Comment on manipule l'opinion.

[pedro]

Ce matin, la radio annonçait le résultat d'un sondage du figaro : 88 % des français sont favorables à la rigueur!!! Toujours à la radio, quelques minutes plus tard, un commentateur expliquait qu'il s'agissait d'une véritable escroquerie. En effet, les questions étaient du genre : êtes vous favorable à la suppression de la garden-party de l'Elysée? Etes vous favorable à la suppression des logements de fonction pour les ministres, etc...
Il faut vraiment se méfier des sondages...

[Valiere]

Ce serait effectivement l'occasion de dénoncer ce système où les demandeurs obtiennent la réponse qu'ils souhaitent.
Cela me rappelle un sketch ( souvenirs généraux) :
l'enquêteur demande :

vous préférez une gauche malhonnête ou une droite pourrie

l'interloculteur, sondé répond :

y a t-il une autre solution ?

Le sondeur : oui le centre

le sondé : allons sur le centre....

résultat du sondage : la grande majorité des sondés préfèrent le centre

[Zelda]

Là, vous donnez des exemples de sondage disons... grotesques.
Ce qui permet de croire qu'il peut y avoir de bons sondages.

Je voulais juste ajouter pour ma part que pour d'autres raisons, les sondages, même un peu plus sérieux et sans aucune intention manipulatrice délibérée, sont de fait manipulateurs.

Un exemple qui fausse tout parmi tant d'autres : les sondeurs ont pour consigne d'insister quand la personne répond immédiatement "sans opinion". L'immense majorité des gens sont "sans opinion" sur des tas de questions dont ils se foutent. C'est une information cruciale pour moi, de savoir de quoi les gens se foutent. Et bien, on n'y a pas droit. Le sondeur d'insister lourdement "Oui, mais s'il fallait absolument choisir, caleçon ou slip, poire ou fromage, brune ou blonde ?"

Et là, je parle des normes, pas des sondages aberrants.

Autre chose : sondez les gens sur des sujets qui leur tiennent à coeur ou plus intimistes, et vous avez cet autre problème, ils ne vont pas oser balancer leur intimité comme ça brut de pomme.
"A quel âge votre premier rapport sexuel ?" "Avec ou sans préservatif ?" "Combien de partenaires à ce jour ?" etc. etc.
Alors ils "corrigent" le tir. Et après, les sondeurs corrigent le tir, connaissant cela. Autant dire que d'approximation en approximation, l'intérêt est proche de zéro. (approximativement :hinhin: )

Pour moi, je lis les sondages avec à peu près le même niveau de crédibilité que l'horoscope. :w00t: "Poisson, attention, vous voterez caleçon aujourd'hui, surtout si un Capricorne croise votre bélier un jour d'élection."

[Ottokar]

D'un sondage mal fait et manipulateur, on passe au rejet de TOUS les sondages. La technique du sondage est une technique statistique assez ancienne pour avoir dépassé ses premiers balbutiements, même en matière de sondage d'opinion, et savoir que l'échantillongae présente toujours des risques d'erreur, des marges, que les réponses dépendent de tout un tas de facteurs.

Pour reprendre l'exemple de Zelda, sur l'intimité des gens et leurs réticences à répondre à des questions sur la fréquence de leurs rapports sexuels, je signale qu'une grande enquête INED-INSEE a été faite depuis 20 ans, qu'on en est à la 3ème ou 4ème vague, selon la technique du sondage aléatoire sur un échantillonde 8000 personnes (pas 800, 8 000) qu'elle pose ce genre de quetsions intimes et d'autres encore pires, et que le taux de non-réponse, légèrement supérieur à slip ou caleçon n'est pas très élevé, moins que ce que les enquêteurs auraient pu croire.

En fait, les gens ADORENT qu'on s'intéresse à eux... c'est la bonne volonté sondagière, source d'autres biais par ailleurs.

[NazimH]

En fait, les gens ADORENT qu'on s'intéresse à eux...

Bon alors on peut connaitre l'âge de ton premier rapport sexuel ?
Enfin des débats croustillants !!

Bon blague à part, je suis d'accord. C'est pas la technique du sondage qui conduit aux résultats qui énervent mais c'est la ligne éditoriale du Figaro...

[Zelda]

Normal, vous êtes qu'une bande de mous du genou. :hinhin:

[Ottokar]

Bon alors on peut connaitre l'âge de ton premier rapport sexuel ?

L'enquête en question montre que sur ce plan, rien n'a changé d'une génération à l'autre. Les jeunes de maintenant commencent au même âge que leurs parents. La rupture doit être avant et après 68, mais depuis les années 70, c'est en gros 17 ans, sans changement. C'est une moyenne, naturellement, certains sont plus précoces et d'autres plus tardifs.

Au fait c'est 12 000 personnes qui ont été interrogées :le lien vers l'enquête

L’âge au premier rapport sexuel des femmes est devenu aujourd’hui très proche de celui des hommes : 17,6 ans pour les femmes âgées de 18-19 ans, et 17,2 ans pour les hommes du même âge. Dans les années 2000, une tendance à la baisse est apparue.
Les femmes et les hommes ne déclarent pas le même nombre de partenaires : en moyenne 4,4 pour les femmes et 11,6 pour les hommes. L’écart entre les deux sexes résulte d’une proportion plus importante d’hommes qui déclarent avoir eu au moins 10 partenaires dans la vie (35,4% versus 10,9% des femmes). Malgré tout, le nombre de partenaires déclaré par les femmes est en augmentation par rapport aux enquêtes précédentes, alors qu’il reste stable chez les hommes depuis l’enquête de 1970.

Parmi les personnes qui ont actuellement un partenaire sexuel, la fréquence des rapports est de 8,7 rapports par mois (identique pour les femmes et les hommes).
Parmi les personnes qui ont entre 18 et 69 ans, 4,0% des femmes et 4,1% des hommes déclarent avoir déjà eu des rapports avec une personne du même sexe au cours de leur vie.
Par ailleurs, l’acceptation de l’homosexualité dans la population est plus élevée qu’auparavant, mais reste problématique parmi certains groupes sociaux, notamment les hommes de plus de cinquante ans.

Les nouveaux moyens de communication ne sont pas sans effet sur les rencontres et l’activité sexuelle : 9,6% des femmes et 13,1% des hommes (de 18 à 69 ans) se sont déjà connectés à des sites de rencontre sur Internet, et c’est le cas de près d’un tiers des jeunes de 18 à 24 ans. Un homme sur dix, entre 20 et 24 ans, a déjà eu des rapports sexuels avec une personne rencontrée par Internet (6% des femmes).
Le recours à la prostitution ne baisse pas: plus de 5% des hommes de 20 à 34 ans ont payé pour avoir des rapports sexuels dans les cinq dernières années, proportion identique à celle de l’enquête précédente.