a écrit : Pour vaincre effectivement l'opportunisme, qui a entraîné la mort honteuse de la Il° Internationale, pour aider effectivement la révolution, dont Ramsay Macdonald lui‑même est obligé de reconnaître l'approche, il faut :
premièrement, mener toute la propagande et toute l'agitation du point de vue de la révolution, par opposition aux réformes, en expliquant systématiquement aux masses cette opposition, à la fois dans la théorie et dans la pratique, à chaque pas de l'activité parlementaire, syndicale, coopérative, etc. Ne refuser en aucun cas (hormis des cas de force majeure) de mettre à profit le parlementarisme et toutes les « libertés » de la démocratie bourgeoise, ne pas refuser les réformes, mais les considérer uniquement comme un résultat accessoire de la lutte de classe révolutionnaire du prolétariat. Aucun des partis de l'Internationale « de Berne » ne satisfait à cette exigence. Aucun même ne comprend comment il faut mener toute la propagande et toute l'agitation, en expliquant la différence entre les réformes et la révolution, comment il faut éduquer sans relâche à la fois le Parti et les masses en vue de la révolution.
Lénine, Les tâches de la IIIème internationale
Il ne faut donc pas craindre de mener cette propagande et c'est même vital.
Le document présenté par La Riposte au congrès du PCF expliquait:
a écrit :Notre parti a la responsabilité non seulement de lutter contre la propagande trompeuse et mensongère de la droite et des médias capitalistes, mais aussi d’expliquer aux travailleurs l’impuissance du réformisme à notre époque, pour leur faire prendre conscience de la nécessité impérieuse de mettre fin à la domination de la classe capitaliste. D’un point de vue communiste, on ne peut pas accepter l’argument selon lequel « les conditions n’étant pas réunies » ou « le rapport de forces n’étant pas favorable », il ne faut pas parler de socialisme et de révolution. « Il faut procéder par étapes », dit-on. C’est vrai. Une révolution ne se commande pas. Mais compte tenu des perspectives économiques et sociales que nous avons décrites plus haut, il faut tout de même s’y préparer. Dans la lutte pour préparer le renversement du capitalisme, la première « étape » consiste à convaincre les travailleurs et les jeunes – à commencer par la couche la plus militante et politiquement consciente – de la nécessité d’une rupture révolutionnaire avec le système capitaliste.
Concrètement, on ne pourra briser l’emprise des capitalistes sur l’économie que par la nationalisation (ou « socialisation ») de l’industrie, des services et de la grande distribution, ainsi que de toutes les banques, des compagnies d’assurances et des organismes de crédit. Les travailleurs devront contrôler démocratiquement les entreprises nationalisées. Cet objectif doit occuper une place centrale dans la propagande des communistes. Il doit être patiemment expliqué à l’ensemble des travailleurs, non pas sèchement et abstraitement, mais en rapport direct avec leurs préoccupations et luttes immédiates. De manière générale, le PCF devrait connecter l’ensemble de ses revendications et mots d’ordre à cet objectif stratégique global. Même les luttes défensives doivent être liées à l’objectif du socialisme. Face à la démolition systématique de toutes les conquêtes sociales du passé, la lutte pour la défense des acquis et pour de nouvelles concessions est inextricablement liée à la nécessité de renverser l’ordre capitaliste.
http://www.renforcerlepcf.com/4eme-partie-le-marxisme-4.htmlVoilà qui tant sur le fond que sur la stratégie correspond au marxisme.
La Riposte par sa démarche, peut toucher les militants du PCF et ainsi renforcer le parti, mais également mener sa propagande propre. Voilà une idée posée sur la table.
Salutations fraternelles