Je suppose que tous ici connaissent le sujet du film.
Un bon film, bien joué, qui n'en rajoute pas sur l'émotion.
Les faits suffisent largement.
L'émotion le spectateur n'y échappe pas, mais c'est bien difficile de faire autrement.
Ce film à toutes les qualités d'un bon docu, mais bien ficelé comme un bon film de fiction.
Remarquable, admirable sont les personnages pleins d'humanité que l'on voit au fil du déroulement de l'événement.
La concierge qui alerte ses locataires juifs lors de la descente des flics et des frappes de Doriot en appelant comme convenu un chat qui n'existe pas.
Le capitaine de sapeurs-pompiers Pierret, qui ordonne contre l'officier de gendarmerie de fournir de l'eau aux raflés assoiffés depuis deux jours et donne une journée de détente à ses hommes pour qu'ils puissent porter les petits billets que leur on confié des centaines d'internés.
L'ouvrier plombier Roques qui passe ses journées les deux mains dans la merde pour désengorger des W-C saturés et maquille quelques Aussweiss.
L'infirmière Annette Monod...
Ces trois là mériteraient une station de métro bien mieux que Marx-Dormoy qui fut abattu par les miliciens de Darnand certes, mais qui ministre de l'Intérieur ouvrit les camps pour les Espagnols qui ensuite servirent aux allemands anti-nazis et aux juifs.
Il faut louer aussi tout un aspect historique-politique rarement explicité.
Le rôle de Bousquet qui n'est pas particulièrement antisémite, ni un simple larbin de l'occupant, mais un haut-fonctionnaire, serviteur de l'Etat qui bataille pied à pied avec quelques succès pour défendre le rôle et la mission indépendante de la police française, pour assurer la pérennité de l'Etat face aux autorités allemandes.
Une police intacte, nombreuse, équipée qui servira tel quel le gouvernement de De Gaule en 45 et ensuite jusqu'à la guerre d'Algérie.
En octobre 61, les flics de 45 à 55 avaient fait la rafle!