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Message Publié : 06 Nov 2008, 08:23
par com_71
Obama a fait une allusion aux incendies volontaires des églises noires aux USA. Une occasion pour voir ou revoir "Four little girls" de Spike Lee, trouvable facilement, mais sans sous-titres, je crois.

Message Publié : 06 Nov 2008, 08:43
par com_71
L'occasion aussi de faire un retour en arrière vers la révolte des ghettos noirs de la fin des années 60

(lutte de classe avril 1987 a écrit :Bien sûr, ies actions plus traditionnelles qui avaient dominé la scène jusque là, continuèrent aussi : il y eut les deux marches de Selma à Montgomery en 1965, et la marche de Meredith à Memphis, dans le Tennessee, jusqu’à Jackson, dans le Mississipi en 1966 ; dans les villes il y eut des grèves des loyers, des boycotts des écoles et des manifestations devant les entreprises qui refusaient d’embaucher les noirs. La campagne d’inscription sur les listes électorales continua, donnant naissance en plusieurs endroits, dans les Etats du Sud, à une nouvelle structure politique pour faire pièce à celle des Parti
Démocrates racistes. Dans le Michigan le «Parti pour la Liberté tout de suite» fut créé par ceux qui proposaient de créer un parti noir électoral afin d’exercer une pression sur les Démocrates.
Cependant les armées suivantes furent dominées par les révoltes de rue. En 1965, en décembre, en plus de Watts (faubourg noir de Los Angeles), des émeutes d’ampleur eurent lieu dans cinq villes. En 1966 on en compta vingt-et-une, les plus notables ayant lieu à Cleveland et Chicago. En 1967, quarante-et-une, en particulier à Cincinnati, Tampa, Atlanta, Buffalo, Newark (celle-là s’étendit à treize autres villes du New Jersey) et Détroit (celle-ci s’étendit à 8 autres villes du Michigan et de l’Ohio) ; mais il y en eut aussi
de moindre importance dans plus de 150 autres villes. En 1968 quand Martin Luther King fut assassiné, des centaines de villes se soulevèrent presque simultanément, reflétant une conscience de plus en plus radicale des masses noires.
Au même moment, les prisons étaient des points chauds d’activité politique ; des lieux où les pauvres et les humiliés prirent connaissance de Malcolm, Fanon et Mao, évidemment, mais aussi de Marx, Lénine et Trotsky. Beaucoup de jeunes noirs, incarcérés pour vol, en vinrent à se considérer eux-mêmes comme des prisonniers politiques, victimes d’un système injuste. C’est ce ferment politique qui finalement devait produire la révolte des prisons qui marqua la fin des années soixante et le début des années soixante-dix.
Ce qui avait commencé comme une lutte des noirs contre les racistes avoués, ceux qui voulaient ouvertement, systématiquement et légalement refuser tout droit politique à l’ensemble de la population noire, s’était transformé en un mouvement dans lequel les masses noires se retrouvaient opposées à l’appareil d’Etat américain tout entier.


Un véritable soulèvement prolétarien, dans les faits sinon dans les consciences.
Rien d'analogue depuis dans les rues d'aucun pays économiquement développé.
Rappelons-nous que pendant ces émeutes, et dans les jours qui suivaient, les chaînes de l'industrie automobile étaient paralysées, faute d'ouvriers noirs. Rappelons-nous également l'afflux d'ouvriers noirs vers les syndicats.

Message Publié : 18 Nov 2008, 09:04
par artza
Et à propos de cette époque une petite anecdote que m'a racontée un ouvrier noir de l'automobile à Detroit.

Récemment débarqué du Sud profond pour travailler sur une chaîne de montage, il déambulait dans les rues le nez en l'air entre deux affrontements avec un de ses potes qui logeait avec lui qui était de la même origine et faisait le même travail.

Tout à coup ils sont irrésistiblement attiré par un énorme téléviseur encore dans son emballage.

Ils s'en emparent et entreprennent de rejoindre leur logement avec leur butin à l'autre bout de la ville.

Comme deux bleus ils se font rapidement interpellés par des flics.

Ils commencent à raconter une histoire de vieille tante paralytique à qui ils voulaient offrir une télé avec leurs économies et qu'ils s'empressent de lui porter pour qu'elle puisse voir les infos et la messe le dimanche à la télé !

Comme dit le copain qui en rit encore "une vraie salade de négros, avec le plus pur accent du Sud, racontée par deux types tout droit sortis d'un roman de Wright dont les flics n'avaient jamais entendu parlé".

En racistes moyens du Nord pour qui les "bouzeux" du Sud et surtout les Noirs sont des simplets pas finis, dès les premiers mots ils ont commencé à se tordre de rire. Et après quelques petits coups de matraques sur l'arrière des cuisses histoire de leur faire faire la "danse des singes" ils leur ont ordonné de retourner auprès de leur tante avec leur télé et d'y rester à la regarder.