E. Plenel préface Trotsky

https://blogs.mediapart.fr/edwy-plenel/ ... ui-derange
Vient alors l'image du coucou qui "parvint à se glisser dans le nid d'un autre et à y déposer son petit œuf – oh ! un tout petit œuf, presque virginal..."
https://www.marxists.org/francais/trots ... rale17.htm
Dans son oeuf à la coquille encore souillée, E. Plenel cite Rosa Luxembourg : "« Certes, toute institution démocratique, comme toute institution humaine, a ses limites et ses lacunes. Mais le remède qu’ont trouvé Lénine et Trotsky – supprimer carrément la démocratie – est pire que le mal qu’il est censé guérir : il obstrue la source vivante d’où auraient pu jaillir les correctifs aux imperfections congénitales des institutions sociales, la vie politique active, énergique, sans entraves de la grande majorité des masses populaires ». Le socialisme, leur assénait Rosa Luxemburg, ne saurait être octroyé d’en haut..."
Elle assène tellement... que dans cette brochure - La révolution russe -, on peut lire par ailleurs :
https://www.marxists.org/francais/luxem ... /rrus4.htm
Signe des temps, on inflige à une édition de "Ma Vie" d'être préfacée par E. Plenel. On s'en remettra, notamment par la conclusion que A. Rosmer apportait à sa postface à l'ouvrage, en 1933 :
https://www.marxists.org/francais/trots ... 331204.htm
Vient alors l'image du coucou qui "parvint à se glisser dans le nid d'un autre et à y déposer son petit œuf – oh ! un tout petit œuf, presque virginal..."
Trotsky a écrit :Avant de passer à d'autres moralistes, arrêtons-nous un moment à un prière d'insérer publié par les éditeurs français de notre petit livre. Par sa nature même, un prière d'insérer recommande un livre ou, du moins, décrit objectivement son contenu. Celui que nous avons devant nous est un prospectus d'un type entièrement différent. Il suffit d'en fournir un seul exemple : " Trotsky pense que son parti, jadis au pouvoir, aujourd'hui dans l'opposition, a toujours représenté le vrai prolétariat et lui-même, véritable morale. Il en conclut par exemple ceci : fusiller des otages prend une signification toute différente selon que l'ordre est donné par Staline ou par Trotsky... " La citation est tout à fait suffisante pour apprécier le commentateur qui se trouve dans les coulisses. C'est le droit incontestable d'un auteur que de contrôler un prière d'insérer. Mais, comme dans le cas qui nous occupe, l'auteur se trouvait alors au-delà des mers, un " ami ", profitant apparemment du manque d'information de l'éditeur, parvint à se glisser dans le nid d'un autre et à y déposer son petit œuf – oh ! un tout petit œuf, presque virginal. Qui est l'auteur de ce prière d'insérer ? Victor Serge, qui a traduit le livre et qui en est aussi le critique le plus sévère, pourra facilement donner le renseignement. Je ne serais pas étonné s'il s'avérait que le prospectus fût écrit... non pas, naturellement, par Victor Serge, mais par l'un de ses disciples qui imite aussi bien les idées que le style du maître. Mais peut-être, après tout, est-ce le maître lui-même, c'est-à-dire Victor Serge en qualité d' " ami " de l'auteur ?
https://www.marxists.org/francais/trots ... rale17.htm
Dans son oeuf à la coquille encore souillée, E. Plenel cite Rosa Luxembourg : "« Certes, toute institution démocratique, comme toute institution humaine, a ses limites et ses lacunes. Mais le remède qu’ont trouvé Lénine et Trotsky – supprimer carrément la démocratie – est pire que le mal qu’il est censé guérir : il obstrue la source vivante d’où auraient pu jaillir les correctifs aux imperfections congénitales des institutions sociales, la vie politique active, énergique, sans entraves de la grande majorité des masses populaires ». Le socialisme, leur assénait Rosa Luxemburg, ne saurait être octroyé d’en haut..."
Elle assène tellement... que dans cette brochure - La révolution russe -, on peut lire par ailleurs :
"La démocratie socialiste commence avec la destruction de l'hégémonie de classe et la construction du socialisme. Elle n'est pas autre chose que la dictature du prolétariat.
Parfaitement : dictature ! Mais cette dictature consiste dans la manière d'appliquer la démocratie, non dans son abolition, dans des interventions énergiques, résolues, dans les droits acquis et les rapports économiques de la société bourgeoise, sans lesquelles la transformation socialiste ne peut être réalisée. Mais cette dictature doit être l'œuvre de la classe et non d'une petite minorité dirigeante, au nom de la classe, autrement dit, elle doit sortir pas à pas de la participation active des masses, être sous leur influence directe, soumise au contrôle de l'opinion publique, produit de l'éducation politique croissante des masses populaires.
Et c'est certainement ainsi que procéderaient les bolcheviks, s'ils ne subissaient pas l'effroyable pression de la guerre mondiale, de l'occupation allemande, de toutes les difficultés énormes qui s'y rattachent, qui doivent nécessairement défigurer toute politique socialiste animée des meilleures intentions et s'inspirant des plus beaux principes...
Ce serait exiger de Lénine et de ses amis une chose surhumaine que de leur demander encore, dans des conditions pareilles, de créer, par une sorte de magie, la plus belle des démocraties, la dictature du prolétariat la plus exemplaire et une économie socialiste florissante. Par leur attitude résolument révolutionnaire, leur énergie sans exemple et leur fidélité inébranlable au socialisme international, ils ont vraiment fait tout ce qu'il était possible de faire dans des conditions si terriblement difficiles...
Dans cette dernière période, où nous sommes à la veille des luttes décisives dans le monde entier, le problème le plus important du socialisme est précisément la question brûlante du moment : non pas telle ou telle question de détail de la tactique, mais la capacité d'action du prolétariat, la combativité des masses, la volonté de réaliser le socialisme. Sous ce rapport, Lénine, Trotsky et leurs amis ont été les premiers qui aient montré l'exemple au prolétariat mondial ; ils sont jusqu'ici encore les seuls qui puisent s'écrier avec Hutten : 'J'ai osé !'"
https://www.marxists.org/francais/luxem ... /rrus4.htm
Signe des temps, on inflige à une édition de "Ma Vie" d'être préfacée par E. Plenel. On s'en remettra, notamment par la conclusion que A. Rosmer apportait à sa postface à l'ouvrage, en 1933 :
A. Rosmer a écrit : ...Ici, un sceptique m'interrompra inévitablement :
– Combien d'années avez-vous appartenu à la IIe Internationale ?
– De 1897 à 1914, par conséquent plus de dix-sept ans.
– Et ensuite ?
– Ensuite, - rupture avec la IIe Internationale au début même de la guerre, et environ cinq années de lutte pour la nouvelle Internationale qui fut fondée en 1919.
– Par conséquent, vous avez appartenu à la IIIe Internationale pendant quatorze ans ?
– A peu près.
– Et maintenant, vous vous disposez à en bâtir une IVe ? Cela ne ressemble-t-il pas au mouvement giratoire d'un écureuil dans sa cage ?
– Non, ce n'est pas pareil. Tout le développement de l'humanité se déroule d'après une ligne non directe, mais complexe, car la voie est indiquée non point au compas et avec la règle, mais par la lutte de forces vives qui tirent de différents côtés. L'orbite historique de la classe ouvrière ne fait pas exception. Pour chaque grand succès, le prolétariat, la seule classe progressiste de l'humanité contemporaine, paie, au prix de nouvelles défaites, désillusions et retraites. La IIe Internationale a rempli, en son temps, une grande tâche éducatrice. Mais elle s'est perdue par un esprit borné de nationalisme et de réformisme. Lorsque le capitalisme passa de l'époque de sa montée à celle de la stagnation, le terrain vint à manquer sous la politique des réformes. D'autre part, les frontières nationales devinrent étroites pour l'évolution économique : le social-patriotisme prit un caractère profondément réactionnaire. La IIe Internationale fut remplacée par la IIIe. La révolution d'Octobre fut son baptême historique. Mais la révolution aussi est un processus profondément contradictoire, dont les étapes sont conditionnées par des circonstances de temps et de lieu. De la révolution sortit une nouvelle couche dirigeante qui défend et, en même temps, dénature le système social créé par la révolution, en prenant les mesures du bureaucratisme le plus myope, le plus borné et le plus conservateur. De par l'autorité de la révolution d'Octobre, la bureaucratie soviétique s'est subordonné l'Internationale Communiste, l'a dépersonnalisée et rendue impuissante. Dans ces dernières années, elle n'a apporté au prolétariat rien d'autre qu'un étouffant régime policier, de mortelles erreurs et de lourdes défaites. En résultat, quoi qu'elle en voulût, elle a contribué à une renaissance temporaire des partis social-démocrates condamnés par l'histoire. Luttant furieusement contre eux en paroles et leur cédant le terrain en fait, elle a ouvert les portes à une réaction inouïe dans l'histoire. La victoire du fascisme allemand est conditionnée par les capitulations combinées des IIe et IIIe Internationales.
De tels crimes ne peuvent être pardonnés. Les partis qui sont coupables de la plus grande catastrophe politique sont condamnés à être mis au rancart. De la terrible réaction actuelle, le prolétariat, tôt ou tard, rentrera de nouveau dans la voie révolutionnaire. Mais il rassemblera ses phalanges sous un nouveau drapeau. Là est le sens historique de la préparation d'un IVe Internationale. Que messieurs les sceptiques ricanent et insultent ! L'histoire n'est pas faite par les sceptiques. En tout cas, ce n'est pas pour les sceptiques que ce livre est écrit.
https://www.marxists.org/francais/trots ... 331204.htm