J'ai vu hier ce film qui a remporté l'oscar du meilleur film étranger cette année.
C'est un film sur le départ, les départs plutôt puisqu cela commence par un déménagement, de Tokyo vers une province du Nord, puis des histoires de parents quittant leur ménage et laissant leurs enfants, une femme quittant son mari, et surtout de gens quittant ce monde.
L'histoire tourne en effet autour des rites funéraires au Japon. Un jeune chômeur, violoncelliste et dont l'orchestre est dissout, ne trouve qu'un emploi de croque-mort. On découvre des rites mortuaires assez stricts au Japon, avec une douleur qui s'exprime parfois de curieuse façon. Mais surtout, le film tourne autor des burakumin, ces parias du Japon moderne. Car tous les métiers liés à la mort (même le travail du cuir !) étaient des métiers de parias dans le Japon traditionnel. Une malédiction qui se poursuit de façon hypocrite et souterraine dans le Japon moderne et que le film dénonce, mais de façon légère, par l'absurde et la dérision. Et avec aussi de belles images et un brin de poésie.
Ce n'est pas un thriller, c'est sûr, mais si on a un peu de curiosité, c'est un beau film qui se voit sans effort et avec beaucoup de plaisir.