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Une vie de combattant

La vie de Sam Johnson telle qu’il la raconte

Collection
Témoignages
À paraître
Mars 2015

À l’origine de ce livre, des conversations, enregistrées, transcrites et finalement rassemblées dans ce volume. Les événements et les impressions qui y sont rendues sont inscrits dans la mémoire d’un homme qui a vécu en Alabama au temps de la ségrégation et de Jim Crow, puis à Los Angeles et à Detroit pendant les révoltes sociales des années 1960. Prenant conscience au début des années 1970 de ce qu’il appelle « le grand tableau ». Sam a toujours milité depuis, non comme un simple combattant, mais comme un militant révolutionnaire de sa classe, la classe ouvrière.

« J’ai vu le pouvoir dont nous disposons pendant la révolte noire... J’ai appris que ce pouvoir devait être enlevé des mains des capitalistes. Je veux voir les travailleurs se battre pour organiser leur propre pouvoir et mettre en place une économie capable de subvenir aux besoins de chacun. C’est la raison pour laquelle j’ai milité toutes ces années, et que je continue à militer aujourd’hui. »

"The Spark a écrit :Toute ma vie, j'ai lutté, par Sam Johnson

Dans les mémoires de Sam Johnson, nous voyons ses attitudes inhabituelles au travail : pour réunir tous ses collègues - noirs, blancs, hommes, femmes, arabes, yougoslaves, polonais -. Pas étonnant que les travailleurs soient venus vers lui avec leurs problèmes. Il était l'un d'entre eux. Son instinct lui disait d'aller vers les autres.

Quel que soit le problème - rythme de travail déraisonnable à la ligne d'assemblage, harcèlement par les superviseurs blancs et noirs, moments où les pièces d'automobiles étaient manquantes ou les outils ne fonctionne pas correctement, quand même utiliser les toilettes était une corvée - Sam ne pouvait rien laisser passer, ni pour lui, ni pour ses collègues. Son instinct était d'encourager à une réunion : pas un mois plus tard lors de la réunion syndicale prévue, mais maintenant, aujourd'hui, non seulement avec Sam comme un délégué syndical, mais toujours avec des collègues, parfois avec juste deux gars, parfois avec un plus grand groupe quand ça faisait tache d'huile. Sam avait toujours la même réponse : nous allons convoquer une réunion. Réglons ça maintenant !
Cet esprit de "fraternité" n'était pas seulement l'attitude de Sam. Une relation de soutien mutuel s'est développée avec les travailleurs combattifs arabes et yougoslaves. Certains ont traduit le bulletin socialiste "Spark", [l'étincelle], qui a été distribué dans toute l'usine. Pendant les batailles juridiques de Sam contre Chrysler, les travailleurs arabes ont été parmi ceux qui sont venus le soutenir au tribunal. Lorsque les travailleurs arabes étaient attaqués et blâmés pendant la crise du pétrole des années 1970, Sam et quelques autres les ont soutenus.

Même quand Sam était un jeune homme, se bagarrait, buvait, faisait la fête avec des femmes, et plus tard usait de la drogue, alors que certains de ses amis avaient un comportement pourri, Sam n'écrase personne. Cette qualité lui est restée avec l'acquisition de sa conscience de classe dans les usines d'automobiles au cours de la période des combats des années 1960 et 70. C'est-à-dire quand il a atteint la "vision d'ensemble" au contact de ses camarades communistes.

Vers la fin du livre, Sam parle de l'urgence de passer à la jeune génération ce qu'il a appris sur les possibilités de lutte de la classe ouvrière révolutionnaire, qui pourrait conduire à une société différente. Quand il parle de la brutalité des flics racistes qui tuent "un jeune garçon noir plus vite qu'un enfant blanc, surtout si l'enfant noir prend la parole", on est foudroyé en pensant à Trayvon Martin, Michael Brown et Freddie Gray.

Sam décrit aussi la jeunesse noire comme elle est aujourd'hui. Aujourd'hui, "les jeunes dans la rue sont plus difficiles, sans espoir, sans possibilités." Il fait le lien entre le manque d'emplois pour les jeunes et le crime, il dit d'emblée que "certains se tournent vers la criminalité... Certains sont de vrais combattants, mais contre qui se battent-ils aujourd'hui ? Qui vont-ils voler ? "D'autres travailleurs dans le quartier !" Pourtant, Sam reconnaît leur potentiel. Combattez oui, mais "allez après les vrais voleurs qui vous mettent dans cet état." Vous avez le droit à une bonne vie, toutes les belles choses que vous voulez.

Il décrit la classe ouvrière adulte telle qu'elle est aujourd'hui. "Quand il y a un combat, quand la classe ouvrière entre vraiment en mouvement, nous devons avoir ces jeunes avec nous. Ils peuvent se battre demain avec le reste de leur classe ".

Un "Sam" n'est pas courant, et même rare en cette période réactionnaire. Il est en phase avec le potentiel de la classe ouvrière. Il est s'attache à espérer en la réalisation de son potentiel à mener un vrai combat, un combat révolutionnaire, qui valorise chaque être humain et entraîne tous ceux prêts à se battre. Cet espoir est contagieux !

PS. Il y a des moments de lumineux dans le livre : Lisez-le pour savoir ce qui se passe, par exemple, lorsque 30 travailleurs de l'automobile descendent sur le bureau du surintendant pendant la pause déjeuner pour un problème de feuilles de paie.