L'effet Besancenot

Message par Vérié » 05 Déc 2008, 18:33

On notera la comparaison avec Arlette.
Et aussi les qualificatifs "doué et malin" - intelligent, brillant, cultivé etc sont des qualificatifs sans doute réservés aux politiciens de la bourgeoisie...


a écrit :
L'Effet Besancenot", de Denis Pingaud : le facteur révolutionnaire
LE MONDE | 05.12.08

Le phénomène Besancenot étonne, intrigue, agace, et devient objet d'études politiques. Comment un jeune militant certes doué et malin - mais pas plus que ses aînés - a-t-il réussi à remettre au goût du jour un discours anticapitaliste pur et dur jusqu'à en devenir un cauchemar pour la gauche ? Le livre de Denis Pingaud, directeur de l'institut de sondages OpinionWay, donne quelques clés sur ce nouvel ovni politique. En fin connaisseur de cette extrême gauche dont il fut membre, le communicant explique les ressorts du succès Besancenot. Et lui prédit un potentiel électoral "impressionnant". L'auteur commence par démonter l'idée d'une comparaison possible de la vague de protestation électorale qui porte Olivier Besancenot avec celle d'un Jean-Marie Le Pen entre 1995 et 2002. Si la thèse paraît médiatiquement séduisante, elle ne tient pas à l'épreuve de l'analyse électorale. L'électeur LCR se situe encore à gauche et non pas hors des clivages traditionnels. Preuve en est, explique l'auteur, la discipline républicaine de désistement au second tour encore opérante en 2007 et 2008 pour cette frange contestataire.


Mais ce réflexe pourrait ne pas durer. L'éloignement entre cette aile radicale et la gauche traditionnelle ne cesse de grandir, prévient l'auteur. Olivier Besancenot s'adresse à des générations qui ont grandi sous François Mitterrand et ne connaissent de la gauche que sa face gestionnaire. Le leader du Nouveau Parti anticapitaliste en joue, cultivant à souhait "une logique isolationniste", comme la décrit le sondeur. En face, le PS l'ignore. A tort.

Olivier Besancenot fait mouche, parce que le reste de la gauche n'est pas là où ses électeurs l'attendent. Peu importe que ses slogans charrient un parfum désuet. Ils résonnent aux oreilles des "gens de peu" comme à celles des récents déclassés. La période politique a changé et les discours sur "le possible" ne passent plus. Comme le résume l'auteur, entre les mouvements altermondialistes et le succès de Besancenot, "l'utopie révolutionnaire est de retour".

Le succès du facteur révolutionnaire est donc d'une logique implacable, assure Denis Pingaud. La LCR a su mettre en avant "un type comme les autres", salarié à 1 058 euros mensuels, "sans passé ni mandat", mais dont le style jeune et percutant a donné un coup de vieux à toute la gauche. Cette faculté de ressembler à ses électeurs est un des ressorts de son succès. Elle représente "un capital précieux dans une société minée par la crise de légitimité du personnel politique", analyse l'auteur.

Besancenot ne fait pas partie des nantis et le clame. Il est dans toutes les manifestations et à la porte de toutes les usines en grève. La ressemblance avec l'Arlette Laguiller des années 1980 est frappante. Mêmes origines modestes brandies comme un étendard, même bagout radical et même rejet du consensus politique. Quand "Arlette" fustigeait les "blancs bonnets-bonnets blancs de la bourgeoisie", Olivier Besancenot développe un discours anti-institutions, caricatural mais efficace.

Mais, et c'est son atout personnel, M. Besancenot a su se démarquer de ses aînés, souligne le livre. Il est féru de football, écoute du rap, revendique son individualisme libertaire et affiche sa liberté de pensée. Bref, un gars comme les autres, qui déclare ne pas vouloir faire de la politique à vie. "Un type comme cela, trop jeune pour traîner des casseroles, trop empathique pour attiser la critique, trop entier pour susciter le doute, trop générationnel pour provoquer les caricatures, ce n'est pas facile à contrer", explique M. Pingaud. Pourtant, si l'effet Besancenot est "une sorte de miroir cruel pour le PS", comme le dit l'auteur, ce dernier aurait tout intérêt à ne plus l'ignorer.
L'EFFET BESANCENOT de Denis Pingaud. Seuil, 190 pages, 16 €.

Sylvia Zappi
Article paru dans l'édition du 06.12.08.
Vérié
 
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Message par com_71 » 05 Déc 2008, 18:57

(Vérié @ vendredi 5 décembre 2008 à 18:33 a écrit : On notera la comparaison avec Arlette.
Et aussi les qualificatifs "doué et malin" - intelligent, brillant, cultivé etc sont des qualificatifs sans doute réservés aux politiciens de la bourgeoisie...

Sans compter le cruel :

a écrit :trop jeune pour traîner des casseroles
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par artza » 05 Déc 2008, 18:59

(Vérié @ vendredi 5 décembre 2008 à 18:33 a écrit :La ressemblance avec l'Arlette Laguiller des années 1980 est frappante. Mêmes origines modestes brandies comme un étendard, même bagout radical et même rejet du consensus politique. Quand "Arlette" fustigeait les "blancs bonnets-bonnets blancs de la bourgeoisie",

Sylvia Zappi devrait vérifier ses sources.

(je pensais qu'on les formait mieux à la LCR, à défaut elle pourrait consulter la collection du journal où elle travaille).

Pour Arlette, il faudrait dire le milieu des années 70 ;)

Les années 80 furent une lente descente (Arlette ringarde).

Par ailleurs Arlette n'a jamais clamé un quelconque individualisme même libertaire :halalala:
"Je et nous pour moi, c'est pareil"

Et n'a jamais dit préférer le hula-hoop à la lecture!

Quand à "Bonnets blancs, blancs bonnets" c'est pas plutôt Duclos en 69, à propos de Poher et Pompidou :33:

Bref chaque exemple de SZ identifiant AL et OB est inexact.
artza
 
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Message par artza » 05 Déc 2008, 19:01

(com_71 @ vendredi 5 décembre 2008 à 18:57 a écrit :

a écrit :trop jeune pour traîner des casseroles

Ben oui, lui au moins il a appelé à voter Chirac.

Sinon quelle casserole aux yeux de toutes les Zappi.
artza
 
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Message par jeug » 06 Déc 2008, 11:17

(artza @ vendredi 5 décembre 2008 à 18:59 a écrit : Sylvia Zappi devrait vérifier ses sources.

Ecrire un article sur la base de vagues souvenirs, c'est beaucoup plus rapide que d'être rigoureux.
Et quand on a pas compris grand chose à l'histoire, et qu'en plus les souvenirs se déforment un peu plus à chaque article, ça donne ça.
jeug
 
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