
Une femme et ses cinq enfants à la rue
Nous relayons les communiqués publiés successivement les 15 et 17 janvier par nos amis de l’APEIS (Association Pour l’Emploi, l’Information et la Solidarité), avant et après leur tentative de relogement "sauvage" de la famille Nimaga. Nous comptons sur vous pour apporter votre soutien à cette action aussi urgente qu’exemplaire.
"Vitry, le 15 janvier 2003. L’APEIS a décidé de réquisitionner dès demain un appartement. L’état de nécessité absolue de cette famille nous oblige à intervenir. Le froid se moque de la légalité.
Madame Nimaga et ses cinq enfants âgés de 11 mois à 7 ans sont SDF depuis le mois de juillet 2002. Cette famille a été expulsée sans relogement d’un squat qu’elle occupait depuis deux ans et demi à l’OPHLM de Vitry-sur-Seine.
Depuis cette date, cette femme et ses enfants errent de foyers d’urgence en chambres d’hôtel, permettant à certains hôteliers, véritables marchands de sommeil, de réaliser aujourd’hui de juteux bénéfices sur le dos des plus pauvres.
Dans ce genre d’endroit, une mère ne peut pas préparer un repas aux enfants, pas faire chauffer un biberon sans demander trop, sans paraître être trop exigeante; dans ce genre d’endroit, on peut jeter à la rue un 24 décembre au soir une mère avec sa marmaille, parce que les jeunes enfants font évidemment du bruit dans une chambre de 6 mètres carré. Dans ce genre d’endroit, on n’est rien.
Depuis le 24 décembre, où il nous aura fallu insister auprès du cabinet du secrétaire général de la Préfecture pour trouver un autre abri tout aussi précaire, Madame Nimaga et ses cinq enfants sont hébergés dans une structure de nuit, où rien n’est prévu pour l’accueil des jeunes enfants. A 9 heures le matin, elle conduit les plus âgés, toujours scolarisés, à l’école à Vitry, en maternelle et en primaire; ensuite, elle se retrouve dehors toute la journée et par tous les temps, par tous les froids, avec ses deux enfants en bas âge, et ce jusqu’à 16 heures, heure à laquelle elle récupère ses deux garçons scolarisés. Ensuite, elle doit rester dans la rue jusqu’à 19 heures, le foyer n’ouvrant qu’à cette heure.
Madame Nimaga a demandé un logement voici plusieurs années. Sans réponse, elle ne pouvait vivre à la rue, elle a squatté, et parce qu’elle a squatté elle a été expulsée, et parce qu’elle a été expulsée, elle ne figure plus sur aucune liste de demandeurs de logement. Parce qu’elle a été expulsée, certains travailleurs sociaux battent tous les records de lâcheté et de mauvaise foi en refusant de la recevoir. Parce qu’elle a été expulsée, qu’elle est femme isolée, qu’elle est pauvre et qu’elle est immigrée, elle semble vouée à la rue - comme des milliers d’autres.
La Préfecture nous a même signifié son incompétence en déclarant qu’elle "n’arrivait pas à se faire entendre auprès des différents bailleurs sociaux du département". Ainsi, une fois encore, nous vérifions que l’accès au logement social pour les plus en difficulté devient quasiment impossible sur Paris et la région parisienne: c’est inacceptable.
Le Préfet du Val-de-Marne doit réquisitionner un appartement pour cette famille. Il doit le réquisitionner parce que la plus âgée des enfants (7 ans et demi) souffre d’un handicap qui oblige Madame Nimaga à l’accompagner très régulièrement dans un institut médico-éducatif, "La Roseraie", à l’Hay-les-Roses. Il doit les loger parce que Moussa, qui a 4 ans, est atteint de saturnisme. Il doit les loger parce que, sinon, nous sommes tous coupables de non-assistance à personnes en danger.
L’APEIS exige: pas d’expulsion sans relogement, l’application immédiate de la loi de réquisition pour toutes les situations qui le justifient, une réunion d’urgence des différents services d’action sociale et des associations d’aide aux publics en difficulté sur l’accueil, le suivi et l’accès au logement social de ces publics notamment, les femmes seules avec enfants.
Intervenez par fax (01 49 56 64 10) ou par téléphone (01 49 56 60 00) auprès du préfet du Val-de-Marne afin que cette situation cesse, et que les questions que nous soulevons soient examinées et discutées.
Vitry, le 17 janvier 2003.
Une maman et ses cinq enfants, toujours à la rue!
Une maman et ses cinq enfants, toujours en danger!
Jeudi 16 janvier, six militants de l’APEIS ont investi un pavillon à Vitry-sur-Seine pour interpeller le Préfet sur la situation dramatique d’une maman et de ses cinq enfants âgés de 11 mois à 7 ans et demi qui sont sans domicile fixe depuis le mois de juillet 2002. Ils ont été interpellés quelques heures plus tard par des forces de police considérables et démesurées; plusieurs dizaines de policiers pour quelques militants qui refusent qu’une femme et ses cinq enfants restent à la rue, traités pire que des animaux.
Près de trois heures plus tard, fin de la garde à vue, plainte contre l’association et ses militants, mais pas de nouvelles du Préfet et de son cabinet, qui préfèrent apparemment l’ordre et la défense de la propriété privée aux individus, fussent-ils en grand danger – parce que le pire peut arriver, et les uns et les autres verseront alors de grosses larmes... de crocodile devant les journaux télévisés qui annonceront la triste nouvelle comme une fatalité.
Pour la soixantaine de femmes et d’hommes qui sont venus devant le commissariat soutenir l’action de l’APEIS et exiger la libération des six militants, les choses sont claires et nettes, ils l’ont annoncé: ils sont prêts à s’investir encore plus directement pour ne pas accepter l’inacceptable.
Il n’en reste pas moins que la situation de Mme Nimaga n’est toujours pas réglée. Elle est toujours obligée de tourner toute la journée avec ses deux enfants non scolarisés en attendant de regagner son hébergement à 19 heures.
Il n’en reste pas moins qu’elle est condamnée à errer d’hôtels sordides en foyers d’urgence, à la merci des marchands de sommeil.
Il n’en reste pas moins qu’elle n’a pas la possibilité de pouvoir préparer des repas chauds à ses enfants.
Monsieur le Préfet du Val-de-Marne doit accepter une table ronde, pour trouver de toute urgence une solution digne et décente pour Mme Nimaga, et prendre l’initiative d’une réunion avec l’ensemble des partenaires institutionnels, des associations de défense des plus démunis (dont l’APEIS), les organisations caritatives sur le suivi et l’accompagnement des personnes les plus en difficulté et les conditions d’accueil d’urgence, ainsi que leur accès au logement, notamment pour des femmes isolées avec enfants.
L’APEIS et ses militants appellent au soutien actif de tous et de chacun, car nous sommes tous concernés par la maltraitance qui est faite à Mme Nimaga, à Nakela (7 ans et demi), Mamadou (6 ans), Moussa (4 ans et demi), Sikilé (2 ans), et Hawa (11 mois).
Sans égalité, pas de cohésion de la société. Plutôt que d’envoyer les forces de répression encadrer la pauvreté et justifier le moins social dans nos quartiers, le gouvernement doit permettre à tous de vivre dans des conditions décentes.
L’APEIS ne lâchera pas l’affaire. Si nous y sommes contraints par le refus du Préfet de nous recevoir et surtout de régler la situation de Mme Nimaga et des cinq bambins, nous recommencerons!
Si vous voulez nous soutenir, vous pouvez adresser vos fax au 01 45 73 25 61 ou vos e-mails à l’adresse: "
L’APEIS a déjà reçu le soutien des organisations suivantes: Agir ensemble contre le chômage (AC!), ATMF, Droit au logement, Droits Devant!!, FASTI, Marches Européennes contre le Chômage, Mouvement Spontané.
Voir aussi: "Nous ne sommes pas en trop, nous sommes en plus", avec l'APEIS et Ne Pas Plier (mars 2001)
Nous relayons les communiqués publiés successivement les 15 et 17 janvier par nos amis de l’APEIS (Association Pour l’Emploi, l’Information et la Solidarité), avant et après leur tentative de relogement "sauvage" de la famille Nimaga. Nous comptons sur vous pour apporter votre soutien à cette action aussi urgente qu’exemplaire.
"Vitry, le 15 janvier 2003. L’APEIS a décidé de réquisitionner dès demain un appartement. L’état de nécessité absolue de cette famille nous oblige à intervenir. Le froid se moque de la légalité.
Madame Nimaga et ses cinq enfants âgés de 11 mois à 7 ans sont SDF depuis le mois de juillet 2002. Cette famille a été expulsée sans relogement d’un squat qu’elle occupait depuis deux ans et demi à l’OPHLM de Vitry-sur-Seine.
Depuis cette date, cette femme et ses enfants errent de foyers d’urgence en chambres d’hôtel, permettant à certains hôteliers, véritables marchands de sommeil, de réaliser aujourd’hui de juteux bénéfices sur le dos des plus pauvres.
Dans ce genre d’endroit, une mère ne peut pas préparer un repas aux enfants, pas faire chauffer un biberon sans demander trop, sans paraître être trop exigeante; dans ce genre d’endroit, on peut jeter à la rue un 24 décembre au soir une mère avec sa marmaille, parce que les jeunes enfants font évidemment du bruit dans une chambre de 6 mètres carré. Dans ce genre d’endroit, on n’est rien.
Depuis le 24 décembre, où il nous aura fallu insister auprès du cabinet du secrétaire général de la Préfecture pour trouver un autre abri tout aussi précaire, Madame Nimaga et ses cinq enfants sont hébergés dans une structure de nuit, où rien n’est prévu pour l’accueil des jeunes enfants. A 9 heures le matin, elle conduit les plus âgés, toujours scolarisés, à l’école à Vitry, en maternelle et en primaire; ensuite, elle se retrouve dehors toute la journée et par tous les temps, par tous les froids, avec ses deux enfants en bas âge, et ce jusqu’à 16 heures, heure à laquelle elle récupère ses deux garçons scolarisés. Ensuite, elle doit rester dans la rue jusqu’à 19 heures, le foyer n’ouvrant qu’à cette heure.
Madame Nimaga a demandé un logement voici plusieurs années. Sans réponse, elle ne pouvait vivre à la rue, elle a squatté, et parce qu’elle a squatté elle a été expulsée, et parce qu’elle a été expulsée, elle ne figure plus sur aucune liste de demandeurs de logement. Parce qu’elle a été expulsée, certains travailleurs sociaux battent tous les records de lâcheté et de mauvaise foi en refusant de la recevoir. Parce qu’elle a été expulsée, qu’elle est femme isolée, qu’elle est pauvre et qu’elle est immigrée, elle semble vouée à la rue - comme des milliers d’autres.
La Préfecture nous a même signifié son incompétence en déclarant qu’elle "n’arrivait pas à se faire entendre auprès des différents bailleurs sociaux du département". Ainsi, une fois encore, nous vérifions que l’accès au logement social pour les plus en difficulté devient quasiment impossible sur Paris et la région parisienne: c’est inacceptable.
Le Préfet du Val-de-Marne doit réquisitionner un appartement pour cette famille. Il doit le réquisitionner parce que la plus âgée des enfants (7 ans et demi) souffre d’un handicap qui oblige Madame Nimaga à l’accompagner très régulièrement dans un institut médico-éducatif, "La Roseraie", à l’Hay-les-Roses. Il doit les loger parce que Moussa, qui a 4 ans, est atteint de saturnisme. Il doit les loger parce que, sinon, nous sommes tous coupables de non-assistance à personnes en danger.
L’APEIS exige: pas d’expulsion sans relogement, l’application immédiate de la loi de réquisition pour toutes les situations qui le justifient, une réunion d’urgence des différents services d’action sociale et des associations d’aide aux publics en difficulté sur l’accueil, le suivi et l’accès au logement social de ces publics notamment, les femmes seules avec enfants.
Intervenez par fax (01 49 56 64 10) ou par téléphone (01 49 56 60 00) auprès du préfet du Val-de-Marne afin que cette situation cesse, et que les questions que nous soulevons soient examinées et discutées.
Vitry, le 17 janvier 2003.
Une maman et ses cinq enfants, toujours à la rue!
Une maman et ses cinq enfants, toujours en danger!
Jeudi 16 janvier, six militants de l’APEIS ont investi un pavillon à Vitry-sur-Seine pour interpeller le Préfet sur la situation dramatique d’une maman et de ses cinq enfants âgés de 11 mois à 7 ans et demi qui sont sans domicile fixe depuis le mois de juillet 2002. Ils ont été interpellés quelques heures plus tard par des forces de police considérables et démesurées; plusieurs dizaines de policiers pour quelques militants qui refusent qu’une femme et ses cinq enfants restent à la rue, traités pire que des animaux.
Près de trois heures plus tard, fin de la garde à vue, plainte contre l’association et ses militants, mais pas de nouvelles du Préfet et de son cabinet, qui préfèrent apparemment l’ordre et la défense de la propriété privée aux individus, fussent-ils en grand danger – parce que le pire peut arriver, et les uns et les autres verseront alors de grosses larmes... de crocodile devant les journaux télévisés qui annonceront la triste nouvelle comme une fatalité.
Pour la soixantaine de femmes et d’hommes qui sont venus devant le commissariat soutenir l’action de l’APEIS et exiger la libération des six militants, les choses sont claires et nettes, ils l’ont annoncé: ils sont prêts à s’investir encore plus directement pour ne pas accepter l’inacceptable.
Il n’en reste pas moins que la situation de Mme Nimaga n’est toujours pas réglée. Elle est toujours obligée de tourner toute la journée avec ses deux enfants non scolarisés en attendant de regagner son hébergement à 19 heures.
Il n’en reste pas moins qu’elle est condamnée à errer d’hôtels sordides en foyers d’urgence, à la merci des marchands de sommeil.
Il n’en reste pas moins qu’elle n’a pas la possibilité de pouvoir préparer des repas chauds à ses enfants.
Monsieur le Préfet du Val-de-Marne doit accepter une table ronde, pour trouver de toute urgence une solution digne et décente pour Mme Nimaga, et prendre l’initiative d’une réunion avec l’ensemble des partenaires institutionnels, des associations de défense des plus démunis (dont l’APEIS), les organisations caritatives sur le suivi et l’accompagnement des personnes les plus en difficulté et les conditions d’accueil d’urgence, ainsi que leur accès au logement, notamment pour des femmes isolées avec enfants.
L’APEIS et ses militants appellent au soutien actif de tous et de chacun, car nous sommes tous concernés par la maltraitance qui est faite à Mme Nimaga, à Nakela (7 ans et demi), Mamadou (6 ans), Moussa (4 ans et demi), Sikilé (2 ans), et Hawa (11 mois).
Sans égalité, pas de cohésion de la société. Plutôt que d’envoyer les forces de répression encadrer la pauvreté et justifier le moins social dans nos quartiers, le gouvernement doit permettre à tous de vivre dans des conditions décentes.
L’APEIS ne lâchera pas l’affaire. Si nous y sommes contraints par le refus du Préfet de nous recevoir et surtout de régler la situation de Mme Nimaga et des cinq bambins, nous recommencerons!
Si vous voulez nous soutenir, vous pouvez adresser vos fax au 01 45 73 25 61 ou vos e-mails à l’adresse: "
L’APEIS a déjà reçu le soutien des organisations suivantes: Agir ensemble contre le chômage (AC!), ATMF, Droit au logement, Droits Devant!!, FASTI, Marches Européennes contre le Chômage, Mouvement Spontané.
Voir aussi: "Nous ne sommes pas en trop, nous sommes en plus", avec l'APEIS et Ne Pas Plier (mars 2001)