Une bonne surprise.
On a tout de même le droit un amiral de l'actuelle marine allemande qui dira «comprendre» la révolte. A des politiciens dont l'étiquette n'est pas affichée, on supposera l'une d'elle du SPD au tableau en arrière-plan. Confirmation ensuite. L'un d'eux disant que la division de la «gauche» n'a plus lieu d'être.
Le documentaire évoque les femmes pendant la guerre.
Les reconstitution sont passables. L'originalité est que les acteurs s'adressent directement à la caméra pour témoigner.
Il est réjouissant de voir l'amirauté quand ils apprennent que les soldats les protégeant ont rejoint les matelots rouges.
Mais nous n'aurons pas droit à l'épisode de Plievier dans L'empereur partît, les généraux restèrent ou un officier demande aux matelots partants du bateau :
«A quelle heure rentrerez-vous ? Que voudriez-vous pour le repas ?». Les matelots, de prime à bord (...) surpris, demanderont de la marmelade en remerciant leur grand-mère.
Gustav Noske est décrit comme il se doit, effrayé par les soldats et ouvriers armés dans la rue, manipulateur, fourbe. Mais il ne faut pas s'attendre à une analyse politique, la politicienne du SPD parlera de «trahison» et de «manque de courage»... qui lui permettront de dire cela aujourd'hui.
La fable de l'état-major sur le coup de poignard est aussi mentionnée, et pour cause, cela permet au SPD d'avoir un beau rôle.
Il y a les images d'archives et un rappel du contexte. A voir, un bon début. Mais il faut continuer avec les livres de Plivier : Les galériens du Kaiser et L'empereur partît, les généraux restèrent et celui de Sebastian Haffner : Allemagne, 1918 : une révolution trahie.
https://www.arte.tv/fr/videos/060787-000-A/1918-la-revolte-des-marins/, jusqu'au 20 prochain, sur Arte.