Il n'est pas possible de démêler les fils d'un éventuel "complot" qui agite l'affaire Alègre à Toulouse.
A la Justice (ou ce qu'il en reste) de faire son job, pour le détail... C'est pas nos oignons ! Je dirai juste une chose : les accusation de dépravations sexuelles sont légions dans le champ politique, et ça depuis l'Antiquité...
Ceci étant dit, derrière le jeu politique où tous les coups sont permis (souvenons-nous des prétendues photos de madame Pompidou) se pose quand même la question des moeurs des classes dirigeantes, Sénateurs dans la Rome antique, Bourgeois sûrs d'eux-mêmes aujourd'hui. A dire vrai la morale n'a rien à voir là-dedans. S'opposer à l'adultère ou aux parties fines au nom de la Morale n'a rien de très intelligent : ainsi dans l'Antiquité l'homosexualité et les orgies avaient un caractère religieux (sic), politique ET social. Pas de Morale à l'époque, mais une certaine éthique.
En effet, les Romains ne "partouzaient" pas parce qu'ils étaient "décadents" (autre mot galvaudé), mais parce que c'était une façon de gérer autrement les affaires des puissants. Sortis des lieux de pouvoirs classiques et publics (la Curie sénatoriale à Rome), les dirigeants de l'empire romain se retrouvaient au théâtre, au Cirque ou dans ce qu'on appellerait aujourd'hui des "soirées privées" où on discutait philosophie grecque en se saoulant tout en commençant à vouloir sérieusement "soumettre" l'esclave de service.
Et derrière ces moeurs que les ignorants qualifieront de "dépravées" il y a la dialectique du pouvoir. Cela explique pourquoi les puissants de toutes les époques, au sommet de sociétés toujours soumises à des contradictions, ont éprouvé le besoin de se retrouver entre eux pour gérer les affaires courantes. Cela donne naissance aux sectes élitistes de toutes sortes.
Aujourd'hui les partis politiques de gouvernement rassemblent des gens importants. Leurs fonctions sont bien "économiques". Les assemblées d'élus sont des lieux où les riches et les introduits se filtrent et se jaugent pour mieux collaborer. Les partouzes d'hier et de demain obéissent aux mêmes structures : on y vient moins pour copuler que pour se voir et bénéficier de cette ambiance "entre soi" si chère aux gens de pouvoir. Pouvoir économique, politique, social, symbolique, physique...
Pour l'occasion on loue (à prix d'or) les corps et la discrétion de quelques manants aux qualifications tarifées. Aujourd'hui dans les élites parisiennes les problèmes de fond sont abordés non dans les "back room", mais autour, entre la péripatéticienne trilingue et la ligne de coco...
-- modéré --