A bas la calotte!

Message par Valiere » 06 Oct 2004, 15:16

a écrit :Voici l'article de Var matin qui relate les incidents opposant le
proviseur,Joël Olive (responsable académique du SNPDEN) interpellé par les enseignants du SNES( la section compte 60
adhérents) et de Sud éducation (une vingtaine) à propos de l'entrée de
l'aumônier en soutane dans le lycée. Le S1 a distribué un tract dans les 200
boîtes aux lettres des collègues.

Toulon : soutane interdite de lycée
mercredi 6 octobre 2004
Ci-dessous l'article publié dans Var-Matin, le 6 octobre 2004, sous la signature de Karine Michel.

  L'aumônerie menacée par la laïcité
  Le lycée Dumont d'Urville, à Toulon, a exclu pour non-respect de la loi réglementant la création d'une aumônerie. Des enseignants dénoncent le port de la soutane, signe ostentatoire interdit par la loi. Le cas n'est pas isolé.

  La loi sur la laïcité sonne-t-elle le glas de l'aumônerie de l'enseignement public ? En charge de cette activité au lycée Dumont d'Urville à Toulon, l'abbé Antoine Galland s'est vu signifier, hier matin, par le proviseur en personne, la suspension de l'activité.

  La raison explicite : le non respect de la loi. Implicitement : le port de la soutane dans l'enceinte de l'établissement, à l'heure où signes religieux et/ou ostentatoires sont interdits, a suscité l'émoi d'une partie de la communauté éducative.

  Présente dans plus de 50 établissements du Var [1], l'aumônerie de l'enseignement public voit ses modalités d'application régies par la circulaire du 22 avril 1988 qui, jusque-là, n'avait pas posé problème.

  C'est pourtant en se penchant sur le dossier « que je me suis rendu compte que la loi n'avait pas été respectée » précise Joël Olive, proviseur du lycée.

  En effet, « le conseil d'administration doit donner son avis, le recteur décide ensuite de l'implantation et des modalités de fonctionnement de l'aumônerie. »

  L'enseignement peut se dérouler dans l'enceinte de l'établissement si aucun lieu n'est alloué en ce sens à proximité du collège ou du lycée, mais pas uniquement. « C'est en fait, laissé à l'appréciation, puisque les textes précisent que l'enseignement peut-être dispensé au sein de l'établissement si la santé où la sécurité des élèves le nécessite », explique Charles Mallard, responsable de la Pastorale des Jeunes pour le diocèse Fréjus-Toulon. La sécurité est souvent invoquée pour justifier la présence dans l'enceinte de l'établissement, de l'aumônerie.

  Pour le Syndicat national de l'enseignement secondaire du lycée Dumont d'Urville, la question est de définir le statut de l'aumônier. « La loi sur la laïcité s'applique non seulement aux élèves, mais également au corps professoral et autres catégories de personnels formant la communauté éducative, pédagogique et logistique de l'établissement. Nommé par le recteur, l'aumônier devrait respecter les règles en vigueur dans l'enceinte de l'établissement. »

  Autant de raisons pour lesquelles le proviseur de Dumont d'Urville a décidé « de revenir à la procédure normale », et de suspendre, pour l'instant, l'activité, jusqu'à ce que le conseil d'administration ne se soit prononcé sur la question.

  La réunion est prévue à la rentrée de la Toussaint.

  Le diocèse en appelle au recteur d'académie
  L'exemple toulonnais n'est pas isolé. C'est en fait le cinquième cas depuis la rentrée scolaire où le diocèse se trouve confronté à « des décisions unilatérales, sans concertation avec les responsables d'aumôneries, concertation pourtant prévue par la loi et rappelée à maintes reprises par la réglementation. »

  « Nous nous étonnons d'une telle attitude, ajoute Monseigneur Dominique Rey, évêque. Une circulaire ministérielle précisait en 1988 que la création du service de l'aumônerie ne nuit en rien aux convictions ni à la liberté de conscience des autres membres de la communauté scolaire. »

  Des textes qui n'ont pas changé depuis.

  Le diocèse entend « demander au recteur d'académie de pouvoir examiner ensemble les modalités des lois et règlements de la République, pour que soient clarifiées ces situations dans le respect de toutes les croyances et en dehors de toute polémique. »



______________________


[1] 50 aumôniers nommés par le racteur. Mais tous les cours ne se déroulent pas dans l'enceinte da l'établissement scolaire de rattachement. N.D.L.R.
Valiere
 
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Message par emma-louise » 06 Oct 2004, 20:25

Le Diocèse et le Rectorat vont se rencontrer , je ne suis pas invité. Si Nice Matin ou la FSU ou SUD disent qqe chose d'intéressant , je vous le communiquerai ( sans hate cependant , j'avoue avoir d'autres priorités)
emma-louise
 
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Message par Valiere » 06 Oct 2004, 20:34

On y compte bien...
Ce n'est pas la priorité mais cela montre que les principes et la vigilance ne sont pas à géométrie variable.
Valiere
 
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Message par pelon » 06 Oct 2004, 21:17

Mais ce serait excellent que les corbeaux soient éjectés des lycées.
pelon
 
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Message par emma-louise » 06 Oct 2004, 21:22

Sur! d'autant plus que Dumont D'Urville est un des plus grands lycées de l'hexagone et que ces dernières années ce sont les prépas aux diverses grandes écoles de la nation qui y tenaient le haut du pavé! ( avec des postures affichées pro ED)
emma-louise
 
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Message par Valiere » 08 Oct 2004, 11:06

Allez je m'y risque...Certains n'iront-ils pas militer contre l'exclusion avec les corbeaux!?
J'ai exagéré mais je ne pouvais pas me retenir...Naturellement je ne vise pas du tout LO et vous le savez.
Valiere
 
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Message par alex » 12 Oct 2004, 12:05

Je suis certain qu'en droit une accompagnatrice est considérée comme ayant une mission de service public momentanée; En conséquence le port du voile est incompatible et c'est tant mieux.
Par contre, le problème est élargie aux représentantes des parents d'élèves et ça me pose plus de problèmes car j'estime que chacun vote pour qui ils veut et on ne peut reprocher à des femmes de s'intéresser à ce qu'il se passe dans l'école de leur enfant, mais en même temps cela revient à une intrusion du voile dans l'enceinte scolaire...


L'école fait la tête aux mères voilées
Des établissements refusent de les voir servir d'accompagnatrices lors de sorties.

Par Ludovic BLECHER
mardi 12 octobre 2004

Après le foulard des lycéennes, celui des mères. Si l'autorisation accordée aux mères voilées d'entrer dans les établissements scolaires a été implicitement réaffirmée après le vote de la loi sur la laïcité, ces dernières ne sont pourtant pas toujours les bienvenues lorsqu'elles se proposent d'accompagner les sorties des enfants. Le ministère de l'Education nationale a beau être catégorique, assurant qu'il est «absolument illégal d'empêcher les mères voilées d'accompagner les enfants», il n'empêche : à plusieurs reprises, certaines mères se sont vu opposer une fin de non-recevoir. De fait, le libre arbitre du chef d'établissement et des rectorats semble prévaloir. Quinze jours après la rentrée, le problème s'est posé dans une école primaire de Villemonble (Seine-Saint-Denis). Jean-Marc Minetto, responsable des parents d'élèves et membre de la FCPE (principale fédération de parents d'élèves), est averti . «Visiblement, les consignes de l'inspecteur d'académie en début d'année étaient de refuser les accompagnatrices voilées : il fallait voir le moins de foulards possible aux alentours des écoles.»
Mauvaise lecture. L'inspectrice de l'Education nationale est saisie. Elle fouille les textes et, au final, fait rectifier le tir en autorisant la présence de l'accompagnatrice voilée. Dans une académie voisine, à l'inverse, on assume les interdits. L'explication du rectorat des Hauts-de-Seine témoigne pour le moins d'une mauvaise lecture de la circulaire d'application de la loi du 15 mars qui, d'après le texte, «ne concerne pas les parents d'élèves» : «L'an dernier, nous avons étudié le problème des sorties. La décision de l'inspecteur de l'Education nationale en charge de la circonscription de Nanterre a été de refuser aux femmes voilées d'accompagner les enfants. La loi sur la laïcité ne mentionnant pas les parents, il n'y a pas à revenir sur cette décision.» Une décision justifiée par le fait qu'une mère accompagnatrice se trouve dans une situation identique à un agent de l'Education nationale et «doit donc être soumise aux mêmes règles». «Question d'appréciation, surtout lorsqu'il s'agit d'accompagnatrices occasionnelles», rétorque un délégué de parents d'élèves.
Ces cas à la marge révèlent que l'application de la loi sur la laïcité bute sur de sérieux problèmes d'interprétation. Impossible, dès lors, d'éviter que par ricochet certaines femmes chargent ces décisions de sous-entendus, et se sentent stigmatisées. Lorsque Nabila, 27 ans, a été prévenue par la directrice de l'école maternelle de Romans-sur-Isère (Drôme) qu'elle ne pourrait pas conduire la classe de ses enfants à la bibliothèque, elle a bondi de colère.
Doute. «Je suis remontée comme jamais et prête à porter plainte. La loi ne concerne pas les parents. Ce qui me choque le plus, c'est que cette règle ne s'applique que dans les écoles classées REP [réseau d'éducation prioritaire]», dit-elle. Vrai et faux. Un courriel envoyé en juin par le chargé REP et politique de la ville à l'inspection académique de Valence a semé le doute dans la tête des directeurs d'école concernés. Extrapolant une déclaration du ministre de l'Education nationale précisant que les mères pouvaient accompagner leurs enfants à la maternelle dans la tenue de leur choix entre 8 h 30 à 9 heures, il a estimé qu'en dehors de ces horaires il fallait bannir le voile. D'où la position d'une directrice, un peu déboussolée : «J'applique la loi, j'interdis toutes les accompagnatrices voilées.» Jusqu'à ce que le rectorat, saisi peu après de l'affaire, reconnaisse, la semaine dernière, «un problème d'interprétation très local» et rappelle «clairement que la loi du 15 mars ne s'applique pas aux parents d'élèves».
Une quinzaine de jours après la rentrée, la FCPE a volé au secours des mères de famille musulmanes qui portent le foulard. «Aucune consigne écrite ministérielle n'a été donnée, contrairement à ce qu'affirment certains inspecteurs ou certains directeurs d'école, écrit alors la fédération dans un communiqué. Dans l'attente d'une clarification juridique, nous devons soutenir ces mères que l'on exclut arbitrairement.» A la fédération, on met également en garde contre d'autres invraisemblances qui pourraient survenir si les règles concernant les mères voilées ne sont pas clairement définies. Et d'imaginer, par exemple, le cas d'une femme en foulard, représentante des parents dans un conseil de discipline chargé de statuer sur l'exclusion d'une jeune fille qui refuse d'ôter son voile à l'école.
Grattage. Reste que, pour un grand nombre d'associations, ces difficultés autour de mères voilées symbolisent les tentatives d'élargir imperceptiblement le champ d'application d'une loi qui ne concerne pourtant que les élèves, les enseignants et le personnel administratif. «Sous couvert de la loi sur la laïcité, une impunité s'est mise en place depuis la rentrée, prétend Samy Debah, responsable du Collectif contre l'islamophobie en France. On a l'impression que si on peut gratter un peu plus de retraits de voiles, c'est toujours ça de gagné.»

© Libération
alex
 
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Message par Nadia » 12 Oct 2004, 14:38

J'ai une copine (communiste internationaliste) instit en maternelle qui n'est pas d'accord avec ce texte d'Alex. Elle a une mère de famille voilée qui accompagne parfois les élèves, c'est un des rares moments de liberté pour cette femme coîtrée à la maison.

Si l'Education Nationale embauchait suffisamment de personnel pour permettre les sorties scolaires (comme auparavant), les instits n'auraient pas à solliciter l'aide des parents, et il n'y aurait pas de telles discussions.
Nadia
 
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Message par Valiere » 12 Oct 2004, 14:46

La mère en question remplit une mission de service public et là c'est incontournable : il y a des devoirs...
La question des accompagnateurs, c'est autre chose : je suis pour que cette fonction soit confiée aux animateurs formés et titulaires de la fonctio pulique teritoriale.
Valiere
 
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