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"La Ken Loach coréenne", un drame social réaliste et qui prend aux tripes. Le film est coupé en deux avec deux héroïnes différentes pour chacune des parties. On est dans le monde des centrales d'appel. Une nouvelle apparition de l'actrice Bae Doo-Na tout en silence plein d'expression. Les différentes couches sociales sont montrées avec sincérité. Cette réalisatrice n'en est qu'à son 2ème film, tant elle prend le temps de comprendre comment fonctionne notre société. Les coups que prennent les protagonistes se reflètent dans leur visage, dans leur chute progressive. Chaque acteur mime l'hypocrisie, l'adaptation aux horreurs patronales qui sont la règle, sauf ceux qui ne sont pas constitués pour ce théâtre de faux-semblant.

La seule chose qui me chiffonne, c'est la naïveté de l'inspectrice. Visiblement elle ressort d'une période de congé maladie, donc elle a eu le temps de prendre du recul face à cette machine à broyer, pourtant elle continue à s'accrocher à des sentiments humains, où trouve-t-elle cette ressource selon vous?

Je ne crois pas qu'elle soit naïve, elle est sincèrement révoltée par les conséquences de ce système de performances, de classements, de pressions et de paraitre qui écrase les individus à tous les niveaux. Elle est seule, donc elle se heurte à un véritable mur.
D'ailleurs c'est peut-être même ce congé maladie, dont on ne sait rien, qui lui a fait prendre conscience de l'atrocité de ce système.

En tous cas un très bon film ou le système capitaliste, mâtiné de confucianisme, est montré dans son implacable horreur.