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Une très bonne émission sur Charles (ne pas dire Charly, il reprenait les gens l'appelant ainsi) Mingus.

Laurent de Wilde, pianiste de jazz, nous raconte la vie de Mingus. Lui qui voulait être violoncelliste classique, mais la société raciste américaine cantonne un Noir au jazz.
L'inverse n'est évidemment pas vrai, pour des antérieurs, par exemple, Milton «Mezz» Mezzrow (et sa géniale autobio La rage de vivre), Glenn Miller, Gene Krupa, Benny Goodman, etc.

De Wilde s'appuie et cite Moins qu'un chien, l'autobiographie de Mingus. Il y a des passages cinglants, Mingus dit sa colère et qu'être noir et musicien de jazz, c'est être moins qu'un chien. L'émission donne à lire cette autobiographie.

Il nous explique aussi très bien l'aspect révolutionnaire de la musique de Mingus.

De la rage, de la musique, du plaisir et de la pédagogie. Excellent.

Sur Arte, disponible pendant presque deux ans. Un autre épisode, pas encore vu, est consacré à Thelonious Monk.

Pour découvrir Mingus :

- le génial Mingus Mingus Mingus Mingus Mingus, chez Impulse, avant-gardiste, foutraque, fanfare
- Pithecanthropus Erectus, avec Mal Waldron au piano, qui fît un concert à la fête
- Tijuana Moods, avec des sonorités de mariachis, souvenirs de ses virées au Mexique
- le plus intimiste, solo, et très émouvant, Mingus Plays Piano, Impulse aussi, avec des morceaux aussi poignants que Myself when I am real, I can't get started dont Max Roach et Clifford Brown feront une magnifique version, ou encore le magistral Meditations for Moses

Parce que c'est vous, quelques liens vers des morceaux :

Meditations for Moses
II B.S. de l'album Mingus x5, qui est une variation de la suivante
Haitian Fight Song

Un de ses morceaux les plus connu est un classique, Theme for Lester Young, nommé également Goodbye Pork Pie Hat.

Un autre très bel album de Mingus : Mingus Ah Um (1959), sur lequel on trouve le morceau Fables of Faubus, dirigé contre Orval Faubus, qui était le gouverneur raciste de l'Arkansas. La mélodie fut reprise par Nougaro dans sa chanson Harlem.

Je conseille également l'album The Black Saint and the Sinner Lady (1963).

Ces albums sont souvent cités comme étant les deux meilleurs de Charles Mingus.

Comme l'écrit Zorglub, Moins qu'un chien est à lire (éd. Parenthèses, coll. Eupalinos), autobiographie assez drôle où se mêlent mégalomanie, autodérision et révolte (et aussi pas mal d'histoires de fesses, n'est-ce pas).