a écrit :Notons que Lutte Ouvrière a soutenu Mitterrand et l’alliance PS-PCF au deuxième tour des élections de 1981, en disant qu’il fallait que les travailleurs en fassent l’expérience. Cependant, cette politique a été abandonnée dès 1986. Pour Lutte Ouvrière, l’expérience de la gauche au pouvoir ayant été négative, il fallait faire une croix sur le PS et le PCF, et il était désormais hors de question de leur renouveler son soutien. La question de savoir si le salariat dans son ensemble allait, de son côté, abandonner les partis traditionnels, n’avait manifestement aucune importance pour les dirigeants de Lutte Ouvrière, lesquels, à la manière classique d’une secte, mesure le processus historique à l’échelle de ses propres désirs, alors qu’une organisation marxiste se doit, au contraire, de prendre sa propre mesure et celle des orientations qui s’imposent à elle sur la base du processus historique objectif. "Le sectaire, écrivait Trotsky, veut toujours avoir son mouvement ouvrier à lui. Il pense qu’en répétant des formules magiques, il va obliger une classe toute entière à se grouper autour de lui." Le PS, on le sait, a perdu les élections de 1986, mais dans l’espace de deux ans, à la suite d’une série de mobilisations sociales et de grèves de grande ampleur, il a été de nouveau propulsé au pouvoir. Il y avait là une leçon précieuse, que l’histoire ne nous donnait ni pour la première ni pour la dernière fois, mais que Lutte Ouvrière, en tant que secte complètement pétrifiée, s’est avérée totalement incapable de comprendre.
Certes, la qualification employée ici n'est pas très gentille. On pourrait aussi dire que c'est légèrement contradictoire (si on veut faire une analyse bien entendu) étant donné le changement d'attitude observé entre 81 et 86. Ce qui vient à l'appui de la défense de LO (contre cette qualification) a été son attitude lors des municipales où il y a eu des participation à des listes d'union de la gauche (PS compris). Pour la caractérisation de secte (au sens marxiste) je suis davantage en accord avec le "à la manière" plutôt que la caractérisation de la nature de LO "en tant que" bien qu'un tel comportement n'ait pas été constaté qu'une fois chez LO.
D'où la question de mon camarade Abdallah: il ne faut pas rester "pétrifié" en 2002 (date d'écriture de l'article), camarade Pelon, et prendre en considération les individus dans le présent.
Pour Isa les considération tactiques ne sont pas les seules qui permettent de déterminer le fond d'une organisation. Si on se contente de ne pas s'allier avec le PS pour raconter tout et n'importe quoi (à l'instar du NPA) et faire de cette option stratégique, élevée au rang de dogme, un fond de commerce s'apparente beaucoup plus à de l'opportunisme.
Il ne faut pas faire des alliances n'importe comment, mais expliquer pourquoi on fait des alliances le cas échéant tout en restant ferme sur ses opinions.