Berlin au tout début des années 30.
La crise partit des Etats-Unis a mis l'Allemagne déjà bien chancelante entre classe ouvrière n'arrivant pas à monter à l'assaut du pouvoir et une extrême-droite putschiste, à genoux.
La majeure partie de la classe ouvrière est à la rue, au chômage, les petits bourgeois sont ruinés ne peuvent payer les études de leurs fils, les installer ni doter leurs filles pour les marier.
La misère est partout matérielle bien sur mais aussi morale.
Les plus touchés sont les jeunes chassés par des parents désespérés, fuyant un père violent, s'évadant des institutions et refuges destinés au redressement de la jeunesse.
Ce roman est poignant, ne prêche pas. Il montre c'est tout.
Ces jeunes regroupés en bande derrière un chef, Daniel Guérin en parle dans un reportage de l'époque, tentent tout pour survivre, vol, petits trafics, prostitution.
Il est remarquable que nombre d'entre eux ont une conscience saine et le respect d'eux-mêmes. On ne vole pas les pauvres, on se refuse à la prostitution...
La politique n'existe pas ni la gauche socialiste ou communiste, ni la droite nationaliste, nazie. Ils sont ailleurs de ça!
Que sont-ils devenus quelques années plus tard, soldats, SS, triangles verts, roses ou noirs des camps?
Bien écrit (bien traduit) à lire.
Ne pas confondre Ernst Haffner dont nul ne sait ce qu''il est devenu avec Sebastian un autre genre mais très bien aussi.