Poésie

Message par Bertrand » 26 Mars 2005, 08:25

(Zdanko @ samedi 26 mars 2005 à 08:18 a écrit : Elle est vachement bien, cette poésie =D>
Oui hein !
:w00t:
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Message par Bertrand » 26 Mars 2005, 10:03

(Byrrh @ samedi 26 mars 2005 à 09:07 a écrit :
(Bertrand @ samedi 26 mars 2005 à 08:25 a écrit :
(Zdanko @ samedi 26 mars 2005 à 08:18 a écrit : Elle est vachement bien, cette poésie =D>

Oui hein !
:w00t:

Oui, et puis la fin est heureuse... :17:
a écrit :Qu’est-ce que tu veux que je te dise ?
Il est tombé devant mes yeux
J’ai vu le sang sur sa chemise


Sûrement tombé au pied d'une barricade.
On ne dira jamais assez l'engagement de certains de ces vieux maits d'école qui furent de tous les combats de la classe ouvrière.
:dry:
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Message par Cyrano » 26 Mars 2005, 13:36

Euh? Houps! J'arrive pour mettre un poème... Bon, ce ne sont pas tout à fait les mêmes préoccupations que le poème précédent...
J'en avais mis quatre lignes, dans un fil où ça causait de l'âme. Ça avait plu à Caupo et à Zelda, donc, es'péciallement pour eux, voici le poème en entier…


MENUET

Marquise, vous souvenez-vous
Du menuet que nous dansâmes ?
Il était discret, noble et doux,
Comme l'accord de nos deux âmes.

Aux bocages, le chalumeau
A ces notes pures et lentes ;
C'était un air du grand Rameau,
Un vieil air des Indes Galantes.

Triomphante, vous surpreniez
Tous les cœurs et tous les hommages,
Dans votre robe à grands paniers,
Dans votre robe à grands ramages.

Vous leviez, de vos doigts gantés
Et selon la cadence douce,
Votre jupe des deux côtés
Prise entre l'index et le pouce.

Plus d'une belle, à Trianon,
Enviait, parmi vos émules,
Le manège exquis et mignon
De vos deux petits pieds à mules ;

Et, distraite par le bonheur
De leur causer cette souffrance,
A la reprise en la mineur,
Vous manquâtes la révérence.

François Coppée. "Le Cahier rouge"
Cyrano
 
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Message par Cyrano » 26 Mars 2005, 13:37

C'est le printemps ? Voici une originale façon de s'intéresser à la campagne…

DU PLAISIR CHAMPESTRE

J'ayme, dedans un bois, à trouver d'aventure,
Dessus une bergère un berger colletant,
Qui l'attaque si bien, et l'escarmouche tant,
Qu'ils meurent à la fin du combat de nature.

J'ayme à voir dans les champs, non la belle peinture,
Mais un bellier cornu sa femelle foutant,
Et le bouc échauffé sur la sienne montant,
Pour un si doux plaisir oublier la pasture.

J'ayme à voir dans un pré, à un pareil effort,
Le taureau qui se joint à la vache, si fort
Qu'il voudroit, s'il pouvoit, la percer d'outre en outre.

Le foutre est à mes yeux un printemps diapré,
Au cœur un paradis, mais si je ne vois foutre,
Je n'ayme point ny champs, ni campagne, ni pré.

Berthelot, un poète mort en 1623 (date de naissance inconnue), qui avait été condamné pour avoir participé au Parnasse Satyrique.
Cyrano
 
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Message par Cyrano » 31 Mars 2005, 20:09

LE GRAND COMBAT

à R.-M. Hermant

II l'emparouille et l'endosque contre terre;
II le rague et le roupète jusqu'à son drâle;
II le pratèle et le libucque et lui barufle les ouillais;
II le tocarde et le marmine,
Le manage râpe à ri et ripe à ra.
Enfin il l'écorbalisse.
L'autre hésite, s'espudrine, se défaisse, se torse et se ruine.
C'en sera bientôt fini de lui;
II se reprise et s'emmargine... mais en vain
Le cerceau tombe qui a tant roulé.
Abrah!Abrah!Abrah!
Le pied a failli!
Le bras a cassé!
Le sang a coulé!
Fouille, fouille, fouille,
Dans la marmite de son ventre est un grand secret
Mégères alentour qui pleurez dans vos mouchoirs;
On s'étonne, on s'étonne, on s'étonne
Et on vous regarde
On cherche aussi, nous autres, le Grand Secret.

Henri Michaux
Cyrano
 
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Message par Cyrano » 31 Mars 2005, 20:12

Le printemps, les phénonomes... donc, un autre texte:

LA BAISERIE

j'aime les lieux où l'on baise et l'on rit
Et veux, ô mon amour, pour toute bergerie
Une alcôve splendide baptisée baiserie
Où il faudra bien sûr que tu baises à l'envie
Et que moi, je n'aie pour toute lingerie
Que le rire épanoui et la joie pour pays.

Je veux que tu te plaises dans ce modeste abri
Entre les draps neigeux et l'édredon bouffi
Les coussins rebondis et l'oreiller tiédi
Et surtout, je veux que tu baises à l'infini
Que tu baises de baisers, de bouche alanguie
De fines bouches, lourdes de perfidie
A bouches décousues, lippues et trop hardies
Et que nos corps ne soient que comédie
Que mélodie, que concert sur plumetis

Que bacchante hilare étourdie par l'orgie
Je m'éloigne de ton corps pour une bouderie
Un caprice futile, un rien d'agacerie
Une erreur d'artillerie et de badinerie
Jusqu'à ce que, bergère câline et chérie
Je regagne sans tarder la douceur de ce lit
Où le jour comme la nuit, tu baises et je ris.

Nathalie Rohan

Citée par Pierre Perret, "Anthologie de la poésie érotique"
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