Quand les Kabyles étaient communistes

Dans son roman: Des déesses et des hommes, V. Aksel montre que la conquête de la Kabylie dans les années 1850, est responsable de la désagrégation des rapports sociaux, notamment des rapports homme-femme. Les militaires, qui imposèrent des systèmes de gouvernance inspirés des régimes turc et arabe de l’époque (Kalifa, Bachagha, Agha, Caïd etc…) en sont responsables. Le roman apporte des éclaircissements sur l’utilisation de relais indigènes dans l’entreprise de déstructuration de la société kabyle ; qui était, pourtant, l’une des les plus démocratiques qui soit. Ainsi, j’ai été surpris d’apprendre que le haïk n’était qu’une sorte de cape que les femmes, comme les hommes, se paraient en été. En hiver, tous portaient le burnous. En favorisant les congrégations religieuses réactionnaires, en leur donnant plus de pouvoir sur le peuple kabyle (en échange de burnous d’investiture, c’est-à-dire de postes et de prébendes), le conquérant aggrava le sort des femmes.
Un extrait:
« Un groupe d’aventuriers, parmi lesquels de grands noms de la finance française, convainquit le roi Charles X de lancer ses armées sur Alger. Voulaient-ils ainsi punir les pirates barbaresques qui avaient, pourtant, cessé leur activité criminelle depuis longtemps ? Voulaient-ils venger le coup d’éventail, que le dey d’Alger donna au consul de France ? Pierre Péan avance une autre raison : ils convoitaient les immenses trésors du dey d’Alger. Outre les motivations diverses qui animaient les promoteurs de cette expédition, enrichissements personnels ou rétablissement de la monarchie espagnole, Charles X espérait sauver son trône grâce à ce pactole. Les conséquences de la conquête, qui suivit, furent désastreuses. Maintes existences furent broyées, mutilées, détruites. Au cours de leur chevauchée effrénée, les envahisseurs emportèrent aussi la confédération kabyle : un ensemble de communautés berbères aux mœurs démocratiques et égalitaires, qui s’étaient choisi une femme pour diriger leur armée. Dans le sillage de cette dernière, un enfant fut entraîné, malgré lui, dans la tempête, dans ce tourbillon de l’Histoire. Ceci est son histoire. »
Un extrait:
« Un groupe d’aventuriers, parmi lesquels de grands noms de la finance française, convainquit le roi Charles X de lancer ses armées sur Alger. Voulaient-ils ainsi punir les pirates barbaresques qui avaient, pourtant, cessé leur activité criminelle depuis longtemps ? Voulaient-ils venger le coup d’éventail, que le dey d’Alger donna au consul de France ? Pierre Péan avance une autre raison : ils convoitaient les immenses trésors du dey d’Alger. Outre les motivations diverses qui animaient les promoteurs de cette expédition, enrichissements personnels ou rétablissement de la monarchie espagnole, Charles X espérait sauver son trône grâce à ce pactole. Les conséquences de la conquête, qui suivit, furent désastreuses. Maintes existences furent broyées, mutilées, détruites. Au cours de leur chevauchée effrénée, les envahisseurs emportèrent aussi la confédération kabyle : un ensemble de communautés berbères aux mœurs démocratiques et égalitaires, qui s’étaient choisi une femme pour diriger leur armée. Dans le sillage de cette dernière, un enfant fut entraîné, malgré lui, dans la tempête, dans ce tourbillon de l’Histoire. Ceci est son histoire. »