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A 22h.40 SUR Arte, un documentaire sur Anna Walentynowicz.

Aujoud'hui bien oubliée elle fut au côté de Lech Walesa lors des grèves de Gdansk qui donnèrent naissance au syndicat Solidarnosc et sonnèrent le glas du règime stalinien en Pologne.

Les travailleurs qui montrèrent combativité, courage et enthousiasme furent bel et bien de bout en bout roulés dans la farine, ou plutôt dans les plis du drapeau bicolore et dans l'eau bénite.

L'église catholique et d'autres remirent les travailleurs à genoux au sens propre et figuré.

A 23h.35. Le dernier bal de la IV.

Il ne s'agit pas de l'Internationale, mais de 4ème république construite sur les fondations de l'Etat de Vichy elle sombra honteusement sous quelques coups portés par des officiers d'Algérie, des activistes d'extrême-droite poujadistes, royalistes et Cie et les réseaux gaullistes.

La gauche Guy Mollet allèrent supplier De Gaulle de revenir aux affaires, pour soit-disant éviter la guerre civile.

J'ai vu le film sur Anna Walentynowicz. Intéressant et émouvant, il montre notamment les conditions de travail très dures des ouvriers polonais sous le stalinisme, le mépris de leurs bureaucrates-patrons, les accidnets du travail etc.

Toutefois, c'est aussi en grande partie un film intimiste, et qui laisse sur sa faim sur le plan politique. On passe très vite des émeutes des années 70 à la victoire de Solidarnosc. Les relations entre Anna et Walesa ne sont pas claires. On comprend que Walesa est plus politique et plus manoeuvrier, et qu'il récupère la direction du mouvement, mais sa personnalité n'apparait pas clairement.

Enfin, toutes les curetonneries sont très irritantes (tous les ouvriers à genoux avec la photo du pape), mais ça correspond en partie à la situation de la Pologne dans ces années-là. (Mes souvenirs de discussion avec des ouvriers polonais, mais pas de Gdansk, sur leurs rapports avec l'Eglise, ne correspondent pas vraiment.)

Le film m'a semblé un peu difficile à comprendre pour ceux qui ne connaissent pas du tout l'histoire de la Pologne.

Par ailleurs, je n'ai pas eu de chance, la version que j'ai enregistrée comportait des sous-titres + une voix off qui racontait l'histoire en même temps ! (Une version pour aveugles ?)

Quant à la deuxième partie, avec interview d'Anna W aujourd'hui, qui dénonce la trahison de Solidarnosc et qu'on voit manifester avec une poignée de ses anciens camarades, je n'ai pas compris grand chose car c'était enregistré en VO allemand... J'espère que ça repassera. C'était peut-être plus intéressant que le film sur le plan politique.
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Artza, j'aimerais avoir ton avis si tu l'as vu.

(Vérié @ jeudi 2 octobre 2008 à 09:36 a écrit :J'ai vu le film sur Anna Walentynowicz. Intéressant et émouvant, il montre notamment les conditions de travail très dures des ouvriers polonais sous le stalinisme, le mépris de leurs bureaucrates-patrons, les accidnets du travail etc.

Toutefois, c'est aussi en grande partie un film intimiste, et qui laisse sur sa faim sur le plan politique. On passe très vite des émeutes des années 70 à la victoire de Solidarnosc. Les relations entre Anna et Walesa ne sont pas claires. On comprend que Walesa est plus politique et plus manoeuvrier, et qu'il récupère la direction du mouvement, mais sa personnalité n'apparait pas clairement.

Enfin, toutes les curetonneries sont très irritantes (tous les ouvriers à genoux avec la photo du pape), mais ça correspond en  partie à la situation de la Pologne dans ces années-là. (Mes souvenirs de discussion avec des ouvriers polonais, mais pas de Gdansk, sur leurs rapports avec l'Eglise, ne correspondent pas vraiment.)

Le film m'a semblé un peu difficile à comprendre pour ceux qui ne connaissent pas du tout l'histoire de la Pologne.

C'est aussi mon sentiment après l'avoir vu.

Mes souvenirs de ces événements sont quand même loins et je n'ai pas révisé.

Ce qui serait bien nécessaire.

On passe vite sur les grèves de 70, qui je crois n'avait pas le caractère catho et nationalo des suivantes.

Il n'y avait pas non plus de "grand leader" très médiatisé.

Baluka , c'était différent de Walesa, il se réclamait explicitement de la classe ouvrière et du socialisme, bien qu'il ne fut en rien révolutionnaire malgrès la cour insistante et déplacée que lui fit l'OCI.

Il y eut aussi ensuite une opposition communiste antisatilinienne (Kuron, Modzelewski, Michnik) mais qui rapidement renonça et servit de porteurs de bidons à Walesa et cie.

Les relations, conflits et ruptures entre Anna et Walesa sont traités sur un mode personnel, bien qu'il soit dit dit que c'était politique.

Le docu est à fond pour Anna, une femme peu commune certes.

Petite paysanne orpheline, domestique chez un koulak, battue, illetrée, elle part à la ville, devient ouvrière, un premier amour la laisse seule avec son bébé sur les bras.

Mariée, son mari meurt d'un cancer.

Héroïne du travail, elle aurait sans doute put devenir cheffaillone voir petite bureaucrate...

Elle rencontre, un groupe de cathos opposants.

Le côté intéressant c'est qu'il est quand même montré que le petit groupe à la tête, à l'initiative de Solidarnosc, avait bien d'autres objectifs sociaux et politiques, que la défense des intérêts, matériels et moraux et politiques surtout de la classe ouvrière.

Ce groupe se comporte comme une direction bureaucratique, de droit divin, sans contrôle ni comptes à rendre.

Dans ses mémoires Walesa par exemple raconte que les négociations publiques devant les travailleurs, avec son gros stylo qui impressionèrent tant l'opinion, c'était du cinoche pour le populo.

Les vraies négos c'était ailleurs, avec Geremek.

Mais, à la fin on ne peut que regretter qu'une travailleuse comme Anna n'est rencontrée que des curaillons et des patriotards pour orienter sa révolte.

(artza @ vendredi 3 octobre 2008 à 11:14 a écrit :
Le côté intéressant c'est qu'il est quand même montré que le petit groupe à la tête, à l'initiative de Solidarnosc, avait bien d'autres objectifs sociaux et politiques, que la défense  des intérêts, matériels et moraux et politiques surtout de la classe ouvrière.

Ce groupe se comporte comme une direction bureaucratique, de droit divin, sans contrôle ni comptes à rendre.

Ca, c'est un aspect qu'on comprenait immédiatement en 1981, dès qu'on rencontrait des dirigeants ou cadres de Solidarnosc...

bon j'ai vu le film et vlà ce que cela m'inspire :

- une tentative des ouvriers de se lever contre du communisme bureaucratique qui n'hésitait pas à faire bosser les gens comme les capitalistes notamment en multipliant les heures supps en cas de grosse commande et surtout des tentatives souvent réussies de rien payer...en heures supps.
certains dans ce srégimes ont du s'en foutre plein le spoches sur le dos des travailleurs...

- la chère anna n'a pas voulu se faire acheter.

-j'ai vu un Lech Walesa courageux au départ mais qui a bien vite oublié la solidarité entre chantiers il était déjà content de sa petite avancée...pressé d'en retirer un avantage politique..

- le fait pour Anna de prier le Pape, c'est aussi ce que bcp d'ouvriers ont ressenti face à un régime qui ne s'occupait pas vraiment des conditions de travail des ouvriers, on l'a vu lorsqu'une explosion sur le chantier a été derterminé par le régime comme la faute des travailleurs et donc les veuves touchaient que dalle...

- le propre de l'HOMME et c'est à cause du système éducatif et culturel, c'est de croire que sa petite vie sera sauvée un jour par un seul et unique sauveur ici c'est le pape..aujourd'hui c'est Nicolas Sarkozy.

en guise de conclusion : je crois quand meme que ces gens avaient plus de droits qu'aujourd'hui avec le capitalisme triomphant, qui n'hésite pas à mettre les travailleurs étrangers en concurrence sur un meme chantier, qui utilise des filiales et des agences interim pour sous payer des travailleurs de l'est en france...et surtout el moindre travailleur qui ouvre sa gueule et c'est la porte !!! ds le film ils pouvaient encore discuter avec les"camarades délégués" du syndicat officiel.

ironie de l'histoire : les polonais maintenant travaillent sur des chantiers à l'ouest à 900 ou 1000 euros par mois en tant que chaudronnier, soudeur tuyauteur, ils habitent à quatre ds un appart de 80 m2, ils mangent des pates et des patates à l'eau tous le sjours pour pouvoir envoyer de l'argent à leur famille.
la CGT rapporte aussi ds ses bulletins que les polonais sont victimes d'entreprises fantomes qui ont oublié de les payer...et c'est la CGT qui leur amene leur casse croute le temps de demeler juridiquement leur affaire...pas le pape...qui se prélasse au milieu de ses palais.



est ce que leur situation est plus enviable ? je ne sais pas.

Quand on voit ce film, et les conditions épouvantables de travail des ouvriers, on ne peut vraiment pas dire que c'était mieux, ou même un poil moins pire que dans les pays occidentaux. A commencer par la violence de la répression et l'interdiction de s'organiser. La "discussion" avec le délégué officiel, c'est vraiment de la rigolade. Ce délégué, on le voit bien, est un agent direct de la direction.
Les syndicats, en France par exemple, à cette époque, malgré tout ce qu'on peut leur reprocher, défendaient tout de meme les travailleurs. La seule comparaison possible, ce serait avec la situation de la France entre 1945-47, quand le PC participait au gouvernement. Et encore la répression policière n'était pas comparable.

Ensuite, eh bien l'économie polonaise, et en particulier celle des chantiers navals, s'est effondrée face à la concurrence mondiale. Ce qui a entraîné des licenciements massifs, comme dans de nombreux pays soumis à des régimes divers. Les ouvriers polonais, qui avaient beaucoup d'illusions sur le capitalisme occidental, sont tombés de haut, mais je ne crois pas qu'il y en ait beaucoup qui regrettent le stalinisme.

Mais dire que c'était mieux à cette époque, après avoir vu le film, les bras m'en tombent ! Alors, bien sûr, les réalisateurs (allemands) ont sans doute dans l'idée de montrer "l'horreur du communisme" pour que les ouvriers occidentaux se disent qu'ils ont beaucoup de chance. Mais je ne crois pas que ces conditions de travail soient exagérées, pas mal de témoignages en attestent.