« Berlinguer, la grande ambition » d'Andrea Segre

Salut camarades,
A voir sans doute ! même si cela n'était pas mon communisme et plus tard un PCI sabordé...
« Berlinguer, la grande ambition » d'Andrea Segre : une certaine idée du communisme
Le réalisateur italien Andrea Segre dresse le portrait d’un grand dirigeant politique qui, de 1972 à sa mort en 1984, a dirigé le PCI, premier parti politique d’Italie alors.
Publié le 7 octobre 2025
Dans le journal L'Humanité
Par Marie-José Sirach
https://www.humanite.fr/culture-et-savo ... communisme
Fraternellement,
GdM
A voir sans doute ! même si cela n'était pas mon communisme et plus tard un PCI sabordé...
« Berlinguer, la grande ambition » d'Andrea Segre : une certaine idée du communisme
Le réalisateur italien Andrea Segre dresse le portrait d’un grand dirigeant politique qui, de 1972 à sa mort en 1984, a dirigé le PCI, premier parti politique d’Italie alors.
Publié le 7 octobre 2025
Dans le journal L'Humanité
Par Marie-José Sirach
https://www.humanite.fr/culture-et-savo ... communisme
« E’MORTO » titrait sur cinq colonnes à la une l’Unita, le journal du Parti communiste italien, au lendemain de la disparition d’Enrico Berlinguer, le 12 juin 1984. L’Italie pleure alors un grand dirigeant politique, un homme d’État, un incorruptible. Dans les rues de Rome, 1,5 million d’Italiens lui rendront hommage. Autour de sa dépouille, monteront la garde tour à tour les ouvriers de La Fiat, les dockers, mais aussi Ettore Scola, Federico Fellini et un Marcello Mastroianni effondré.
Loin d’un biopic de facture classique, le film s’attache à la peinture d’une période particulière, du coup d’État de Pinochet au Chili en 1973 à l’assassinat d’Aldo Moro en 1978. Ce n’est pas un hasard si le film commence par le renversement de Salvador Allende, une expérience originale d’un socialisme démocratique dans le continent sud-américain. En Italie, entre 1965 et 1975, l’extrême droite multiplie les attentats contre les communistes. Berlinguer comprend que le PCI ne peut gouverner seul au risque de provoquer un coup d’État avec l’aval de la CIA. Et dans un même mouvement, il refuse l’idée d’un socialisme à la soviétique, rompt avec Moscou et pose les bases d’un communisme qui se conjugue avec démocratie et liberté.
Un angle mort de l’histoire du communisme italien
À travers un montage subtil entre fiction et images d’archives, le film d’Andrea Segre rend palpables la tension politique, le climat de guerre froide, le niveau de violence, l’espoir suscité par « le compromis historique » proposé par Enrico Berlinguer à Aldo Moro, un des leaders de la Démocratie chrétienne. Une période charnière qui verra le pays basculer d’un terrorisme d’extrême droite à un terrorisme d’extrême gauche au moment même où la perspective d’une solution politique semblait à portée de main.
Si le film fait écho à ceux de Marco Bellocchio ou de Nanni Moretti, il se distingue par sa capacité à remettre sur le métier un angle mort de l’histoire du communisme italien. Bien plus qu’un film historique, c’est un film pertinent qui fait écho à la période que nous traversons aujourd’hui, en Italie, en France, en Europe, partout dans le monde où les forces de gauche sont à la peine.
La Grande Ambition regarde l’histoire droit dans les yeux. Le jour des obsèques de Berlinguer, ils sont des millions à pleurer la mort d’un grand leader politique, humaniste, visionnaire. Tous pleurent aussi l’espoir d’une société nouvelle qui semble tout à coup inatteignable. Alors on se surprend à caresser l’espoir un peu fou, à rêver et imaginer cet Avenir radieux cher à Nanni Moretti.
Fraternellement,
GdM