(Byrrh @ jeudi 3 juillet 2008 à 20:18 a écrit : Je ne cherche pas à défendre Brohm, dont je n'ai pas lu grand-chose, mais ce type de remarque, qui a déjà eu cours sur ce forum, est profondément démagogique et hypocrite. Certains crient au snobisme anti-ouvrier quand ça les arrange.
Tu es franchement pénible à parler de démagogie, comme si mentir nous permettrait de mener le monde en barque à je-ne-sais quelle fin. Tu pourrais questionner notre honnêteté si on avait quelque chose à vendre au moins. Moi rien, si ce n'est le jeu, même la performance dans le jeu si tu veux. Appelle-ça virilisme, machisme, homophobie et tout ce qui s'ensuit, je ne crois pas que ça impressionne grand monde tellement c'est à côté. Ce n'est pas plus bête que de rechercher à s'améliorer dans d'autres domaines. Vive le jeu ! On ne vit pas que pour travailler, ni se cultiver (à considérer que le sport n'est pas culturel, que ses connaissances ne peuvent être que superficielles, ce que je ne pense pas). Quant à militer, l'ignorance n'a jamais servi personne, et la connaissance politique ne se loge pas que dans des livres, mais aussi dans les bonheurs et les malheurs quotidiens. Ceux qui ne comprennent pas que le merveilleux se loge là, dans l'anecdotique, dans les promesses de la collectivité, est à mon avis condamné à commettre des erreurs d'appréciation.
Vois un club de foot pas loin de chez toi. Des centaines de jeunes qui donnent disons 10h de leur semaine pour jouer ensemble, vivre ensemble, s'améliorer ensemble. 2 entrainements, mardi, jeudi, et le samedi soir ou le dimanche matin parti dans la cambrousse pour rencontrer d'autres, comme eux. Une partie non négligeable y rajoute du bénévolat, pour arbitrer les sections les plus jeunes, les encadrer, leur faire le taxi, partager avec eux une certaine culture, qui a aussi ses bons côtés. Le reste du temps les gamins se trouvent un terrain fait de fortune, quatre pull-overs sur un sol pour faire les buts, ou un multisport de la mairie. Souvent aussi, ils jouent à la playstation sur PES 6 (les bons savent que la dernière version est pourrie). Ca ne résume pas leur vie. Mais talentueux ou non, ils y trouvent une raison d'anticiper le jour suivant.
Et dans tout cela, dans la passion exercée sur les quelques moments de liberté offerts par cette société, il n'y aurait que pure aliénation fascisante héritée d'illuminés fin XIXème? A croire que tu racontes une vie similaire au goût des prêtres dominicains pour les loisirs...
Moque mon style encore une fois si tu veux, je m'en moque, encore une fois je ne vends rien et je ne suis pas écrivain.
Prendre Coubertin comme preuve à charge d'une idéologie éternelle du sport (de toute façon, lui rendre un trop grand honneur que seuls les Français s'imaginent), c'est vraiment ne rien comprendre au phénomène comme s'il avait été créé ex nihilo par un individu ou quelques-uns en mal de contrôle social, comme s'il n'avait prise que par une obligation bien difficile à définir.
Bref, l'histoire policière plutôt que l'analyse des désirs de l'homme et ses causes.
Enfin une phrase édifiante...
a écrit :"De nos jours, si la dimension raciste de ces théories a disparu du discours des responsables sportifs, du moins le virilisme, le culte de la supériorité physique et le nationalisme sont toujours bien présents, et ils sont toujours un facteur d'attractivité pour bien des amateurs de sport dans une société où machisme, homophobie et chauvinisme sont profondément enracinés."
Vraiment, ça se passe de commentaire, à voir dans le sport l'expression pure de ce qui est de plus vil dans l'être humain... Comme si on n'y venait que pour taper de l'étranger, des femmes ou des homosexuels... :halalala:
Au fond, je crois que cette critique générale du sport est anarchisante par certains côtés, contre le sérieux dans l'effort même ludique, contre la discipline ou l'auto-discipline, etc. Je n'y souscris pas une seconde, et je pense même que ca a une origine sociale.