Sur Arte, mais il ne vous reste 8 jours, voici une excellente émission où l'on apprend en musique l'histoire de Mantoue.
Nous déambulons avec la talentueuse mezzo Lea Desandre dans les somptueux palais Renaissance des Gonzague, la famille de parasites qui y régna. Ainsi, Monteverdi, le compositeur emblématique de Mantoue, se plaindra sans cesse de la pingrerie du Gonzague d'alors, qui payait mal, demandait beaucoup, en plus des œuvres pour les offices et qui ne voulait pas que Monteverdi le quitte.
On verra la splendide Chambre des époux de Mantegna, œuvre phare du quattrocento. Ou bien les saisons représentées qui aurait inspirées Vivalvi pour les siennes.
L'émission permet de découvrir de splendides pièces de compositeurs inconnus. Parmi les compositeurs plus connus, chronologiquement, pour la Renaissance et la prima pratica, Frescobaldi, Palestrina, Jacques de Wert que Monteverdi remplacera à la cour mantouane. Ce sera l'avènement d'un nouveau style dont Monteverdi est le théoricien et une figure de proue, la seconda pratica, le baroque musical naissant.
Je ne suis pas musicien, mais ce dont j'ai compris, il s'agit d'introduire des compositions plus complexes, d'utilisation de dissonances tout en ayant comme préoccupation de rendre les textes à la fois plus clairs et les émotions, les affetti, plus palpables.
Je renvoie à la référence sur Claudio Monteverdi, le livre de Roger Tellart, mais que l'on peut lire aussi sans être musicien.
Mais il y aura aussi du Händel, Vivaldi, comme mentionné puis J. Strauss avec la célèbre, mais maintenant sinistre, Marche de Radetzky dont on apprend qu'il fût le gouverneur de l'empire austro-hongrois de la ville qui fît exécuté les Italiens nationalistes après les avoir enfermé dans les greniers de la ville.
Chronologiquement, cela terminera par Verdi, dont le nom, devenu slogan sur les murs des villes italiennes, parce qu'il est l'acronyme de V.iva V.ittorio E.manuele R.e D.I.talia. Son opéra Rigoletto se passe à Mantoue.
Et cela finit par Monteverdi avec Si dolce è il tormento, madrigal. Monteverdi utilisera la musique pour un autre chant, Si dolce è l'martire que l'on pourra entendre dans le recueil Anamorfosi par Le poème harmonique de Vincent Dumestre. On entendra dans cet album, un Miserere d'Allegri (il est probable que vous en connaissiez l'air).
Un ravissement audio-visuel.